Nouvelles de l'Ordre
Lors de leur visite de printemps en Israël et en Palestine, les membres de la Commission pour la Terre Sainte du Grand Magistère ont été touchés par les témoignages des personnes qui forment le staff administratif du Patriarcat latin. George Akroush, directeur du Bureau de développement du Patriarcat latin, a répondu à nos questions. Que pouvez-vous nous dire de la situation en Terre Sainte ? La situation est extrêmement critique. Nous n’avons jamais eu à faire face à de tels défis concernant la présence des chrétiens en Terre Sainte. Malheureusement, la plupart d’entre eux sont sans emploi depuis le déclenchement de la guerre à Gaza. La communauté chrétienne est largement dépendante du secteur du tourisme et c’est ce qui rend le conflit actuel si difficile pour nous en particulier. Nous pouvons même dire que 70% de la communauté chrétienne dépend directement et indirectement du secteur du tourisme. Ces personnes ont déjà beaucoup souffert pendant le Covid. Puis, elles ont pu travailler seulement pendant un an, avant que la guerre éclate à Gaza. Et maintenant elles souffrent à nouveau d’une absence de revenus. En effet, les autorités israéliennes ont fermé les checkpoints, et tous les chrétiens qui travaillaient à Jérusalem ont perdu leur travail, à l’exception d’un très petit nombre d’entre eux qui travaillent pour des organisations chrétiennes et quelques écoles. Combien de checkpoints y a-t-il en Cisjordanie ? Environ 900, en comptant ce que nous appelons les “murs de fer”, ce qui veut dire que même à l’intérieur d’une ville on ne peut pas aller d’un endroit à l’autre. Aller de Ramallah à Jérusalem est devenu impossible, et aller de Bethléem à Ramallah est difficile parce que vous pouvez rester bloqué à un checkpoint pendant trois à six heures. Quelle est la proportion de chrétiens touchés ? Au moins la moitié des chrétiens de Cisjordanie se retrouvent sans emploi. Et ce qui est très important, c’est que cela ne touche pas seulement les personnes qui travaillaient dans les hôtels, les restaurants, les boutiques de souvenirs, l’artisanat, comme le bois d’olivier, ou la nacre… cela touche également d’autres activités qui dépendent également du tourisme. Nous avons par exemple beaucoup de pâtisseries à Bethléem, et tous ces commerçants ont perdu au moins 70% de leurs revenus précédents. L’Église doit faire face à un pourcentage de chômage élevé. D’après les estimations, 74 % des jeunes chrétiens sont sans emploi actuellement, ce qui représente une charge humanitaire importante pour l’Église, qui est le seul endroit vers lequel ils peuvent se tourner en ces temps difficiles. L’aide américaine a pris fin. Quel est l’impact de cette mesure ? Après l’élection de Trump, l’Administration américaine a décidé de mettre fin aux programmes USAID envers la population palestinienne, et nous parlons ici de secteurs majeurs qui bénéficiaient de cette aide américaine, comme la santé, l’éducation, ou les infrastructures. Des milliers de personnes ont donc perdu leur travail, parmi lesquelles de nombreux chrétiens – environ 300 – qui travaillaient pour les services de l’aide américaine, à Jérusalem ou en Cisjordanie. C’est le Patriarcat qui est moteur en Terre Sainte pour la création d’emplois, l’assistance humanitaire, les fournitures médicales, les opérations et les procédures médicales… le tout grâce à l’Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Quelles sont les autres organisations qui aident le Patriarcat ? Beaucoup d’organisations, églises et paroisses du monde entier nous aident, mais pas autant que l’Ordre, bien sûr. Je pense que le deuxième soutien du Patriarcat est l’AED, l’Aide à l’Église en Détresse. Que pouvez-vous dire à nos membres du monde entier pour les encourager à aider l’Église maintenant, quelles sont les priorités concrètes ? Tout d’abord, je pense que, sans l’engagement des Chevaliers et des Dames, l’Église locale ne peut pas continuer ses activités qui sont considérées comme la seule bouée de sauvetage pour les chrétiens locaux; sans l’Ordre, nous ne pourrions pas poursuivre notre mission d’éducation, le travail pastoral ou les programmes d’intervention humanitaire, y compris la création d’emplois. Cela fait seize mois que de nombreuses familles sont sans revenus. Nous dépendons de l’Ordre pour payer les médicaments des personnes souffrant de maladies chroniques et pour couvrir les coûts des opérations médicales. Nous avons plus de 50 chrétiens étudiants en médecine que nous aidons, par exemple, et cela est une opération qui coûte très cher, mais c’est aussi une expérience qui change leur vie car ils deviennent indépendants et peuvent aider d’autres personnes dans un avenir proche. Ainsi, grâce à l’Ordre, nous avons pu obtenir des fonds pour cette initiative vitale. Dites-nous quelques mots sur votre vie. Quelle est votre espérance ? Je suis né à Jérusalem et je suis Palestinien. En tant qu’homme et père de trois enfants, deux filles et un garçon, âgés de 21, 18 et 11 ans, je n’ai jamais rien vu de tel, je n’ai jamais connu un tel défi. L’an prochain, j’aurai 50 ans, j’ai survécu à plusieurs guerres qui ont touché notre région, de la première Intifada aux guerres du Golfe, à la deuxième Intifada et à plus de six guerres à Gaza. Cela fait depuis 27 ans que je travaille pour les institutions de l’Église, mais je n’ai jamais vécu une telle situation. C’est pourquoi nous faisons appel aux personnes qui souhaitent témoigner une présence continue des chrétiens en Terre Sainte, pour qu’elles nous aident plus encore, car il serait trop douloureux de voir la Terre Sainte, terre de l’incarnation et du salut, sans aucun chrétien. Nous ne voulons pas transformer cette terre en musée, nous voulons rester les pierres vivantes de la terre de notre Seigneur Jésus. Le Pape Jean-Paul II a contribué à faire tomber le mur de Berlin. Pensezvous qu’un pape pourrait mettre fin à la guerre ici ? Le Pape François comme le Pape Léon ont dit que l’espérance en actes consiste à reconstruire des ponts, à faire tomber des murs… C’est un grand rêve pour nous de pouvoir vivre un jour en Terre Sainte sans murs et sans toutes ces complications pour Israël, la Palestine, la Jordanie… Nous partageons la même histoire, et nous aurons également le même avenir. Ainsi, les seules solutions sont la paix et la justice, pour que nos enfants restent dans leur patrie, pour la Terre Sainte et pour que puissent revenir tous les chrétiens qui ont émigré en Amérique latine, en Europe et dans le monde entier… Au Chili par exemple, à Santiago, il y a plus de 500 000 chrétiens palestiniens qui ont quitté la Terre Sainte à cause de la situation politique et socio-économiques difficile. Tout accord de paix entre Israël et la Palestine bénéficierait en premier lieu aux chrétiens qui sont piégés dans cet horrible conflit. Je prie donc pour qu’un jour prochain un pape puisse faire tomber les murs ici aussi. Propos recueillis par François Vayne Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le Saint-Père a confirmé l’élection du Révérendissime Père Francesco Ielpo en tant que Custode de Terre Sainte et Gardien du Mont Sion, élection effectuée par le Ministre Général de l’Ordre des Frères Mineurs avec son Définitoire. Fr. Francesco Ielpo, de nationalité italienne, est né à Lauria (province de Potenza) le 18 mai 1970. Il a fait sa profession solennelle en 1998, et a été ordonné prêtre en 2000. Il a occupé, entre autres, le poste de Commissaire de Terre Sainte, membre du Conseil d’administration de l’Association Pro Terra Santa et, depuis 2022, il est Président de la Fondation Terre Sainte, Délégué du Custode de Terre Sainte pour l’Italie, Délégué général pour la restructuration des Provinces en Campanie, Basilicate et Calabre. Au Frère Francesco Ielpo, nous adressons nos vœux les plus sincères pour une mission féconde au service de la « Perle des Missions » ; et au Frère Francesco Patton, notre profonde gratitude pour les neuf années d’un service généreux en Terre Sainte. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Un discours qui a touché le cœur et les questions brûlantes des Églises orientales dont le Jubilé est célébré ces jours-ci : « Je suis heureux de vous rencontrer et de consacrer aux fidèles orientaux l’une des premières audiences de mon pontificat » a dit pour commencer le Pape Léon XIV. Devant la beauté et la richesse du peuple de Dieu rassemblé devant lui, le Saint-Père a continué : « Vous êtes précieux. En vous regardant, je pense à la diversité de vos origines, à l’histoire glorieuse et aux dures souffrances que beaucoup de vos communautés ont endurées ou endurent encore. » Citant l'importante contribution du Pontife qui portait le même nom que lui, Léon XIII, il a rappelé que ce dernier « [consacra] un document spécifique à la dignité de vos Églises, en raison du fait que “l’œuvre de la rédemption humaine a commencé en Orient” (cf. Lett. ap. Orientalium dignitas, 30 novembre 1894) » et « [remarqua] que “la conservation des rites orientaux est plus importante qu’on ne le croit” ». Face à l'actualité, Léon XIV a mis l'accent sur le mot par lequel il a commencé son pontificat : PAIX. Une paix qui fait malheureusement souvent défaut dans les contextes dans lesquels les Églises orientales sèment, vivent et offrent leur témoignage. « Qui donc, plus que vous – a souligné le Pontife - pourrait chanter des paroles d’espérance dans l’abîme de la violence ? Qui plus que vous, qui connaissez de près les horreurs de la guerre, au point que le Pape François a qualifié vos Églises de “martyres”? C’est vrai : de la Terre Sainte à l’Ukraine, du Liban à la Syrie, du Moyen-Orient au Tigré et au Caucase, quelle violence ! Et sur toute cette horreur, sur les massacres de tant de jeunes vies qui devraient provoquer l’indignation car ce sont des personnes qui meurent au nom de la conquête militaire, se détache un appel : non pas tant celui du Pape, mais celui du Christ, qui répète : “La paix soit avec vous !” (Jn 20, 19.21.26). La paix du Christ n’est pas le silence de mort après le conflit, elle n’est pas le résultat de l’oppression, mais un don qui concerne les personnes et réactive leur vie. Prions pour cette paix qui est réconciliation, pardon, courage de tourner la page et de recommencer. » Le Saint-Père s'est ensuite engagé au premier plan : « Je mettrai tout en œuvre pour que cette paix se répande. Le Saint-Siège est disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux, pour que les peuples retrouvent l’espérance et la dignité qui leur reviennent, la dignité de la paix. Les peuples veulent la paix et, la main sur le cœur, je dis aux responsables des peuples : rencontrons-nous, dialoguons, négocions ! » En plus d'inviter ceux qui ont été forcés de quitter leurs terres et de vivre dans la diaspora à « préserver vos traditions sans les édulcorer », Léon XIV adresse un message de remerciement aux témoins de la foi parmi lesquels nous reconnaissons, nous, Ordre du Saint-Sépulcre, de nombreux chrétiens de Terre Sainte qui, comme des pierres vivantes, demeurent sur la Terre de Jésus, parfois « espérant contre toute espérance » comme l’apôtre Paul disait d’Abraham (Rm 4,18) : « Et je voudrais remercier Dieu pour tous ceux qui, dans le silence, dans la prière, dans le don de soi, tissent des liens de paix, ainsi que les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d’abandonner ces terres. Il faut donner aux chrétiens la possibilité, et pas seulement en paroles, de rester sur leurs terres avec tous les droits nécessaires à une existence sûre. Je vous en prie, engagez-vous pour cela ! » Nous nous associons aux remerciements du Saint-Père pour le témoignage des chrétiens d'Orient, que nous, Ordre du Saint-Sépulcre, avons pu connaître de plus près et soutenir dans leurs besoins, en particulier par le biais des projets de la R.O.A.C.O. Ce que nous recevons est bien plus grand que ce que nous donnons. Elena Dini Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Un pèlerinage jubilaire international de l’Ordre rassemble à Rome 3 000 Chevaliers et Dames préalablement inscrits*, du 21 au 23 octobre 2025, avec au programme le passage de la Porte Sainte des quatre Basiliques papales et une audience pontificale. Dans le cadre de la préparation de cet évènement spirituel, le cardinal Angelo De Donatis, membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre et Pénitencier majeur de l’Église catholique, nous explique ce que représente “l’indulgence” liée à ce Jubilé 2025 centré sur le thème de l’espérance. Éminence, quel est le rôle la Pénitencerie Apostolique dont vous êtes le responsable au nom du Pape? La Pénitencerie Apostolique est l’organe de la Curie romaine chargé d’accorder la miséricorde de Dieu au nom et pour le compte du Saint-Père. Juridiquement, elle est organisée comme un tribunal, mais c’est un tribunal très spécial : ici, personne n’est condamné, et la seule sentence que l’on peut émettre est le pardon, la dispense, la grâce. Elle a, de plus, une autre caractéristique particulière : sa juridiction s’étend au for interne, c’est-à-dire qu’elle concerne le cadre intime des relations entre le fidèle et Dieu, dans lequel la médiation de l’Église n’est pas là pour réglementer les conséquences sociales de ces relations, mais pour pourvoir au bien du fidèle et au rétablissement de son état de grâce. Pour cette raison, toute personne qui s’adresse à la Pénitencerie le fait normalement via son confesseur, et toute la démarche est protégée par une confidentialité totale et inviolable. Il relève en particulier de la compétence de la Pénitencerie d’accorder l’absolution des censures réservées, la dispense des irrégularités dans la réception ou l’exercice des Ordres sacrés, la grâce de la sanation radicale d’un mariage nul, la réduction des charges pour les messes non célébrées. En outre, plus généralement, la Pénitencerie examine et lève les doutes de nature morale, et traite les cas de conscience qui lui sont soumis. Sont également dans le champ de compétences de la Pénitencerie Apostolique les religieux qui confessent dans les Basiliques papales de Rome et qui sont appelés pénitenciers mineurs. Enfin, la Pénitencerie est chargée de tout ce qui concerne la concession et l’usage des indulgences. Que représente « l’indulgence » que propose l’Église aux fidèles? Nous pourrions définir l’indulgence comme le don total et entier de la miséricorde de Dieu, pour couronner, en quelque sorte, le pardon des fautes que nous recevons par l’absolution dans le sacrement de la Réconciliation. Si, en effet, nous obtenons la rémission du péché par la confession, l’indulgence gomme aussi toutes ces « impuretés » que nous portons et qui sont la conséquence des péchés que nous avons commis. Il s’agit de ce que l’Église appelle les « peines temporelles » pour les péchés commis. En pratique, pour le fidèle qui reçoit l’indulgence, c’est comme s’il sortait à nouveau, en cet instant précis, des fonds baptismaux, retournant ainsi à l’état de grâce originel du Baptême. Un vrai miracle de la grâce ! Nous comprenons alors que nous devrions aborder avec un enthousiasme sincère et une profonde gratitude cette possibilité qui nous est offerte par l’intermédiaire de l’Église. La pratique des indulgences, loin d’être un simple héritage du Moyen Âge, représente un réel trésor, qui s’enracine dans le mystère même de la Rédemption opérée par le Christ. Par ailleurs, les oeuvres demandées pour obtenir l’indulgence – prières et pratiques de dévotion, pénitences, gestes de charité – sont déjà des signes et des moyens pour susciter et concrétiser l’appel à la conversion personnelle et communautaire et pour progresser sur le chemin de la sainteté. En bref, j’aime penser aux indulgences comme le moyen de la manifestation et de la réalisation de manière pleine et complète de la tendresse de l’amour de Dieu sur chacun de nous. Le 13 mai 2024 a été publiée la Note sur la Concession de l’Indulgence pendant le Jubilé ordinaire de l’année 2025. Que prévoit cette note ? L’année sainte représente une opportunité extraordinaire de conversion et de renouveau pour arriver à la pleine réconciliation avec Dieu et avec nos frères et soeurs. Et par le jubilé, l’Église, de son côté, semble exprimer une volonté maximale d’intercéder et de faire tout ce qui lui est concédé par le « pouvoir des clés » pour aider ses enfants en quête de purification et de pardon. La Note publiée par la Pénitencerie pour l’obtention de l’indulgence jubilaire définit les modalités, les pratiques et les lieux où il sera possible de recevoir ce don de la miséricorde de Dieu. En résumant au maximum, et en renvoyant, pour les détails, à la lecture du texte, au cours de la prochaine Année Sainte les fidèles pourront obtenir l’indulgence plénière en remplissant les conditions prévues pour toutes les indulgences plénières (exclusion de toute affection pour le péché, confession sacramentelle, communion eucharistique et prières selon les intentions du pontife) et en accomplissant certaines oeuvres qui rappellent l’esprit et le thème du prochain jubilé. Peregrinantes in spe : - le pèlerinage à Rome, dans au moins une des quatre Basiliques Papales ; en Terre Sainte ou dans un des lieux sacrés jubilaires désignés par les évêques dans leurs diocèses respectifs; - l’accomplissement de certaines oeuvres de miséricorde qui montrent le visage maternel de l’Église à ceux qui sont dans le besoin ; - la pratique d’initiatives pénitentielles. L’espérance est le thème du Jubilé 2025. Comment les membres de l’Ordre qui participeront à cet évènement spirituel peuvent-ils redécouvrir cette vertu ? Si l’obtention de l’indulgence et, plus généralement, la conversion, le renouveau spirituel et le progrès de la société en matière de justice et de charité sont les objectifs qui encouragent les papes à décréter des années saintes, chaque jubilé a sa propre physionomie définie par la bulle d’indiction correspondante, qui relie ces objectifs généraux aux besoins particuliers de l’Église et de la société de son temps. Le Pape François a voulu appeler les fidèles, au cours de l’Année Sainte, à redécouvrir en particulier la vertu de l’espérance et à « devenir des pèlerins d’espérance ». Ceci parce que les événements politiques et sociaux que nous vivons actuellement au niveau mondial – je pense à toutes ces guerres proches ou plus lointaines qui semblent, chaque jour, élargir davantage leur horizon, aux violences perpétrées contre des victimes innocentes, aux difficultés économiques dues à l’exploitation et aux injustices sociales – semblent contredire et étouffer de quelque manière que ce soit l’aspiration à l’espérance qui sommeille dans le coeur de chaque homme. Au niveau personnel également, bon nombre d’entre nous sont oppressés par de multiples préoccupations, le chômage, les difficultés affectives et familiales jusqu’à anéantir, dans certains cas, l’espérance de se relever. Que l’Année Sainte puisse être pour tous une année de grâce et de profond renouveau personnel et communautaire. Mais tout ceci n’est réalisable qu’en faisant l’expérience, dans nos vies, de la rencontre avec le « Christ Jésus notre espérance » (1Tm 1,1). Un monde différent est possible si nous portons Jésus dans notre coeur et s’Il devient la boussole qui oriente toute notre vie, la pierre sur laquelle nous fondons notre espérance. * Les inscriptions à ce pèlerinage sont closes Propos recueillis par François Vayne Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgiqu
Entretien avec Eric-Emmanuel Schmitt Votre livre “ Le défi de Jérusalem ” est le fruit d’un grand pélerinage en Terre Sainte que vous avez vécu. Quelles sont les rencontres qui ont marqué votre chemin spirituel ? D’abord il me faut parler de la rencontre avec une terre, avec l’aspect moyen-oriental du christianisme qui contraste avec ce que nous vivons en Europe. J’ai rencontré la dimension bucolique et pastorale des Évangiles, qui donne toute leur force aux métaphores utilisées dans la Bible. Ensuite, évidemment, ce fut la rencontre au Saint- Sépulcre, la plus importante, ce moment où j’ai senti incompréhensiblement la présence de Jésus. Cette rencontre a bouleversé mon christianisme, qui d’intellectuel est devenu charnel, passant du choix à la nécessité. Les Évangiles m’avaient touché en profondeur, je ne cessais de réfléchir à ce que le christianisme apporte de différent par rapport aux autres religions, et tout d’un coup l’expérience m’a mis en face d’une forme de nécessité, ma foi est devenue un consentement à la réalité. Il n’y a plus rien d’optionnel dans le christianisme pour moi. Le christianisme n’est pas une option mais une nécessité! Je dois également parler de deux personnes avec lesquelles j’ai beaucoup échangé : la guide juive Gila, qui était dans un accueil total, et un prêtre, le Père André, un homme de foi, à la fois un berger et un intellectuel. Le Père André, venu de l’île de La Réunion avec des pèlerins, avait vécu au service des enfants à Bethléem et l’émotion de ses retrouvailles avec la population manifestait l’importance des liens à entretenir avec la population de Terre Sainte, par simple souci de l’autre, avec amour, comme le font les membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre. Vous avez aussi rencontré le Patriarche latin de Jérusalem. Sur quoi a porté votre conversation ? Il m’a marqué par sa compréhension sans jugement des situations complexes et tragiques vécues en Terre Sainte. Sa capacité à être lui-même, c’est-à-dire profondément chrétien, au mileu de cette complexité, ouvre des voies d’avenir. Son attitude se caractérise selon moi par l’acceptation de la coexistence et le désir de tracer un chemin de partage. La Terre Sainte peut-elle appartenir à un peuple ou est-elle la terre de Dieu et donc la terre de tous ? Le défi de Jérusalem c’est que cette ville nous appelle à être frères et non pas à être fratricides. Sur cette terre où sont nés deux monothéismes, juif et chrétien, qui est très importante aussi pour les musulmans, Dieu – après avoir dit longtemps “ écoutez-moi ”, “ entendez-moi ” – se retire et nous dit “ entendez-vous… ”. Nous devons relever le défi de nous entendre. La situation dramatique en Terre Sainte depuis le 7 octobre 2023 peut-elle finalement favoriser un réveil en faveur de la paix tant espérée ? Je suis un optimiste tragique. Il n’y a de progrès en histoire non pas par la volonté du bien mais pour éviter le mal. Je crois que le vrai moteur de l’histoire c’est la catastrophe. La catastrophe fait réagir et les hommes cherchent ensuite comment éviter qu’elle se reproduise. Les hommes sont mus non par la volonté du bien mais par la volonté du moins pire. Dans ce sens, il me semble que l’étranglement absolu, l’impossibilité de vivre ensemble que nous constatons maintenant en Terre Sainte, provoquera un sursaut salutaire, mais au prix de déjà combien de morts ? C’est la philosophie de l’histoire d’Emmanuel Kant, dans laquelle il imagine des instances de régulation par rapport au mal radical. Dans son essai Vers la paix perpétuelle , publié en 1795, il montre que le mal est à la racine du progrès, du mieux et du bien. Marie de Nazareth a expérimenté l’amour du Père du Ciel à son égard, ce qui lui a donné une grande liberté intérieure, une grande paix, pour échapper au monde des apparences et vivre humblement dans la lumière de la volonté divine. Avez-vous fait vous aussi en Terre Sainte cette expérience de l’amour de Dieu pour vous, source d’une paix profonde, qui rend pleinement libre ? Je dois avouer que cet amour de Dieu pour moi, pour nous, ne me met pas en paix, il m’impressionne, je me sens totalement indigne et je suis encore un peu sidéré par l’expérience spirituelle vécue à Jérusalem. Je suis au début du chemin, mais en mouvement certainement, conscient de mes insuffisances, mesurant tout ce que je dois grimper encore… Au fond, le coeur de l’expérience du pèlerin, c’est ce chamboulement intérieur provoqué par la présence du plus grand amour qui remet en route vers autre chose que ce qui nous importait jusque là, qui nous tourne vers l’essentiel ! Quel message voudriez-vous adresser aux membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre, dont le regard intérieur est en permanence tourné vers Jérusalem ? J’encourage les Chevaliers et les Dames de l’Ordre à assumer leur identité. S’ils sont pleinement eux-mêmes dans la lumière, à la fois humbles et fiers, alors ils seront transparents et témoins de la belle mission reçue. Je leur souhaite vraiment la fierté d’être humbles ! Dans cette dynamique spirituelle, puissent-ils être toujours davantage médiateurs de paix à travers le soutien moral et matériel apporté aux populations les plus éprouvées de Terre Sainte. Propos recueillis par François Vayne Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Léon, un nom qui a surpris même les cardinaux du Conclave qui venaient d'élire Robert Francis Prevost 267e successeur de l'apôtre Pierre, le quatorzième de la série des papes portant le même nom, débutant - sous le regard du Christ de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine - son ministère pétrinien. Oui, parce que le Pape Léon est le nouvel évêque de Rome et chef de l'Église catholique. Son visage, lorsque les deux tiers des votes ont été comptabilisés alors que j'étais le scrutateur qui annonçait les votes, laissait transparaître une émotion intense dans la prise de conscience de la gravité de la mission à laquelle Dieu l'appelait. C'est également à ce moment-là que tous les cardinaux se sont levés et l'ont longuement et chaleureusement applaudi en signe d'approbation commune, d'affection fraternelle et d'encouragement. Sans perdre, en apparence, son calme et sa sérénité, Léon XIV nous a montré son visage : celui d'un homme de Dieu adhérant pleinement à sa volonté, signe d'une foi sur laquelle il s'est toujours appuyé et qui l'a conduit de son Illinois natal (aux États-Unis) à la vie religieuse chez les Augustins, puis aux missions des Vicariats apostoliques de Chulucanas, d'Iquitos et d'Apurímac ; enfin à la Direction du diocèse de Chiclayo (Pérou), où François l'avait affecté en 2014 avant de le nommer Préfet du Dicastère pour les évêques en janvier 2023 et de l’élever à la dignité de Cardinal lors du consistoire du 30 septembre de la même année. C'est un fils spirituel de saint Augustin, le grand évêque d'Hippone qui, dans sa jeunesse, avait erré dans la pensée philosophique païenne de son époque (IVe/Ve siècles après J.-C.), pour parvenir finalement à la foi dans le Christ ; Augustin a été le plus grand théologien de son époque, qui a voulu donner une règle de vie à ceux qui l'ont suivi dans la prière et la vie religieuse, règle qui est encore essentielle aujourd'hui. Léon XIV dit avoir choisi ce nom en pensant en particulier à deux grands papes : Léon le Grand (IVe-Ve siècles), théologien, exégète et extraordinaire pasteur d'âmes, qui a donné prestige et autorité à l'Église de Rome, en affirmant clairement la primauté du Pape dans l'Église tout entière, puisque - disait-il - « le caractère de la dignité papale est unique », et a enseigné que « tous ceux qui sont régénérés dans le Christ reçoivent le titre de roi par le signe de la croix » ; en outre, il n'avait pas manqué de défendre la foi contre les hérésies et les invasions barbares ; pour Léon le Grand, l'Église était comme un corps dans lequel habite le Christ ; puis Léon XIII (1810-1903), le grand Pape de la « question sociale » de son siècle, qui a écrit la première grande encyclique (Rerum novarum) sur la doctrine sociale de l'Église. Me trouvant dans la chapelle Sixtine à côté du Pontife nouvellement élu, lors d'un moment de pause, je lui ai fait remarquer que Léon XIII avait autorisé la présence de dames dans l'Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem - c'était en 1888 - et il m'a exprimé sa surprise, n'ayant pas connaissance de cet élan de réforme donné par ce Pontife à notre Institution. Léon XIV sera le Pape qui, comme il me l'a dit, s'occupera de la question sociale du travail car, a-t-il ajouté, nous sommes dans une période critique pour le travail, puisque le travail permet de faire grandir la dignité de la personne et de la famille, qui sont menacées par l'invasion de la soi-disant intelligence artificielle, par l'exploitation du travail des enfants et des travailleurs sans protection, en faveur de ceux qui placent le profit au-dessus de toute autre considération. Ce sera un pontife qui mettra au centre le Christ, sans lequel toute action est vouée à une pauvreté idéelle et spirituelle. Presque un nouvel humanisme, non seulement intégral, mais chrétien. Sa devise pontificale, que l'on lit sous son blason - In Illo Uno Unum - (« Nous sommes un dans le Christ »), est déjà un programme ; elle s'inspire de saint Augustin et de l'Évangile de Jean, où Jésus demande à ses disciples de maintenir l'unité en Lui. L'Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, fidèle au Pape, lui adresse ses meilleurs vœux pour son pontificat. Fernando Cardinal Filoni Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La réunion de printemps 2025 du Grand Magistère La réunion du Grand Magistère de printemps s’est tenue le 29 avril 2025 sous la présidence de l’Assesseur de l’Ordre, Mgr Tommaso Caputo, archevêque-prélat de Pompéi, dans un esprit de reconnaissance pour le pontificat du Pape François – qui a tellement eu à coeur la Terre Sainte – et en l’absence des cardinaux Filoni et Pizzaballa, Grand Maître et Grand Prieur de l’Ordre, retenus par les congrégations générales avant le début du conclave. Mgr Caputo a souligné en introduction la dimension ecclésiologique de l’Ordre, mettant en lumière l’importance de cet aspect dans la formation des membres. Le Gouverneur Général, l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone, a guidé les travaux essentiellement consacrés aux activités de l’Ordre dans les six derniers mois. Dans son discours très complet, il a rappelé l’importance du soutien constant de l’Ordre envers les catholiques de Terre Sainte. Il a insisté à ce sujet sur l’urgence de maintenir le haut niveau de cette aide institutionnelle régulière (près de un million d’euros par mois, sans compter les projets spécifiques qui s’y ajoutent), tandis que la guerre à Gaza a déjà causé plus de 50 000 morts et que le chômage touche une grande proportion de la population en Cisjordanie occupée. Un message spécial du Patriarche latin de Jérusalem a été lu ensuite, dans lequel il exprime sa profonde gratitude pour la générosité « extraordinaire » de l’Ordre en cette période difficile pour la population de la Terre Sainte, et espère le retour progressif des pèlerinages de Chevaliers et Dames vers les lieux saints. Le Trésorier, Saverio Petrillo, a montré que les contributions ordinaires en 2024 ont atteint plus de 18 millions d’euros, soit 2,3 millions de plus que l’année précédente, manifestant une mobilisation extraordinaire des membres en raison de la situation dramatique en Terre Sainte. Durant son exposé bouleversant, l’administrateur général du Patriarcat latin, Sami El-Yousef, a témoigné avec douleur de cette tragédie qui dure depuis un an et demi, parlant de « confiance brisée » entre israéliens et palestiniens et évoquant un début d’instabilité aussi en Jordanie, où vivent 2,4 millions de réfugiés palestiniens, suite à la décision américaine de mettre fin à l’aide financière en leur faveur à travers l’UNRWA. Dans une dynamique d’espérance, faisant remarquer que le Patriarcat est le premier employeur des chrétiens en Terre Sainte, il a signalé l’importance de la campagne nordaméricaine en faveur des 44 écoles du Patriarcat, en particulier pour aider les familles à payer les frais d’inscription. Lors d’un long débat, il est apparu que le projet du Grand Maître de faire naître une association des amis de l’Ordre permettra d’élargir le champ de cette aide, par des contributions complémentaires à celles des quelque 30 000 Chevaliers et Dames. La réunion s’est poursuivie avec le rapport du président de la Commission Terre Sainte, Bart McGettrick (lire en pages XI et XII de ce numéro), qui a alerté le Grand Magistère du risque de « scolasticide » provoqué par une éventuelle future non reconnaissance des diplômes des universités palestiniennes en Israël… Selon l’ordre du jour, chacun des quatre Vice-Gouverneurs s’est exprimé durant la journée, montrant les efforts fournis sur tous les continents pour que l’Ordre se développe, particulièrement en Amérique latine et dans la vaste région Asie-Pacifique où le Gouverneur Général se rendra à la fin du mois de mai. En fin, le Chancelier a parlé du pèlerinage jubilaire de l’Ordre prévu en octobre prochain et des activités de communication dont il est responsable, avant la prière à Notre-Dame de Palestine puis la messe de conclusion, présidée par Mgr Caputo, aux intentions des cardinaux chargés d’élire un nouveau Pape. François Vayne Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Message pour Pâques 2025 J'adresse ce message dans le contexte de l'Année jubilaire, dont le thème est l'espérance qui ne déçoit pas, décrite par saint Paul dans sa lettre aux Romains. L'apôtre écrit en effet : « nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. « (Rm 5,3-5) Alors que les guerres ensanglantent le monde, en particulier la Terre Sainte et le Moyen-Orient, c'est cet amour de Dieu répandu en nous par l'Esprit qui nous réconforte et nous pousse dans notre mission. Un amour qui « explose » et déplace les pierres, comme en ce jour de Pâques où la pierre ne pouvait plus rester devant le Sépulcre : la mort a été vaincue alors pour toujours, et pour nous c'est une certitude. Nous sommes les héritiers des témoins du tombeau vide, du sépulcre ouvert d'où jaillit la vie éternelle dans la lumière du Seigneur ressuscité, et d'où nous sommes envoyés pour en témoigner dans le monde, même là où le son des sirènes et les pleurs des mères, des pères et des enfants qui ont perdu un être cher, ont un caractère tragique. Disciples du vainqueur de la mort, levons les yeux avec une parole d'espérance également pour ceux qui nous entourent. Je vous invite à vous joindre à moi dans la joie de Pâques qui, cette année, sera célébrée le même jour par les catholiques et les orthodoxes, avec l'acclamation commune : « Christòs anésti, Christ est ressuscité » ! Cette synchronie est d'autant plus significative que nous célébrons cette année le 1700e anniversaire du Concile de Nicée au cours duquel le Credo, cœur de notre foi, a été adopté : « Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre… Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu… Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie… Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique… » Quelle est l'importance de ces mots dans notre vie et dans notre foi ? Savons-nous ce qu'ils signifient ? C'est la foi que nous professons et pour laquelle tant de personnes ont donné leur vie jusqu'au martyre. Je vous souhaite, ainsi qu'à vos familles, de joyeuses Pâques, et demandons à Dieu que la paix du Seigneur ressuscité soit le don véritable pour la Terre Sainte. Fernando Cardinal Filoni Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Nouvelles de la Terre Sainte
Jérusalem - Sous les voûtes saturées d'encens de l'église du Saint-Sépulcre se déroule l'une des opérations archéologiques les plus complexes et les plus significatives de Terre sainte. Ce qui a commencé en 2022 comme un projet de restauration du sol détérioré de l'église est devenu un voyage dans les strates profondes de l'histoire sacrée. Dirigé par le professeur Francesca Romana Stasolla de l'université de la Sapienza de Rome et coordonné par les trois principales communautés chrétiennes - les Franciscains (Custodie de Terre sainte), les Grecs orthodoxes et les Arméniens - en collaboration avec l'Autorité des antiquités, ce projet vise à préserver le passé tout en protégeant le présent. La restauration à l'origine de la révélation Le projet archéologique actuel découle de travaux de conservation urgents lancés en 2016, au cours desquels les ingénieurs avaient détecté des signes alarmants de dégradation structurelle à la fois dans l'édicule (la tombe du Christ) et dans l'église dans son ensemble - y compris le plancher, la plomberie et les systèmes de ventilation. L'urgence était à la fois spirituelle et structurelle. Au cours de cette phase initiale, la dalle funéraire originale du Christ a été mise au jour pour la première fois depuis plus de 500 ans, un moment décrit par beaucoup comme un rare point d’intersection entre la foi et la science. Ce moment a ravivé l'intérêt mondial pour le site et a jeté les bases d'une campagne archéologique plus vaste lancée en 2022. Pour permettre la poursuite du culte et du pèlerinage, la restauration a été divisée en 11 zones à l'intérieur de la basilique. Les fouilles se poursuivent 24 heures sur 24, par roulement, et s'interrompent lors des grands événements liturgiques comme la Semaine sainte et Pâques. De la carrière au tombeau : Une chronologie sacrée sous le sol Accompagné de visiteurs et de journalistes, le professeur Francesca Stasolla a guidé les visiteurs jusqu'à l'une des zones de fouilles les plus profondes, à près de six mètres sous la surface. « Cette zone offre une séquence historique remarquablement comprimée », explique-t-elle. Les archéologues ont découvert que le site avait été une carrière active à l'âge du fer, utilisée pour l'extraction du calcaire. Lorsque l'exploitation de la carrière a cessé, la zone a été progressivement remblayée et transformée en jardin agricole, avec des oliviers et des vignes - transformation confirmée par des preuves archéobotaniques, notamment d'anciennes fosses d'olives, des pépins de raisin, du pollen et des ossements d'animaux. Ces découvertes font écho à la description de l'Évangile de Jean : « À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin » (Jean 19:41). Le Pr. Stasolla souligne que "l 'analyse ne se limite pas aux restes de pierre. Nous étudions également les sédiments, le pollen et les couches botaniques, afin de reconstituer l'activité environnementale et humaine qui animait autrefois cette partie de Jérusalem ". Le Golgotha à travers le temps : Les pierres de la mémoire Le père Amadeo Ricco, archéologue à l'Institut biblique franciscain, attire l'attention sur l’affleurement rocheux de cinq mètres du Golgotha encore visible aujourd'hui. Cette formation, au cœur de la mémoire chrétienne en tant que colline de la Crucifixion, a été préservée même après que l'empereur Hadrien y a érigé un temple païen au IIe siècle après J.-C., dans le but d'effacer la présence chrétienne. « Les sources grecques et latines anciennes confirment que les premiers chrétiens ont continué à vénérer ce lieu, même pendant les persécutions », explique le père Ricco ; « La mémoire et la foi ont perduré . » Ce que les Évangiles ne disaient pas Au-delà de la confirmation des textes bibliques, les fouilles ont permis de les approfondir. Les archéologues ont identifié de nombreuses tombes taillées dans la roche à l'extérieur des anciens murs de Jérusalem, dont une qui pourrait être la tombe inutilisée offerte à Jésus par Joseph d'Arimathie, le riche membre du Conseil. Le père Ricco note que « tout semble avoir été providentiellement préparé pour que Jésus soit enterré dignement, malgré la hâte et l'horreur de l'époque ». De la ruine à la résurrection : Hadrien, Constantin et l'Église Après la tentative d'Hadrien d'effacer la mémoire chrétienne en recouvrant le site de temples païens, l'empereur Constantin a restauré la géographie sacrée au IVe siècle. Sous l'impulsion de sa mère, Sainte-Hélène, l'Empereur romain ordonne la démolition des sanctuaires d'Hadrien et entame la construction d'une église monumentale sur le tombeau du Christ vers 326 après J.-C., en utilisant de la maçonnerie romaine recyclée. La construction durera près de dix ans. Bien que certaines parties de l'église aient été détruites lors de l'invasion perse (614 après J.-C.), puis par les Fatimides (1009 après J.-C.), les Croisés reconstruisirent le complexe au XIIe siècle. C'est de cette époque que datent bon nombre des éléments actuels du Saint-Sépulcre, notamment la rotonde, la chapelle du Golgotha et la pierre de l'Onction. Des fouilles récentes ont permis de découvrir les techniques des bâtisseurs de Constantin, en particulier dans le bas-côté nord. Les archéologues en retraçant les tranchées creusées par le père Virgilio Corbo dans les années 1960, confirment les recherches antérieures et ajoutent de nouvelles données. Ils ont découvert notamment que la carrière rocheuse présentait des surfaces inégales et profondes, ce qui a obligé les premiers chrétiens à niveler le terrain en utilisant de la terre et des couches de remplissage riches en céramique, une technique de terrassement primitive mais ingénieuse. L'équipe a également étudié les méthodes de fondation du mur nord constantinien, resté partiellement intact. L'archéologie en présence de la prière Malgré la complexité du travail, les prières et les liturgies n'ont jamais cessé. Les fouilles s'interrompent pendant les jours de fête et se poursuivent en harmonie avec le rythme sacré du site. « L'archéologie a mis en lumière des réalités que nous ignorions », explique le père Ricco, « mais elle a surtout approfondi le respect que nous avions déjà ». Conclusion : Une Jérusalem vivante Ce qui est mis au jour dans l'église du Saint-Sépulcre est bien plus que d'anciens débris. Ces pierres parlent de résurrection, de mémoire gravée dans le calcaire, de foi qui a survécu à la répression, et d'un paysage sacré toujours porteur de sens. L'église, autrefois carrière, jardin et tombeau, reste un symbole vivant d'espérance, un lieu où les pierres témoignent et où le silence des siècles cède la place aux voix de la prière et de la recherche. Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Nommé Custode de Terre Sainte le 24 juin dernier, frère Francesco Ielpo s’apprête à embrasser une mission de haute responsabilité et de profonde portée spirituelle. Sa nomination incarne un gage de confiance et de continuité dans la mission franciscaine en Terre Sainte, au service de l’Église et des pèlerins venus du monde entier. Parmi les engagements déjà programmés, le nouveau Custode a eu l’amabilité de nous accorder un moment pour nous parler de lui-même, de sa vocation de frère mineur, et partager quelques réflexions sur la Terre Sainte ainsi que la mission qui l’attend. Jeune étudiant en médecine, ayant une fiancée et un emploi à temps partiel. Sa vie semblait tout à fait ordinaire, pourtant une inquiétude habitait son cœur : « Pour quoi, et pour qui, vaut-il la peine de consacrer sa vie ? » Sans encore connaître saint François, il fut accompagné par un frère mineur dans un chemin de discernement vocationnel. Fr. FRANCESCO IELPO, ofm Custode de Terre Sainte Sur le plateau de la balance, d’un côté se trouvait tout ce que j’avais et que je devais abandonner, de l’autre côté il n’y avait que le Seigneur. Mais pour moi, il était clair que le Seigneur pesait infiniment plus. Je me souviens que, le jour de ma profession, c’est-à-dire de ma consécration, j’ai choisi cette phrase qui résume toute ma vocation ; c’est une phrase du livre du prophète Jérémie qui dit : « Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire, tu m’as saisi, et tu as été le plus fort. » Frère Ielpo est entré au couvent franciscain en vivant pleinement sa vocation au sein de sa propre province religieuse, sans jamais avoir songé à la Terre Sainte. En 2013, il avait exprimé à ses supérieurs le désir de partir en mission en Afrique, mais il lui fut proposé, à la place, d’assumer la charge de Commissaire de Terre Sainte. Fr. FRANCESCO IELPO, ofm Custode de Terre Sainte Il est toujours plus sage de répondre « oui » à ce qui est demandé par les supérieurs, à travers lesquels se manifeste la volonté de Dieu — même lorsque celle-ci demeure mystérieuse, voire douloureuse. À ce moment-là, j’ai dit oui. Je n’avais jamais pensé à la Terre Sainte, je ne l’aurais jamais demandé, et pourtant je comprenais qu’il valait mieux consentir. Ainsi, un monde nouveau, inattendu, s’est ouvert devant moi, et treize ans plus tard, je peux dire que ce choix a été plus bénéfique — y compris pour ma propre vie. Pour lui, la Terre Sainte a représenté l’occasion d’une véritable conversion : un amour authentique pour le Christ, le Verbe fait chair, venu habiter précisément cette terre. Fr. FRANCESCO IELPO, ofm Custode de Terre Sainte Parce que la Terre Sainte te force à faire face à l’humanité de Jésus, car chaque lieu te parle d’un fait concret, d’un fait charnel, d’une présence vraie, réelle, et cela a été très significatif pour moi, y compris pour ma vocation. Un lieu qui l’a aidé aussi à grandir personnellement, à élargir ses horizons, en s’ouvrant à la rencontre de peuples et de cultures différentes. Fr. FRANCESCO IELPO, ofm Custode de Terre Sainte La rencontre avec la diversité est toujours quelque chose qui enrichit, qui fait grandir. Je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans ces rencontres continues avec des personnes, des cultures et des religions différentes de la mienne. Face à la mission qui l’attend — marquée par de nombreux défis, tels que la guerre, l’absence des pèlerins et les difficultés propres à la Custodie de Terre Sainte — frère Ielpo se sent soutenu et encouragé. Il est profondément reconnaissant pour le précieux travail accompli ces dernières années par frère Francesco Patton, et fier de l’engagement des quelque 280 frères qui, chaque jour, accompagnent les habitants de ces lieux. Fr. FRANCESCO IELPO, ofm Custode de Terre Sainte Me mettre personnellement au service de la Custodie — c’est-à-dire me mettre au service de ces pierres vivantes, de ces lieux saints et bénis — constitue avant tout un soutien pour ma propre vie, et représente donc une grande opportunité ! Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Pour beaucoup, l'été n'est qu'une pause dans les études ou une occasion d'échapper à la routine quotidienne. Mais d'un point de vue chrétien, l'été n'est pas seulement un temps libre - c'est une saison de grâce, une occasion précieuse de croissance spirituelle et éducative, en particulier pour la jeune génération. L'Église ayant proclamé l'année 2025 « Année de l'espérance », notre responsabilité redouble en guidant cette saison vers la plantation de l'espérance dans le cœur de la génération montante, faisant de l'été un temps fructueux sur les plans spirituel, humain et pastoral. Renouveler la relation personnelle avec le Christ Les jeunes ont souvent du mal à maintenir leur vie spirituelle pendant l'année universitaire en raison d'un emploi du temps chargé et de la pression. Mais l'été offre une occasion unique de redécouvrir leur relation avec le Seigneur : en s'engageant dans des temps de prière et de méditation personnels et communautaires en participant à des retraites spirituelles, à des camps et à des activités de l'Église. Ces expériences peuvent leur ouvrir de nouveaux horizons et éveiller en eux le désir de se rapprocher de Jésus, véritable source d'espérance. L'été n'est pas seulement une période de repos et de loisirs, mais une saison qui peut porter du fruit dans la vie des jeunes lorsqu'elle est orientée vers des activités significatives, formatrices et fondées sur des valeurs. Favoriser l'esprit de communauté et l'appartenance à l'Église De nombreux jeunes souffrent d'isolement ou d'un sentiment de vide émotionnel et de déconnexion. L'été est un moment privilégié pour les réintégrer dans la vie communautaire de l'Église et les aider à s'éloigner de la technologie et des médias sociaux, qui ont souvent entravé le développement de relations humaines saines et authentiques. Cela peut se faire par le biais de : diverses formes de bénévolat, que ce soit au niveau de la paroisse ou de la communauté randonnées dans la nature et explorer l'environnement qui nous entoure, ce qui permet également de rencontrer de nouvelles personnes et d'élargir leurs perspectives. d'activités qui favorisent l'amitié et la coopération, renforcent leur identité ecclésiale et leur sentiment d'appartenance à une communauté vivante. Cette appartenance leur procure non seulement un sentiment de sécurité, mais leur fait également sentir que l'Église est leur maison et que leur été au sein de celle-ci a un sens et une mission. Activer le potentiel des jeunes Les jeunes ont un grand potentiel, mais il reste souvent inexploité ou négligé. En tant qu'Église, nous sommes appelés à canaliser cette énergie vers le bien : en les impliquant dans des actes d'amour, tels que la visite des malades et des personnes dans le besoin en les encourageant à participer à des ateliers ecclésiaux, environnementaux ou sociaux En leur confiant la responsabilité de diriger ou d'organiser certaines activités et certains camps, avec un encadrement pédagogique approprié pour en assurer la réussite. Lorsque les jeunes réalisent la différence qu'ils peuvent apporter en jouant un rôle actif, ils passent du statut de bénéficiaires passifs à celui de témoins de l'espérance dans leur entourage. L'espérance, une vertu chrétienne vivante L'espérance n'est pas seulement un sentiment positif ou un souhait, c'est une vertu chrétienne que nous vivons et apprenons. À une époque où l'anxiété et le désespoir sont omniprésents chez les jeunes, l'Église a le devoir de semer dans leur cœur une culture de l'espérance, non pas avec des promesses vides, mais en montrant que Dieu est présent et qu'il guide l'histoire. Pour ce faire, il faut les former à une vision chrétienne réaliste du monde, qui embrasse à la fois la Croix et la résurrection, afin qu'ils apprennent que l'espérance ne signifie pas nier la douleur, mais croire que Dieu est à l'œuvre même dans les épreuves. L'Année de l'espérance n'est pas un simple slogan, c'est un appel à porter cette lumière dans le monde. Et l'été est le moment idéal pour planter cette lumière dans le cœur des jeunes afin qu'ils deviennent à leur tour les témoins d'une espérance qui ne déçoit pas, comme nous le rappelle saint Pierre : « Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3:15). En conclusion Avec son calendrier allégé et ses espaces extérieurs, l'été est la saison idéale pour former de nouvelles générations qui porteront le flambeau de l'espoir. Ce qu'il faut, ce ne sont pas nécessairement de grands projets, mais plutôt une pensée créative, une intention sincère et des efforts constants. L'Église est appelée à être un lieu vivant - un lieu qui ne s'endort pas pendant l'été, mais qui tend la main, va chercher les jeunes là où ils sont et leur offre un beau message : Vous comptez. Dieu vous aime. Et votre espérance en Lui ne sera jamais vaine. Fr. Ibrahim Nino Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte C'était une fête très importante pour eux. Nous avions dû l’annuler, mais ensuite, à juste titre, le directeur de l’école, le Frère Ibrahim, a voulu à nouveau organiser cette fête pour les enfants, car ils l’avaient bien méritée. Et je pense que c’était une très belle chose pour eux. C’est entre sourires, émotion et innocence que se sont tenues les cérémonies de remise des diplômes des enfants des écoles Terra Sancta de Jérusalem et Beit Hanina : un moment de fête rythmé par les danses, les chants et les rêves de paix. Fr. PAULO FRANCISCO PAULISTA Directeur de la Terra Sancta School – Beit Hanina Chaque année, nous essayons de choisir un thème différent pour inspirer la cérémonie de remise des diplômes, et cette année, nous avons pensé aux rêves. Une journée pour découvrir leurs désirs, leurs rêves. Cela a été très difficile pour les enfants : ils vivent leur deuxième année de guerre, et les dix derniers jours ont été marqués par l’affliction et l’angoisse. Chaque cérémonie s’est déclinée autour d’un thème créatif, pensé pour donner vie aux rêves et aspirations des enfants. À l’école de Beit Hanina, les jeunes diplômés ont été les acteurs d’un « voyage imaginaire » original. Comme dans un aéroport : des destinations variées, un comptoir d’enregistrement, des billets symboliques… Une invitation à s’envoler par l’imaginaire et à regarder loin, bien au-delà de toutes les frontières. Fr. PAULO FRANCISCO PAULISTA Directeur de la Terra Sancta School – Beit Hanina L’idée, en réalité, est simple : voyager, aller au-delà… Qu’ils soient heureux et cessent, ne serait-ce qu’un instant, de penser à ce qu’ils ont traversé. Un immense merci aux enseignantes, extraordinaires dans la préparation de cet événement. Soixante-huit enfants ont reçu leur diplôme, et tous resteront pour leur entrée en cours préparatoire (CP)— aucun ne changera d’école. Ils sont heureux et fiers de ce que nous leur offrons. À Jérusalem, en revanche, la scène s’est animée avec l’énergie d’un spectacle inspiré de Got Talent, où les enfants ont présenté des chants, des danses et de petites scènes de théâtre, dévoilant avec enthousiasme leurs talents. Des approches différentes, mais un message unique : croire en ses rêves, cultiver la confiance et valoriser ce qui rend chacun unique. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte Nous avons les sanctuaires comme œuvre religieuse, les paroisses comme activité pastorale, mais les écoles représentent sans doute l’œuvre sociale la plus importante, car elles forment les nouvelles générations : elles les forment à une mentalité ouverte, les éduquent à la coexistence et à la paix. Je voudrais que toutes les écoles de ce pays puissent s’inspirer de ce modèle. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Depuis plus de soixante-dix ans, la Fondation Action Catholique de Bethléem, affiliée à la Custodie de Terre Sainte, poursuit sa mission au service de l’humanité, témoignant de la valeur du don inconditionnel et offrant aux enfants et aux familles un lieu d’accueil, de respect et d’espérance. Juste avant le début du conflit, le Frère Sandro Tomasevic a procédé à la réouverture officielle des vergers et des potagers de l’Action Catholique, faisant de ce lieu le principal Centre social, culturel et récréatif de Bethléem. ANTON MURCOS Président de la Fondation Action Catholique de Bethléem Cette fondation repose sur les principes et les valeurs chrétiennes qui nous guident et font notre fierté : l’amour avant tout, puis le don, le service et le bénévolat. Notre mission est de servir les personnes, et aujourd’hui, la fondation s’est imposée comme un refuge sûr au cœur des circonstances difficiles que traverse la ville de Bethléem, et plus largement, l’ensemble du pays. ELIAS DIEAK Ingénieur de Bethléem Je fréquente cet endroit depuis de nombreuses années. J’ai été diplômé en 1982. Dans les années 80 et 90, nous venions régulièrement à la Fondation Action Catholique. Nous y avons passé une partie importante de notre vie : c’était — et cela reste — la seule institution capable de réellement rassembler la population locale. À Bethléem, malheureusement, il n’existe pas de structures publiques destinées à la communauté. C’est pourquoi il est essentiel que les enfants aient un lieu où aller, où ils peuvent apprendre, grandir et se sentir chez eux. Car sans sentiment d’appartenance, il n’y a tout simplement pas de vie. Avec l’arrivée de la nouvelle direction en décembre 2023, la Fondation Action Catholique a retrouvé son élan et s’est relevée, revenant avec une force renouvelée à sa mission historique : servir le peuple de Bethléem. ANTON MURCOS Président de la Fondation Action Catholique de Bethléem Grâce à Dieu, à l’engagement de l’administration et au soutien de ceux qui croient profondément en la mission de la fondation, nous avons réussi à lui redonner son éclat d’antan. Nous avons revitalisé son rôle et rendu à la communauté un lieu qui mérite d’occuper une place centrale dans la vie de Bethléem. Aujourd’hui, la Fondation Action Catholique est un centre vivant et dynamique, un espace social et sportif qui accueille et unit les familles de notre communauté de Bethléem, renforçant le sentiment d’appartenance et tissant des liens de solidarité. RANA EMAIA Bethléem Je fais partie de l’Action Catholique depuis 25 ans. Ici, les enfants grandissent dans l’amour et redécouvrent leur dignité à travers l’attention qui leur est portée. Chaque personne y est accueillie chaleureusement, sans distinction. À l’Action Catholique, la foi se traduit par l’action, et le service devient un témoignage vivant. C’est un lieu où les personnes retrouvent leur valeur, et où les enfants apprennent à se réjouir profondément. Ce n’est pas simplement une institution : c’est une grande famille, habitée par la foi, guidée par l’espérance et animée par l’amour du Christ. ANTON MURCOS Président de la Fondation Action Catholique de Bethléem Notre mission, aujourd’hui, est de faire grandir et d’étendre la Fondation Action Catholique, en visant une réelle durabilité dans la prestation des services ainsi qu’une autonomie opérationnelle durable. La Fondation Action Catholique est une réalité franciscaine qui continue de porter des fruits précieux dans l’esprit du service et du don. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Samedi 7 juin 2025, Sa Béatitude le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, présidait une messe solennelle pour la célébration du Jubilé des familles, organisée par le Patriarcat latin de Jérusalem dans le cadre des initiatives spirituelles et pastorales de l'année jubilaire 2025 en Terre Sainte. La célébration, qui s'est déroulée au Sanctuaire de Notre-Dame Reine de Palestine à Deir Rafat, rassemblait évêques, prêtres, religieux et religieuses, ainsi que de nombreuses familles et fidèles de diverses paroisses du diocèse. Ils ont uni leurs prières pour les familles confrontées à des défis, mais aussi pour rendre grâce pour le don de la famille et pour renouveler leur engagement à vivre selon les valeurs de l'Évangile. La famille au cœur de l'Église et de la société Dans son homélie, le cardinal Pizzaballa a souligné le rôle central de la famille dans l'Église et la société, la décrivant comme « l'Église domestique, le lieu où la foi est semée pour la première fois et où les valeurs qui façonnent l'avenir de la société sont formées ». Il a également évoqué les préoccupations des jeunes d'aujourd'hui « profondément influencés par l'image que les médias donnent de la vie familiale. C'est pourquoi nous devons témoigner de la véritable signification et de la beauté d'une famille unie dans le Christ, même au milieu des défis de notre temps ... La génération d'aujourd'hui a peur du mot « pour toujours », du fait qu'une famille est censée durer éternellement. Elle a peur de l'engagement. Nous sommes appelés à nous demander : pourquoi ? C'est parce que Jésus n'est plus au centre de nos vies, de nos décisions et des épreuves que nous pouvons rencontrer. » Une célébration joyeuse et un pèlerinage de foi Après la célébration eucharistique, les participants ont fait le tour du sanctuaire en portant une icône de la Sainte Famille, accompagnés par des hymnes et des prières exprimant la joie de la foi et l'unité des familles chrétiennes. La procession s'est achevée par la prière du Jubilé et une dernière bénédiction du cardinal, qui a invoqué la grâce de Dieu sur toutes les personnes présentes, priant pour que « chaque famille de cette Terre Sainte soit un signe vivant d'espoir, de réconciliation et de paix ». Des témoignages sincères De nombreux participants ont exprimé leur joie profonde et leur émotion, notant que cet événement était plus qu'une simple célébration, c'était un véritable renouveau de l'esprit de famille. Un père a parlé des difficultés quotidiennes rencontrées pour élever ses enfants dans un contexte de pressions économiques et sociales, déclarant que les paroles du Cardinal lui avaient donné « un sentiment renouvelé d'espoir et de détermination à continuer ». Une mère a ajouté : " J'ai le sentiment que l'Église nous voit, qu'elle entend nos préoccupations et qu'elle marche avec nous. Cette célébration m'a rappelé que je ne suis pas seule sur ce chemin ". Un jeune homme a exprimé sa joie de voir des familles prier et participer ensemble à la messe : " Nous avons grandi dans la foi, mais aujourd'hui, nous avons besoin de la voir vivante dans les visages de nos enfants. " Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
plaques murales en céramique de la Vieille Ville de Jérusalem révèlent les secrets d’un art ancestral, transmis depuis plus d’un siècle au sein d’une famille arménienne. HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem Je suis issu de la troisième génération de la famille Karakashian, spécialisée dans la céramique arménienne à Jérusalem. Tout a commencé en 1919, sous le Mandat britannique, lorsque le gouverneur de l’époque, Sir Ronald Storrs, exprima le souhait de restaurer les carreaux Qashani du Dôme du Rocher. Pour ce faire, il invita à Jérusalem un maître céramiste arménien, David Ohannessian, originaire de la ville de Kütahya, en Turquie, afin qu’il examine le projet et en réalise une étude préliminaire. À l’issue de cette étude, il fut décidé de remplacer 48 000 carreaux entourant le Dôme. Ohannessian retourna alors à Kütahya pour constituer une équipe d’artisans, parmi lesquels se trouvaient mon grand-père, Megerditch Karakashian, et Nishan Balian, spécialiste du modelage de l’argile. La maîtrise de cet art a été une voie de survie pour trois familles arméniennes, qui ont échappé aux atrocités perpétrées par les Ottomans lors des massacres de leur peuple. HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem Les trois familles quittèrent la Turquie durant les massacres des Arméniens perpétrés par les Ottomans et arrivèrent à Jérusalem, où elles se distinguèrent en réalisant des échantillons de carreaux à soumettre à l’approbation des autorités britanniques. Les Anglais apprécièrent grandement leur travail et approuvèrent leurs modèles, mais les Awqaf islamiques empêchèrent la poursuite du projet, arguant que les chrétiens arméniens n’étaient pas autorisés à travailler sur une propriété religieuse islamique (waqf). Ce refus fut néanmoins à l’origine du premier atelier de céramique en Terre Sainte, fondé en 1919. HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem La deuxième génération était représentée par mon père et mon oncle. En 1966, mon père Stepan Karakashian, fut chargé par la Jordanie en 1966 de réaliser des plaques en céramique dans la Vieille Ville, en arabe et en anglais. HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem En 1967, avec l’arrivée des Juifs, le maire israélien de l’époque, Teddy Kollek, demanda à mon père d’ajouter les noms des rues également en hébreu, au-dessus de l’arabe et de l’anglais. Cette disposition témoigne donc que la langue hébraïque n’a été ajoutée qu’après 1967. Ces plaques murales trilingues offrent aux pèlerins une image vivante du tissu social et religieux de la Ville Sainte. HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem Je crois que le nombre de plaques réalisées par mon père s’élève à environ 250, car Jérusalem compte de nombreux quartiers et ruelles. Concernant la présence arménienne dans la ville de Jérusalem, Hagop affirme : HAGOP KARAKASHIAN Chrétien arménien de Jérusalem Beaucoup de jeunes ont quitté Jérusalem pour émigrer aux États-Unis, en Australie et au Canada, en raison de l’instabilité politique de la région, du manque d’opportunités professionnelles et, par conséquent, de la difficulté à fonder une famille. Malheureusement, le nombre d’Arméniens a ainsi diminué. Mais malgré tout, nous sommes toujours là et nous espérons que la guerre prendra fin et que le tourisme recommencera comme avant, afin que nous puissions rester et continuer à vivre ici. Source: S ite Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Cheminons avec Marie vers les montagnes de Judée, jusqu’à la maison de sa cousine Élisabeth. Avec l’aide du Frère Sergio Olmedo, guide en Terre Sainte, allons visiter et découvrir le Sanctuaire dédié à la Mère de Dieu. Fr. SERGIO OLMEDO, ofm Guide – Custodie de Terre Sainte Tout ce que nous célébrons ici, dans le village d’Ein Karem, a également été l’objet d’études approfondies d’un point de vue scientifique. Depuis 1938, lorsque le Père Custode de l’époque, Alberto Gori, décida de restaurer ce lieu que les franciscains avaient définitivement acquis au XVIIe siècle, l’église fut reconstruite, forte déjà d’une histoire séculaire. En faisant appel à Antonio Barluzzi, ils ont choisi d’offrir cet hommage à la Très Sainte Vierge Marie. Dans un ouvrage rédigé par le Père Bellarmino Bagatti, archéologue de Terre Sainte, sont recensées des découvertes datant de l’époque romaine concernant les fondations de l’édifice. On peut encore y voir des vestiges de l’église byzantine ainsi que de celle des Croisés. Fr. SERGIO OLMEDO, ofm Guide – Custodie de Terre Sainte. Il existe d’anciens textes qui mentionnent, par exemple, « l’antre d’Élisabeth la Juste » ou encore « la grotte d’Élisabeth la Juste », et ce jusqu’au VIIe siècle. À partir de cette époque, apparaît la mémoire d’une église dédiée à Sainte Élisabeth, lieu de pèlerinage pour la communauté chrétienne de Jérusalem. Les fresques représentent des scènes des Saintes Écritures, des événements marquants de l’histoire de l’Église ainsi que les principaux dogmes marials. La peinture centrale est l’œuvre de Francesco Manetti, qui, avec Cesare Vagarini, a peint la majeure partie de l’église. Fr. SERGIO OLMEDO, ofm Guide – Custodie de Terre Sainte L’abside, par exemple, représente la Vierge Marie comme un palmier qui se dresse dans le désert. C’est pourquoi nous retrouvons de nombreuses palmes, partout, sur les fenêtres, réalisées de différentes manières, ainsi que sur le sol. Marie est honorée par cette église, qui a été confiée aux mains du Custode de l’époque, successeur d’Alberto Gori, à savoir Giacinto Faccio. C’est lui qui a offert ce lieu à la Vierge. Et saint François, notre père, a béni cette initiative. Sur le côté droit, des fresques évoquent l’Église triomphante. En bas, on trouve l’épisode du miracle où Jésus chasse le démon, et la femme qui le bénit en proclamant : « Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! » En tournant le regard vers la gauche, on peut voir un tableau avec toutes les églises mariales d’Europe, et en dessous, la représentation d’Élisabeth allant à la rencontre de Marie. Fr. SERGIO OLMEDO, ofm Guide – Custodie de Terre Sainte Autour de nous, on distingue, par exemple, le concile d’Éphèse de 431, le premier à avoir proclamé que Marie est Mère de Dieu. À ses côtés se trouve la Vierge Marie, figure de santé et de salut pour ceux qui placent en elle leur espérance, refuge des pécheurs, accueillant sous son manteau tous les hommes. En effet, l’une des particularités de cette fresque est la figure d’Antonio Barluzzi, cet homme chauve que l’on aperçoit, regardant vers nous, à côté de la dame vêtue de jaune. La troisième fresque représente notre Mère comme Médiatrice : les noces de Cana. Enfin, sur la quatrième fresque est représentée la bataille de Lépante, survenue le 7 octobre 1571. Pour finir, le bienheureux Jean Duns Scot, ardent défenseur de la thèse de l’Immaculée Conception. Les femmes juives décrites dans la Bible et représentées dans le Sanctuaire, attirent également l’attention de la population juive locale. Fr. SERGIO OLMEDO, ofm Guide – Custodie de Terre Sainte Ce lieu est le Sanctuaire marial par excellence de la Judée, mais il est aussi profondément empreint de féminité. Les femmes israéliennes aiment s’y rendre, car lorsqu’elles y voient représentées Yaël, Judith, Myriam, Déborah ou Sara, elles s’y reconnaissent intimement ; la Vierge elle-même les résume, sans doute, toutes en sa personne. Ainsi, l’importance de ce Sanctuaire réside dans sa capacité à toucher le cœur du peuple juif dans son ensemble, et non celui des femmes seulement, puisque des étudiants également viennent le visiter. Nous aussi, nous sommes venus nombreux, ce samedi 31 mai, en la fête de la Visitation, pour honorer la Très Sainte Vierge Marie et Sainte Élisabeth. Le Frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, a présidé l’Eucharistie et, dans son homélie, il a évoqué son parcours en tant que Custode. Neuf ans plus tôt, il célébrait déjà dans cette même église, en attendant le début de son service à la Custodie. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte Le verbe visiter revêt pour moi une importance toute particulière, car je relis ces neuf années comme un véritable pèlerinage. Non seulement à travers les Lieux Saints, mais à travers tout le territoire de la Custodie, dans le désir constant d’aller à la rencontre des personnes. Pour embrasser un tel service, il fallait faire confiance ; c’est pourquoi la dimension de la foi, me semble-t-il, est essentielle dans tout choix de vie. Exulter, oui — car c’est avec une profonde gratitude qu’au terme de ces neuf années, je me dois aussi, en toute honnêteté, de remercier Dieu : car ce fut, sans doute, l’expérience la plus significative de toute ma vie. Et comme Marie, nous avons été accueillis par la communauté des frères, qui prépare toujours une table généreuse pour accueillir tous ceux qui viennent rendre grâce au Seigneur pour ses bienfaits innombrables. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Nouvelles de la Lieutenance
Dans un premier temps, le groupe d’anciens étudiants a agrandi son usine et doublé la quantité initiale de lait. Ils utilisent aujourd’hui 600l/jour. Depuis notre rencontre en 2023, ils ont trouvé un marché dans toute la Jordanie, entre autres dans les grands restaurants, et ont passé un contrat avec une société de livraison présente dans tout le pays. Voici un échantillon des nouveaux équipements qu’ils souhaitent acquérir pour plus que doubler le volume de lait traité et engager 5 personnes supplémentaires : 1-Trois machines à emballer sous vide. Elle permet d'aspirer l'air des sacs de lait afin d'éviter la perte de poids et maintenir la qualité du lait, son prix est estimé à 700 JOD (900€)/pièce. (PIC 1) 2-Trois dispositifs d'analyse du lait (LACTOSCAN SP) ; cet appareil est utilisé pour garantir la qualité du lait aux différentes étapes de production. Son prix est estimé à 750 JOD (1000€)/pièce. (PIC 2) 3- Trois dispositifs de refroidissement du lait utilisé pour refroidir le lait après sa fermentation et sa transformation en yogourt. Il s'agit d'un appareil fabriqué localement, d'une valeur d'environ 1 700 JOD (2200€)/pièce. (PIC 3) 3- Trois barattes, également de fabrication locale, d'une valeur de 600 JOD (800€)/pièce. (PIC 4) Ils ont bien sûr aussi besoin de notre soutien financier pour l’agrandissement inévitable des locaux. Informations supplémentaires sur la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est Ce qui est exceptionnel dans cette crise, c'est qu'il s'agit du défi le plus important auquel les chrétiens ont été confrontés au cours des 100 dernières années, en raison de leur dépendance vis-à-vis du secteur du tourisme. En Cisjordanie, le taux de chômage des chrétiens est considéré comme le plus élevé de tous les temps (maintenant 68 à 72 % des jeunes chrétiens sont au chômage). 180 000 travailleurs palestiniens travaillaient en Israël - ils ont perdu l'accès à leurs moyens de subsistance en Israël, y compris quelque 3500 chrétiens. Cette situation a exercé une pression considérable sur le Patriarcat latin pour qu'il allège une partie de leurs souffrances en leur offrant des emplois temporaires (6 mois - rotation), un programme de rémunération en espèces pour le travail, des coupons alimentaires, une aide pour les loyers et les factures, des médicaments pour les patients souffrant de maladies chroniques, des opérations médicales vitales, une formation professionnelle pour améliorer leur employabilité, et en subventionnant les frais de scolarité pour les plus nécessiteux (écoles et universités). L'industrie hôtelière est totalement paralysée : 84 hôtels (1660 employés), 241 ateliers locaux de bois d'olivier et de nacre (1205 employés), 45 agences de tourisme (90 employés), 267 guides touristiques, 90 boutiques de souvenirs (900 employés), 20 restaurants touristiques (500 employés) et 91 colporteurs ont totalement perdu leur emploi, sans parler des 325 femmes qui travaillaient dans la broderie et les travaux de couture et qui ne sont plus en mesure de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille. De nombreux parents chrétiens envisagent maintenant d'abandonner les études universitaires de leurs enfants parce qu'ils ne sont plus en mesure de couvrir les frais de minerval. Un nouveau phénomène a commencé à se produire au sein des départements du PLJ : nous avons maintenant ce que nous appelons ici les « nouveaux pauvres » car plusieurs noms se sont ajoutés à notre registre des cas de difficultés sociales, nous avons commencé à voir de nouvelles personnes nous approcher pour la première fois depuis l'établissement du département social du PLJ.
« Pâques reste l'événement qui unit l'éternité de Dieu dans le Christ, avec notre temps. » C’est pour vivre intensément cet événement (résumé magistralement par notre Cardinal Grand Maître) que se sont retrouvés des Chevaliers et Dames de notre Lieutenance avec la communauté paroissiale du Sablon pour la veillée pascale dans notre église capitulaire, présidée par le Révérend Père Elie Khoueiry. Le Cardinal Grand Maître poursuit son message pascal : « Cette année encore, malgré les drames qui bouleversent la Terre Sainte, accueillons cette invitation adressée à Pierre et à Jean, ces paroles du Seigneur qu'Il traduit ensuite en un geste sacramentel ; non pas par une quelconque habitude qui accompagne souvent les dates anniversaires, mais pour rendre présente la grâce pascale comme si c'était l'unique ou même la dernière de notre vie. C'est bien lors de la dernière Cène avec Jésus, avant sa passion, que les Apôtres comprennent le sens de la nouvelle « Alliance » fondée sur le mystère de la mort et de la résurrection. Le « geste » accompli par Jésus lors de la dernière Cène, qui était resté pour ainsi dire « suspendu » en vue de la passion et de la mort du Seigneur, retrouve sa plénitude dans la Pâque de Résurrection du Seigneur, et il est restitué à la Communauté apostolique et à l'Église en tant qu'action de grâce. » Merci à la communauté paroissiale pour son accueil chaleureux tout au long de ce Triduum pascal ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Il est de tradition que la Lieutenance participe massivement à la célébration eucharistique du Jeudi Saint en son église capitulaire. Cette année n’a pas failli à la tradition : de nombreux Chevaliers et Dames ont répondu à cet appel d’une présence fervente et active. Fervente car « comme Pierre et Jean, nous sommes appelés cette année encore à nous préparer à Pâques, sachant bien qu'en tant que Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre, nous sommes inextricablement liés au mystère du Christ ; nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de l’invitation de Jésus : « Allez faire les préparatifs… la Pâque . », sans être spirituellement et émotionnellement impliqués dans le nouvel événement du Seigneur dans toute sa beauté et sa richesse. « Cette demande de Jésus nous concerne directement. » souligne le Cardinal Grand Maître dans son message pascal. Et il poursuit : « Dans le Triduum pascal, qui commence par la Cène eucharistique du Jeudi saint (premier jour), nous nous associons à la souffrance du Christ à Gethsémani, nous le suivons dans l'humiliation, la mort et l'ensevelissement (deuxième jour) et, faisant nôtre le silence sabbatique (troisième jour), nous restons dans l'attente de la Pâque de Résurrection, comme l'avait dit le Seigneur . »( https://www.oessh.va/ ) Active car nombreux sont celles et ceux qui ont accepté un service lors de cette soirée de prière présidée par le Curé-Doyen de la Cathédrale Saints Michel et Gudule (et membre de notre Lieutenance) Benoît Lobet : l’équipe liturgique, les lectures, le lavement des pieds, la procession vers la Chapelle Saint Marcou… Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Les membres de la Lieutenance se sont retrouvés nombreux le 09 mars pour prier pour leurs membres décédés au cours des 12 derniers mois et entourer leurs familles. Première célébration eucharistique de l’année qui réunit la Lieutenance, ce fut le moment choisi pour l’installation de notre nouveau Grand Prieur, Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai et membre de notre Ordre depuis 2007. Mais quelle est la mission du Grand Prieur ? Elle est « d’assister le Lieutenant et de coopérer avec lui à la direction spirituelle de la Lieutenance ; il en représente le guide spirituel, donne des directives et suit l’action des prieurs des sections diocésaines » (art 27 §2 des Statuts). Il s’agit donc d’un engagement qui s’ajoute à la fonction épiscopale d’évêque de Tournai. Cet engagement, le Rituel d’installation de l’Ordre du Saint-Sépulcre l’exprime de double façon : - poursuivre l’œuvre des apôtres qui ont toujours eu à cœur les lieux où le Seigneur a vécu, est mort et est ressuscité, et qui ont pris soin avec ardeur du « corps du Christ » vivant dans la communauté primitive des croyants ; - poursuivre avec zèle l’amour pour la terre de Jésus et ceux qui y vivent. Ce fut un grand moment de joie partagée d’accueillir Mgr Harpigny ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La messe pour les membres décédés au cours des 12 derniers mois réunit chaque année la Lieutenance de Belgique dans un grand recueillement. Ce 09 mars 2024 ce sont les prénoms et noms de 11 Chevaliers et Dames qui ont retenti dans le chœur de notre église capitulaire. En leur mémoire 11 bougies ont été allumées sur l’autel, bougies que les familles étaient invitées à reprendre avec elles pour les déposer au cimetière. Ces 11 Chevaliers et Dames s’étaient engagés, avec dévouement, non seulement à soutenir nos projets et aider nos frères et sœurs de Terre Sainte, mais aussi à témoigner pleinement de leur foi. La messe était présidée par le nouveau Grand Prieur de la Lieutenance, S.E. Mgr Guy Harpigny, accompagné de nombreux membres ecclésiastiques. Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Evêque auxiliaire pour le Brabant wallon, la mission de Mgr Jean-Luc Hudsyn s’est achevée le 31 décembre 2023. Une messe d’action de grâce fut célébrée 4 février en la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles. Il s’agissait bien sûr de le remercier pour ses nombreuses années au service de l’Eglise du diocèse et en particulier dans le Vicariat du Brabant wallon. La célébration fut émaillée de nombreux et émouvants discours de remerciements mais aussi de témoignages autour de la devise de Mgr Hudsyn ; « Afin qu’ils te connaissent ». En fin de célébration notre nouvel archevêque, Mgr Luc Terlinden, procéda à l’installation de ses successeurs pour les 5 prochaines années : • Madame Rebecca Charlier-Alsberge, déléguée épiscopale à qui la responsabilité globale du vicariat du Brabant wallon a été confiée ; • le doyen Alain de Maere qui sera son adjoint et plus spécialement référent pour les ministres ordonnés. Nous leur souhaitons plein succès dans cette belle mission ! Notre section diocésaine était représentée à cet événement d’importance par son Vice-Président, notre confrère Frank Foulon, notre confrère le Comte Etienne de Ribaucourt et son épouse, ainsi que par notre Lieutenant. Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Ce 24 février les impétrants et leurs parrains se sont retrouvés à l’abbaye de Grimbergen pour une journée d’information. Cette journée fait partie du programme général de formation organisé pour les nouveaux membres. Le programme est dense : organisé par notre Chancelier le Commandeur Benoît Sibille il il mêle des présentations de divers sujets, des moments d’échanges et de prières. Sont présentés aux futurs membres : l’organisation (inter)nationale de l’Ordre et celle du Patriarcat latin de Jérusalem, la situation en Terre Sainte, un exposé détaillé de nos projets sur le terrain, la spiritualité de notre Ordre, les moyens concrets de participer à la vie de la Lieutenance etc. La journée est entrecoupée d’un lunch, moment idéal de convivialité, et se termine par une célébration eucharistique. Un article plus détaillé sur cette journée est à lire dans le prochain Deus lo Vult . Merci aux différents présentateurs et à notre confrère le Commandeur Peter Nédé pour l’organisation pratique de cette journée ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
L’église Notre-Dame des Victoires au Sablon à Bruxelles fut construite par le Serment des Arbalétriers au XVe siècle car, ayant recueilli la statue de la Vierge venue miraculeusement par bateau d’Anvers, les pèlerins y affluèrent. La procession de la statue miraculeuse autour de l’église est l’origine de l’Ommegang de Bruxelles. C’est un mot néerlandais qui signifie « marche autour ». Chaque année ce cortège de 1 400 figurants en costume du XVIe siècle part encore de l’église entourant les figures de Charles Quint et de son fils le futur roi Philippe II pour rejoindre la Grand-Place. Cette perle de style gothique bénéficia au cours des siècles des générosités des familles Habsbourg, de la Tour et Tassis et d’Arenberg. Les Habsbourg y venaient souvent et par exemple la soeur de Charles-Quint, Marie de Hongrie y fut baptisée. À cette époque de magnifiques vitraux furent installés qui malheureusement furent détruits par une tornade. Il faudra attendre le XIXe et XXe siècle pour que des vitraux avec plus de 300 blasons entourant des saints y soient installés. L’église contient de nombreux monuments funéraires dont la splendide chapelle sépulcrale de style baroque où une quinzaine de Princes de la Tour et Tassis reposent dans une crypte. Le nom « Notre-Dame des Victoires » fait écho à la victoire éclatante de la flotte chrétienne à Lépante contre les Ottomans le 7 octobre 1571. Elle devint église capitulaire de la Lieutenance de Belgique de l’Ordre du Saint-Sépulcre en 1930. Le dimanche 3 mai 1931 y eut lieu l’installation canonique du chapitre national de l’Ordre. Auparavant déjà en 1867 Mgr Valerga, premier Patriarche latin à Jérusalem de l’époque moderne, inaugura en l’église au Sablon les fresques du choeur retrouvées lors de l’enlèvement des stalles. Deux grandes verrières, dons de la Lieutenance belge de l’Ordre du Saint-Sépulcre furent installées dans le choeur en 1933. L’une représente l’adoubement d’un chevalier par le cardinal de l’époque, le cardinal Van Roey, l’autre la tentative, initiée en 1558 à Hoogstraten par un Anversois, de constituer un ordre du Saint-Sépulcre en réunissant les nombreux chevaliers qui s’étaient fait adouber à Jérusalem par le Père Custode. On proposa la maitrise au roi Philippe II qui refusa. Chaque année la Lieutenance de Belgique y célèbre la Messe des défunts, les cérémonies d’adoubement et la fête de Notre-Dame Reine de Palestine. Pendant la Semaine Sainte les membres de l’Ordre assistent nombreux aux célébrations. L’église est aussi le lieu de ralliement des deux Serments des arbalétriers, de l’Ommegang, des Messes pour l’Europe, de la confrérie Saint-Yves et d’autres confréries dévotes. Daniel van Steenberghe Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Autres nouvelles
En flagrante violation de tous les principes humains et religieux, l’Église de la Sainte Famille, appartenant au Patriarcat Latin de Jérusalem, a été touchée ce jeudi 17 juillet par un obus de char israélien, causant la mort de trois civils innocents : Najwa Abu Dawood, Saad Salama et Fumia Ayyad. Neuf autres personnes ont été blessées, parmi lesquelles le père Gabriel Romanelli, curé de la communauté. SHADI ABU DAWOOD De Gaza Tôt le matin, nous avons été la cible d’un bombardement qui a touché l’église ainsi que sa cour extérieure, un lieu où, d’ordinaire, les fidèles – en particulier les personnes âgées – aiment s’asseoir après la célébration de la messe. Ma mère s’y trouvait. Nous sommes tous des innocents, sans aucun lien avec quelque activité que ce soit. Nous nous sommes réfugiés dans l’église. Frapper des civils et des églises est un acte criminel, inacceptable et injustifiable. S.B. Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche Latin de Jérusalem Nous ne serons pas anéantis. Nous resterons là. Nous y sommes enracinés. Nous sommes déterminés à rester. Bien sûr, certains pourront partir, mais nous, nous resterons. Nous ne céderons jamais, et nous n’avons pas peur. Évidemment, nous sommes inquiets, mais nous n’avons pas peur. Nous devons le dire avec une clarté absolue : après ce qui s’est passé, notre détermination à poursuivre notre présence est encore plus forte. S.B. Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche Latin de Jérusalem Nous travaillons sur tous les fronts : diplomatiques, médiatiques et bien d’autres encore, pour mettre fin à cette absurdité, moralement et humainement injustifiable, et pour faire entendre notre voix, afin que l’opinion publique prenne conscience de ce qui se passe. En même temps, nous collaborons et nous organisons avec toutes les personnes ayant des responsabilités à ce sujet, pour faire parvenir de la nourriture et du matériel médical. Nous travaillons là-dessus, et nous y parviendrons, car nous y sommes déjà arrivés par le passé et nous continuerons dans l’avenir. Comment peut-on accepter que des civils désarmés, réfugiés entre les murs de la Maison de Dieu et après avoir tout perdu, soient tués ? Frapper l’Église de la Sainte Famille, c’est un message adressé à toute conscience vivante, à tous les responsables politiques et décideurs : arrêtez cette folie. Rien ne peut justifier la violation de la sacralité de la vie humaine et des lieux saints. Dans un message adressé aux chrétiens de Gaza, le Cardinal Pizzaballa a réaffirmé : nous ne vous abandonnerons jamais. S.B. Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche Latin de Jérusalem Nous sommes fiers de vous. Avant tout, nous vous remercions pour le témoignage que vous offrez au monde. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises : vous êtes notre lumière. Par la manière dont vous vivez, par les conditions dans lesquelles vous vivez, mais surtout par la dignité avec laquelle vous affrontez ce conflit, vous révélez la véritable force du chrétien — vous montrez la véritable force du chrétien, qui n’est pas un pouvoir extérieur ni une force physique, mais une force humaine. Au cœur des conflits et des tensions du Moyen-Orient, nous, chrétiens, demeurons des enfants de l’espérance. Nous croyons en Celui qui a suivi le chemin de la douleur, a été crucifié, est mort — puis ressuscitant d’entre les morts, nous a ainsi offert le don de son salut. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Quelle est l'histoire de Notre-Dame du Mont Carmel ? Le mont Carmel est un lieu de prière et de proximité avec Dieu depuis l'époque du prophète Élie, au Xe siècle avant Jésus-Christ (cf. 1 Rois 18, 41 et suivants). C'est là aussi que des ermites chrétiens ont persévéré dans la prière. C'est là qu'au XIIe siècle, l'Ordre des Frères de la Sainte Vierge du Carmel a été officiellement fondé. Le XIIIe siècle fut cependant une période de persécution pour les Carmes et, au milieu de cette épreuve, le 16 juillet 1251, la Sainte Vierge apparut à saint Simon Stock, prieur des Carmes, et lui remit le Scapulaire brun. Elle lui dit : « C'est un privilège pour toi et pour l'ordre : celui qui mourra en portant le scapulaire sera sauvé ». Le port par d'autres d'une version miniature du scapulaire carmélite, appelé simplement « scapulaire brun » en raison de la couleur de leur habit, a fini par signifier qu'ils se joignent spirituellement à eux en acceptant l'amour de la Sainte Mère, en se consacrant à la spiritualité des carmélites et en faisant confiance à Notre Dame pour les protéger dans la vie et à leur mort. En plus d'être la sainte patronne des carmélites, elle est également celle du Chili, de la Bolivie, de la protection contre les dangers et de la délivrance du Purgatoire. Que s'est-il passé sur le mont Carmel avec Élie ? Le mont Carmel était un haut lieu sacré dédié au dieu cananéen Baal, auquel on rendait un culte. Dans 1 Rois 18, Élie a lancé un concours avec 450 de ses prophètes pour déterminer quel « dieu » était le vrai, Baal ou le Dieu d'Israël. Le vrai serait celui qui pourrait mettre le feu à un sacrifice. La frénésie des prophètes de Baal n'aboutit pas. Mais lorsque Elie prie l'Eternel, le feu descend du ciel et embrase le sacrifice. Le feu de l'Éternel tomba, consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la poussière, et lécha l'eau qui était dans le fossé. Tout le peuple vit cela, et ils tombèrent sur leur visage, et ils disaient : « L'Éternel est Dieu, l'Éternel est Dieu. » (1 Rois 18:38-39) C'est également sur le mont Carmel que la prière d'Élie a permis de mettre fin à la sécheresse et à la famine qui avaient frappé Israël. Les carmélites considèrent donc Élie comme l'un de leurs pères spirituels. Où est le Mont Carmel ? Le mont Carmel surplombe la Méditerranée ainsi que la ville et le port de ce qui est aujourd'hui Haïfa. Il se trouve également à l'extrémité de la vallée de Jezréel, également connue sous le nom de vallée de Megiddo. Les Arabes connaissent le Carmel comme la montagne du Saint Élie. Outre 1 Rois 18, le Carmel est mentionné plus de vingt fois dans les Saintes Écritures, notamment dans les Cantiques 7:5. En tant que lieu spirituel, la réputation du Carmel découle certainement de son lien avec Elie, mais c'est sa mention dans le Cantique des Cantiques (également connu sous le nom de Cantique des Cantiques ou Cantique de Salomon) qui a suscité le plus de commentaires chrétiens. Dans ce poème sur l'amour, la tête de l'Épouse est comparée au Carmel. De nombreux auteurs chrétiens ont donc vu dans le Cantique (également connu sous le nom de Cantique des cantiques ou de Cantique de Salomon) une allégorie de la vie d'union avec Dieu. Ainsi, chez les docteurs de la théologie spirituelle, comme saint Jean de la Croix, le Carmel devient une métaphore de la recherche de Dieu (cf. Montée au Carmel ; Cantique spirituel). Pour les moniales carmélites, c'est le nom utilisé pour leurs maisons dédiées à la contemplation. Que signifie le nom Carmel ? C'est un mot hébreu qui signifie « jardin de Dieu ». Le jardin de Dieu est l'endroit où nous pouvons marcher avec le Seigneur, comme Adam et Ève l'ont fait avant d'être bannis (Genèse 3:8) Qu'est-ce que le Scapulaire brun ? Le Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel, ou Scapulaire brun, se compose de deux morceaux de laine brune attachés à un cordon. La Sainte Mère a donné ce sacrement à Saint Simon Stock en 1251 en lui promettant que « quiconque mourra revêtu de ce scapulaire sera préservé des flammes éternelles ». C'est un signe de salut, une garantie sûre en cas de danger, un gage de paix et de ma protection spéciale jusqu'à la fin des temps. Selon le Directoire du Saint-Siège sur la piété populaire (205), l'histoire de la piété mariale comprend également la « dévotion » à divers scapulaires, dont le plus courant est la dévotion au scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel. Son usage est vraiment universel et, sans aucun doute, il s'agit de l'une de ces pratiques pieuses que le Concile a décrites comme « recommandées par le Magistère au cours des siècles » (Concile Vatican II, Lumen Gentium, chapitre VIII). Le Scapulaire du Mont Carmel est une forme réduite de l'habit religieux de l'Ordre des Frères de la Sainte Vierge du Mont Carmel. Son usage est très diffus et souvent indépendant de la vie et de la spiritualité de la famille carmélitaine. En tant que petite version du Scapulaire de l'Ordre du Carmel, ceux qui le portent en pratiquant la vertu s'associent à l'Ordre du Carmel, à la fois dans leur dévotion à la Bienheureuse Vierge Marie et dans l'attente de sa protection. Quelle est la signification spirituelle des scapulaires ? Le « vêtement » des disciples est un thème courant dans les Saintes Écritures. Le manteau de Joseph (Genèse 37:3) est un exemple de l'importance du vêtement dans la Bible. Proverbes 31, décrivant une bonne épouse, dit : « La force et la dignité sont ses vêtements ». De même, Isaïe 61:10 dit : « J e tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. » Le vêtement atteint cependant sa plus haute signification spirituelle dans la nouvelle alliance. C'est là que le disciple de Jésus est censé revêtir le Christ lui-même. Dans Galates 3:27, saint Paul déclare : « En effet, tous ceux d'entre vous qui ont été baptisés en Christ ont revêtu le Christ ». Les vêtements peuvent donc nous rappeler tout au long de la journée la nécessité de persévérer dans l'adhésion au Christ. Le scapulaire, en tant que vêtement spécial de la religion consacrée, est connu depuis l'époque de saint Benoît (VIe siècle). Ses moines devaient le porter par-dessus leur habit lorsqu'ils travaillaient. À partir de cette fonction pratique, le scapulaire a été appelé « le joug du Christ » et a acquis une signification spirituelle en tant que signe de dévotion et de piété. Parmi les laïcs qui s'associent à des ordres particuliers ou qui pratiquent une spiritualité particulière, les versions plus petites de ces scapulaires sont conçues comme des signes et des rappels similaires. Qu'est-ce qu'un carme du tiers-ordre ? Un carme laïc est une personne qui n'est ni prêtre ni religieuse, mais qui souhaite s'engager, d'une manière particulière, dans l'Ordre du Carmel. Pourquoi les carmélites sont-ils connues ? Le nom officiel de l'ordre est « Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel ». Cet ordre considère les prophètes de l'Ancien Testament, Élie et Élisée, comme ses pères spirituels. Il y a eu de nombreux saints et saintes carmélites, dont Jean de la Croix, Thérèse d'Avila, Thérèse de Lisieux, Elisabeth de la Trinité, Thérèse des Andes et Edith Stein. Jean de la Croix, Thérèse d'Avila et Sainte Thérèse de Lisieux sont également docteurs de l'Église. La dernière fois que Marie est apparue à Fátima, elle était habillée en Notre-Dame du Mont Carmel. Lúcia, l'une des bergères, a déclaré plus tard que la Sainte Mère était apparue ainsi « parce que Notre Dame veut que tous portent le Scapulaire... La raison en est que le Scapulaire est notre signe de consécration au Cœur Immaculé de Marie ». Lúcia est ensuite devenue carmélite. Les carmélites suivent l'Évangile et adoptent un caractère profondément marial pour une vie évangélique, en regardant la Sainte Mère comme un exemple idéal de prière, d'amour et de contemplation. La Sainte Vierge s'émerveille de l'amour de Dieu (Luc 1:46-55), médite le Seigneur dans son cœur (Luc 2:19), nous demande d'obéir à Jésus (Jean 2:5), et veille au bien-être des autres - en particulier ceux qui sont spirituellement et matériellement appauvris. (Luc 1:39-56, Jean 2:1-11). Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le Pape Léon XIV est déjà un apôtre infatigable de la paix « Que la paix soit avec vous tous! Très chers frères et soeurs, telle est la première salutation du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Moi aussi, je voudrais que ce salut de paix entre dans votre coeur, atteigne vos familles, toutes les personnes, où qu’elles se trouvent, tous les peuples, toute la terre. Que la paix soit avec vous ! C’est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous inconditionnellement ». Voici comment, visiblement ému, celui que nous venions juste de découvrir comme le Pape Léon XIV, Robert Francis Prevost, a commencé son discours depuis la Loggia des bénédictions de Saint-Pierre le jour de son élection, le 8 mai 2025. La paix, depuis ces premiers mots, est un thème clairement central pour le nouveau Pontife. La paix est ce que nous offre le Christ ressuscité qui a traversé la violence, l’agression, la mort et, de sa victoire sur elles, porte avec lui ce don. La paix qu’il souhaite voir entrer avant tout dans nos coeurs, car de là elle pourra changer la vision que chacun a de la réalité, l’espérance qui l’anime en voyant le présent, l’avenir mais aussi le passé parce que la paix est un petit germe que nous pouvons décider de faire fructifier ou, malheureusement, pas. Nous voyons – et nous devons justement le faire, en particulier comme Ordre du Saint-Sépulcre qui a particulièrement à coeur la Terre de Jésus, où évidemment il y a une soif de paix vue presque comme un mirage – le monde entier, « tous les peuples, toute la terre » dans ce regard de paix auquel nous a conviés le Saint-Père et qui se répand du Tombeau vide. « Dés-armée » et « dés-armante » : c’est ainsi que se présente la paix du Ressuscité. Sans armes pour la défendre – parce qu’elle vient de Dieu qui n’a pas besoin d’armes – et incapable d’en fabriquer. « Le chemin vers la paix exige des coeurs et des esprits formés à l’attention envers l’autre et capables de reconnaître le bien commun dans le contexte actuel. La voie qui mène à la paix est communautaire, passe par le soin des relations de justice entre tous les êtres vivants. La paix, a affirmé saint Jean-Paul II, est un bien indivisible, soit elle appartient à tous soit elle n’appartient à personne », a continué le Pontife lors de l’audience concédée le 30 mai aux mouvements et aux associations qui ont donné naissance aux « Arênes de la Paix » de Vérone de mai 2024 où le Pape François, déjà, avait salué Maoz Inon et Aziz Sarah, deux militants pour la paix et entrepreneurs qui, bien que la guerre ait emporté une partie de leur famille, se battent pour la paix. Maoz et Aziz assistaient à la rencontre avec le Pape Léon XIV qui a parlé de leur expérience en ces termes : « Nous ne pouvons pas oublier l’étreinte courageuse entre l’Israélien Maoz Inon, dont les parents ont été tués par le Hamas, et le Palestinien Aziz Sarah, dont l’armée israélienne a tué le frère, et qui sont maintenant amis et collaborateurs : ce geste reste comme témoignage et signe d’espérance. Et nous les remercions d’avoir voulu être présents aujourd’hui aussi ». Paix et espérance. Voici un binôme difficile, parfois presque impossible. Dans l’Évangile selon saint Matthieu, Jésus rappelle que « elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie » (Mt 7,14) et ses paroles résonnent, très proches, lorsqu’on regarde la Terre Sainte. En ces semaines de début de pontificat, le Pape Léon XIV n’a pas manqué de faire preuve de proximité envers les populations impliquées dans le conflit et il ne cesse d’inviter à la paix. « La situation dans la bande de Gaza est de plus en plus préoccupante et douloureuse. Je renouvelle mon appel du fond du coeur à permettre l’entrée d’une aide humanitaire décente et à mettre fin aux hostilités, dont le prix déchirant est payé par les enfants, les personnes âgées, les personnes malades ». disait-il en conclusion de sa première audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre (21 mai 2025), message répété le mercredi suivant : « Aux responsables, je renouvelle mon appel : cessez le feu ; libérez tous les otages et respectez intégralement le droit humanitaire ». Le 8 juin, dans la Solennité de la Pentecôte, le Pape a demandé à nouveau le don de la paix au Saint-Esprit par l’intercession de la Vierge Marie, en rappelant que « seul un coeur pacifique peut répandre la paix, dans la famille, dans la société, dans les relations internationales ». « Que l’Esprit du Christ ressuscité » – a-t-il conclu – ouvre des voies de réconciliation partout où il y a la guerre ; qu’il éclaire les gouvernants et leur donne le courage d’accomplir des gestes de détente et de dialogue ». Elena Dini Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Ce 22 juin, vingt-cinq chrétiens ont été martyrisés à l’intérieur de l’église Saint-Élie, dans le quartier de Dweila’a à Damas – en Syrie –, lors d’une messe qui s’est transformée en massacre. Un kamikaze affilié à l’État Islamique (EI) s’est fait exploser parmi les fidèles, dans l’un des attentats les plus atroces de ces dernières années envers les chrétiens de Syrie. S.B. JEAN X YAZIGI Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour les Grecs-Orthodoxes « Quel genre d’attaque est-ce donc ? Dans une église, alors que les fidèles prient et répètent : “En paix, prions le Seigneur. Seigneur, prends pitié.” Nous sommes une composante essentielle de ce pays, et nous le resterons. Vous vous souvenez quand les deux évêques d’Alep, Paul et Jean, ont été enlevés ? Et quand les religieuses de Maaloula ont été kidnappées ? Et pourtant, nous sommes toujours là. Ce crime odieux a été commis avant-hier. Et nous continuerons d’exister. Nous lançons un appel à notre Président, pour un gouvernement qui ne se laisse pas distraire par des décisions inutiles à mentionner ici. Nous demandons un gouvernement qui prenne ses responsabilités et ressente la douleur de son peuple. » De Jérusalem à Beyrouth, du Caire à Bagdad, les mêmes prières se sont élevées : « Les explosions ne nous terroriseront pas et elles ne viendront pas éteindre une présence enracinée depuis deux mille ans. Les chrétiens ne sont pas des hôtes de passage sur cette terre : ils en sont les racines profondes. Comme l’a écrit saint Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens : “ Nous sommes affligés de toute manière, mais non écrasés ; dans la détresse, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non anéantis. ” Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Quand finira cet extrémisme ? Quand pourrons-nous vivre en frères ? Quand y aura-t-il de la tolérance entre nous ? Quand chacun verra-t-il en l’autre un frère ? Ce qui s’est passé dépasse l’entendement, cela n’a rien de naturel ni d’humain. Aucun esprit raisonnable ne peut atteindre un tel degré de haine, de rancune et de vengeance. Et pourquoi ? Contre qui ? Contre ses propres frères, contre son propre peuple ? » S.B. Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche Latin de Jérusalem Quand vous voyez toutes ces choses se produire, souvenez-vous de la croix de Jésus. Il est mort par amour, mais de cette croix, dès cet instant, a surgi une vie nouvelle pour le monde entier. C’est douloureux, c’est difficile, je le sais. Mais c’est notre foi.Nous ne devons pas céder à la peur ni à la haine, mais transformer tout cela en un nouveau départ. Nous devons tourner la page. Nous devons faire partie de ceux qui veulent écrire un nouveau récit, un nouveau langage, un nouveau style ici au Moyen-Orient. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Chaque acte de soutien envers la Terre Sainte est un geste de solidarité qui non seulement préserve la paix, mais aussi la spiritualité d’un lieu qui est au cœur de notre foi. Le Fr. Diego, responsable du couvent de Gethsémani, nous parle ainsi d'une initiative musicale en faveur de la Terre Sainte et des chrétiens qui y vivent. L'art y devient un pont entre les cultures, et enseigne comment chacun d'entre nous, par des gestes concrets, peut faire la différence. Fr. Diego Dalla Gassa, ofm Responsable du couvent du Gethsémani « Venir ici visiter les Lieux Saints représente, pour les chrétiens qui y vivent, un signe d’espoir, un retour à la normalité, même dans un contexte où les conflits persistent. De nombreux chrétiens du monde entier souhaitent revenir sur ces terres en pèlerinage, mais nous ne devons pas nous en contenter. Notre mission est aussi d’aller à l’étranger pour sensibiliser. Lorsque les gens réalisent que leur aide – même minime – sert à soutenir les chrétiens en difficulté et à préserver les lieux saints, leur geste prend une valeur encore plus profonde. » Le 21ᵉ Concert Pro Romitaggio – devenu ces dernières années Pro Terra Santa – se tient chaque année en janvier dans la région de Brescia, en Italie, généralement le deuxième dimanche du mois, lors de la Fête du Baptême du Seigneur. L'événement est organisé par la Communauté Shalom – Regina della Pace, dirigée par la Sr. Rosalina. Il rassemble de nombreux chanteurs et artistes, dont certains de renommée nationale, qui se produisent gratuitement. L’intégralité des fonds collectés est reversée aux chrétiens les plus démunis, en particulier ceux vivant dans des conditions difficiles, afin de leur apporter un soutien concret et tangible. Fr. Diego Dalla Gassa, ofm Responsable du couvent du Gethsémani « L’intégralité des fonds nous est remise, et nous en sommes profondément reconnaissants. Face aux immenses besoins de la Terre Sainte, meurtrie par les conflits, notre contribution peut sembler dérisoire. Pourtant, comme le disait Mère Teresa de Calcutta : "Même une petite goutte d'eau rend l’océan plus grand." » Dans un monde souvent marqué par les conflits et les divisions, la solidarité ne passe pas seulement par des actions concrètes. Comme on le rappelle souvent, un simple geste peut suffire à construire des ponts de compréhension plutôt que des murs de séparation. Fr. Diego Dalla Gassa, ofm Responsable du couvent du Gethsémani « C'est un message de solidarité. Nous avons évoqué la nécessité du dialogue et du changement. Nous devons être ceux qui annoncent la paix et le respect plutôt que le préjugé. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La Jordanie fait partie intégrante de la Terre sainte et, à ce titre, abrite des sites bibliques d'une extraordinaire beauté. Le royaume hachémite est à l'avant-garde du tourisme, mais aussi de la coexistence fraternelle entre chrétiens et musulmans. Le 8 janvier 2025, le pays s'ouvrira un peu plus au monde avec une exposition itinérante qui partira du Vatican, en cette année jubilaire, et touchera ensuite les cinq continents. Le titre de l'exposition : « Jordanie, à l'aube du christianisme ». Placée sous le patronage du roi Abdallah II, qualifié par le pape François d'« homme de paix », l'exposition dévoile les trésors artistiques et spirituels de cette incroyable terre où règne la paix, défendue par la famille royale avec des choix clairvoyants et visionnaires. Du Jourdain au Mont Nébo, tel un grand voyage initiatique, l'exposition aborde les lieux qui ont façonné l'histoire, et d'où rayonne l'avenir de la foi chrétienne. L'initiative est présentée par le Nonce apostolique, dont la présence est un signe de l'attention que le Saint-Siège réserve à ce pays - stratégique pour sa culture et sa position - avec la ministre jordanien du Tourisme, le Dr Lina Annab. Cette dernière, avec un sens politique et une grande profondeur humaine, inscrit le projet dans la grande ambition du pays, qui est de construire une société exemplaire ou, comme elle le dit elle-même en rappelant une expression chère au premier pape à avoir visité le pays en 64, Paul VI, « une civilisation de l'amour ». LINA ANNAB Ministre du tourisme du Royaume de Jordanie « Je pense qu'il n'y a rien de plus important que l'amour. Tel a toujours été le message de Sa Majesté le roi Abdallah II. Il insiste toujours sur le fait que ce qui nous unit est bien plus grand que ce qui nous divise. L'exposition que nous organisons actuellement au Vatican, nommée « La Jordanie, à l'aube du christianisme », veut faire passer ce message : la Jordanie est le berceau du christianisme. La Jordanie est un lieu où les chrétiens ont été et seront toujours présents, hier, aujourd'hui et demain. En Jordanie, nous sommes très fiers de la mosaïque dont notre société est constituée, et c'est ce qui fait notre spécificité. » S.E. Mgr GIOVANNI PIETRO DAL TOSO Nonce apostolique en Jordanie « Ce grand héritage historique et culturel est une raison de poursuivre dans cette voie... La population du Moyen-Orient compte de nombreuses communautés chrétiennes, de sorte que le christianisme n'est pas quelque chose d'étranger au monde arabe. Le monde arabe a toujours connu la présence du christianisme. C'est aussi très important pour les populations occidentales de pouvoir comprendre ça, de pouvoir le voir concrètement, et ces pièces historiques nous y aident. » C'est une grande opportunité pour toute l'Église que d'organiser des pèlerinages et des voyages dans ce pays sûr et libre de toute guerre. Un pays où l'on peut expérimenter la richesse de la Parole de Dieu en se rendant aux racines archéologiques, culturelles et spirituelles de la foi chrétienne. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © shutterstock.com photo Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Chers frères et sœurs en Christ, notre Espérance, que le Seigneur vous donne la paix ! Cette année, le dimanche que l'Église consacre à la Parole de Dieu, le 26 janvier, nous introduit dans le Jubilé que le Pape François a proclamé pour 2025. Au cœur de la prière de toute l'Église sera le don de l'espérance, que nous demanderons de toutes nos forces au Seigneur Jésus. La Parole de Dieu nous aide à trouver les raisons de notre espérance et à la raviver, en particulier sur cette terre qui est la nôtre et en cette période d'obscurité et de souffrance que l'humanité est obligée de vivre à cause des guerres et des injustices qui jettent la peur, le découragement et le doute dans nos cœurs. Pour cela, je vous propose de lire la première lettre de l'apôtre Pierre. Cette lettre est courte (elle est composée de cinq chapitres seulement), mais elle déborde de la grâce de l'Esprit Saint, qui seul peut animer notre vie chrétienne de foi, d'espérance et de charité. C'est Lui qui nous donne la force et fait rayonner la lumière de l'Espérance dans le cœur des croyants. C'est Lui qui garde vivante la flamme d'un feu qui ne s'éteint jamais dans nos cœurs. C'est Lui qui donne soutien et vigueur à notre vie, même dans les situations les plus difficiles. L'espérance chrétienne ne trompe pas. Au contraire, elle nous permet de voir la réalité telle qu'elle est. L'espérance chrétienne ne déçoit pas. Elle est un don de Dieu qui nous donne de la joie et crée un lien de communion entre tous ceux et celles qui cherchent la paix. L'espérance chrétienne est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l'amour du Christ, notre paix. Le texte de la lettre de Pierre dit que la parole de l'Évangile, source de vie incorruptible, nous a régénérés pour une espérance vivante, même si nous souffrons d’afflictions plus grandes que nous et qui semblent sans fin (cf. 1 P 1, 23). Je le répète : la lettre est courte, mais très belle et pleine de force. Je vous exhorte donc à la lire et à la relire, ensemble ou seuls, et à prier avec les mots qu'elle met sur nos lèvres. Je vous propose de souligner dans votre lecture les mots qui vous ont le plus marqué et qui pourront vous accompagner tout au long de l'année jubilaire. Si nous le faisons tous ensemble, avec foi et confiance, nous trouverons une nouvelle joie et une nouvelle force pour nos consciences afin de vivre en vrais chrétiens en ce temps. De cette manière, nous recevrons aussi, comme un don, la lumière dont nous avons besoin pour contribuer à la solution des problèmes qui se posent à nous. Je vous salue et vous bénis avec les paroles mêmes de l'apôtre Pierre : « Après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, lui qui, dans le Christ Jésus, vous a appelés à sa gloire éternelle, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. À lui la souveraineté pour les siècles. Amen. » (1 P 5:10-11). Jérusalem, le 13 janvier 2025. † Pierbattista Card. Pizzaballa Patriarche de Jérusalem des Latins Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Homélie du cardinal Fernando Filoni à l'occasion de la fête de la sainte patronne de l'Ordre Dans la belle église de Sainte Marie de l’annonce (Maria Santissima Annunziata en italien) à Casarano (Lecce), le Grand Maître, le cardinal Fernando Filoni, a célébré le 18 août la fête de Sainte Hélène, l'une des fêtes officielles de notre Ordre du Saint-Sépulcre, accompagné de Mgr Seccia, archevêque de Lecce et Prieur de la Section locale de l'Ordre, et de Mgr Pezzuto, archevêque, nonce apostolique émérite, membre de l'Ordre, et natif de la région. Ferdinando Parente, Lieutenant pour l'Italie méridionale adriatique, Raffaele Garzia, Président de la Section du Salento, et de nombreux Chevaliers et Dames, ainsi que des aspirants en formation, étaient présents à cette joyeuse célébration. Vous pouvez lire ci-dessous l'homélie, qui nous aide à approfondir la figure de notre patronne. La fête liturgique de Sainte Hélène, à qui la tradition historique ancienne attribue la recherche et la découverte de certains des lieux les plus sacrés de la chrétienté, liés à la vie de Jésus, nous amène à réfléchir à la mission de cette femme au tout début du christianisme, après que son fils, l'empereur Constantin, a rendu la liberté à l'Église dans la Rome impériale avec le célèbre édit de Milan, en 313 après Jésus-Christ. D'Hélène - mère, chrétienne et pèlerine - nous savons avec certitude qu'elle est née dans l'actuelle Turquie, non loin de Constantinople, vers 255 après Jésus-Christ. D'origine païenne et plébéienne, elle épouse le patricien romain Constance Chlore, avec qui elle a un fils, Constantin. Lorsque Constance Chlore est nommé « César » par l'empereur de Rome, il la répudie en raison de ses origines modestes. C'est une période très difficile pour cette femme, exposée à la vindicte publique ; la vie ne lui épargne donc pas de lourdes humiliations, mais, en femme énergique, Hélène affronte cette période en se consacrant à l'éducation de son fils, né en 285. Constantin - qui devient d'abord « César » en 306, puis « Empereur » - n'oublie pas sa mère qui lui a consacré sa vie et la fait proclamer Augusta (impératrice), Nobilissima (très noble femme). Hélène devient chrétienne, elle est baptisée à Milan à l'époque de saint Ambroise ; une nouvelle vie commence alors pour elle ; elle a un peu moins de soixante ans et, dès lors, réserve son existence à une vie pieuse, pleine de générosité et, malgré son nouveau statut social élevé, elle vit modestement. En raison de l'attention qu'elle porte aux pauvres, nombreux à cette époque, on la considère comme une femme extraordinaire de charité et d'humanité ; en même temps, elle devient la bienfaitrice d'innombrables lieux de culte pour les chrétiens à l’issue de la longue période de persécution avant le règne de Constantin. De cette femme, considérée aussi bien dans l'Église d'Orient que dans l'Église d'Occident comme une sainte, il faut souligner qu'elle est devenue pèlerine dans les lieux les plus chers à la chrétienté : la Terre de Jésus. Sans craindre l'emphase, nous pourrions définir Hélène comme la première vraie pèlerine, amoureuse de la Terre du Seigneur. Nous savons aussi que des hommes et des femmes de la Rome chrétienne de ces décennies sont devenus pèlerins ou ont même choisi de vivre sur les lieux de mémoire du Christ : pensons à saint Jérôme ou à ces nobles femmes romaines (Marcelle, Paule, Julie, Blésilla) qui ont cherché à vivre une vie de prière dans les lieux saints ; Égérie de Galice (Espagne) a été la pèlerine la plus connue après Hélène, voyageant en dépit des distances et des dangers ; Égérie nous a laissé des descriptions des lieux bibliques qu'elle a visités et des émotions spirituelles et culturelles qu'elle a ressenties. La clé des pèlerinages en Terre Sainte se trouve donc en Hélène, celle qui nous a ouverts à l'amour pour le culte des lieux de vie du Seigneur. Dès lors, d'innombrables pèlerins, hommes et femmes de tous temps, comme François d'Assise et Brigitte de Suède, jusqu'à nos contemporains, entreprennent cet itinéraire de foi et de pénitence pour une rencontre toute particulière avec le Christ. Il s'agit de femmes et d'hommes qui, à la suite du Christ, ressentent l'attirance pour la Terre de Jésus et s'interrogent : Seigneur, où as-tu habité, où as-tu vécu, où es-tu mort pour nous ? Ce ne sont donc pas des visiteurs curieux ou des randonneurs occasionnels à la recherche de la géographie biblique, mais des personnes qui ont l'intention de faire un véritable itinéraire spirituel au sein des Saintes Écritures : d'abord par la prière, puis par la lecture des passages de l'Évangile qui se réfèrent à ce lieu, en renouvelant la mémoire des événements de la vie de Jésus et, enfin, en fixant le tout dans leur esprit et dans leur cœur pour en faire un trésor spirituel. Hélène rencontre à Jérusalem un grand évêque, Macaire, qui revient du concile de Nicée où il a vigoureusement défendu la nature humaine et divine du Christ contre Arius ; avec lui, en 326, elle recherche les lieux de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur. Le sens de cette recherche s'inscrit bien dans le contexte historique de cette époque : alors que le christianisme est accepté dans l'Empire romain, de nombreuses hérésies christologiques nient la nature humaine du Seigneur ; partir à la recherche des lieux réels de la vie de Jésus signifie également démontrer son historicité réelle. On dit qu'au cours de ces recherches, on trouve les bois de la Croix du Christ, qu'Hélène les transporte à Rome et les place dans la Basilique Sainte-Croix érigée par sa volonté. Au même moment, Constantin souhaite construire la première basilique de la Résurrection ou du Saint-Sépulcre, pour rassembler le Calvaire et le Tombeau vide de Jésus en un seul édifice sacré. De cette femme si particulière, Hélène, on ne peut s'empêcher de rappeler encore une fois, outre ses vertus humaines, le rôle de la foi. À partir du moment où elle a connu le Christ, elle s'est consacrée avec courage intellectuel, sens historique et profondeur spirituelle à la recherche des sites christologiques les plus importants. Si nous pouvons aujourd'hui prier sur le Golgotha, embrasser la Pierre de l'Onction ou vénérer et toucher le tombeau vide du Ressuscité, nous le devons à Hélène qui est devenue, pour ainsi dire, disciple de Jésus deux siècles plus tard ; comme les femmes qui avaient accompagné le Seigneur dans sa prédication et l'avaient accueilli dans leurs maisons, Hélène l'a cherché dans les lieux où il avait vécu et a voulu que les disciples du Christ trouvent l’hospitalité spirituelle dans les basiliques qu'elle et son fils Constantin avaient fait construire à Jérusalem, à Bethléem et à Rome. À côté du ministère de Jésus, à côté de celui des Apôtres, nous devons reconnaître un troisième ministère, celui des femmes qui ont suivi le Seigneur ; des ministères ontologiquement différents : l'unique ministère rédempteur du Christ, le ministère sacramentel des Apôtres et le ministère diaconal des hommes et des femmes libres de Dieu ; deux ministères - celui des successeurs des Apôtres et celui des hommes et des femmes libres de Dieu - qui n'ont en aucun cas pris fin et qui, dans la vie de l'Église, ont eu et continuent d'avoir une richesse extraordinaire de formes et d'expressions. Hélène a compris la beauté de ce troisième « ministère », qu'elle a rendu explicite par son engagement généreux dans une diaconie destinée à préserver pour les chrétiens de tous les temps la mémoire des lieux du Christ. En ce sens, elle a été à l’origine d'une nouvelle ère qui a ouvert les pèlerinages en Terre Sainte, sur les lieux de ce que l'on appelle le Cinquième Évangile. Hélène, devenue chrétienne, a adapté son mode de vie à la volonté de Dieu, cherchant le Christ non seulement dans les nécessiteux, mais aussi dans les lieux qui en conservent la mémoire rédemptrice. Dans son itinéraire spirituel passionnant, nous reconnaissons en Hélène, précisément, ces grands amours : celui pour l'humanité souffrante et celui pour les pauvres de Dieu qui s'est fait l'un de nous et dont la mémoire historique et géographique doit être préservée. Notre admiration et notre dévotion vont vers elle, et nous ne lui serons jamais assez reconnaissants d'avoir recherché et protégé les sites historiques de la mémoire du Christ rédempteur. En cet anniversaire liturgique, que sainte Hélène inspire un véritable amour pour la Terre de Jésus et montre en même temps les chemins de la paix, en particulier dans cette région où le Christ a vécu et qui est aujourd'hui ravagée par la violence et les guerres cruelles qui profanent le grand événement de la Révélation du Dieu unique, professé par les juifs, les chrétiens et les musulmans. Amen. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique