Nouvelles de l'Ordre

En ce début d'année, remettons entre les mains du Seigneur nos propositions et notre volonté de Le servir et de servir nos frères. En effet, notre appel au sein de l’Ordre n’est rien d’autre que cela, comme le rappelait il y a quelques mois le pape François dans son discours à l'occasion de la rencontre des associations de fidèles, des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés : « Les charges de gouvernement qui vous sont confiées dans les associations de laïcs auxquelles vous appartenez ne sont pas autre chose qu’un appel à servir. Mais que signifie servir pour un chrétien ? » (16 septembre 2021) Le Saint-Père a poursuivi en nous faisant réfléchir sur les obstacles que nous pouvons rencontrer sur notre chemin de service. Ses paroles sont un bon avertissement pour nous aussi, Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre, comme pour tous les chrétiens. Elles mettent en évidence deux attitudes dangereuses : la soif du pouvoir et le manque de loyauté. « Combien de fois – nous demande le pape François – avons-nous fait sentir aux autres notre “ soif de pouvoir ” ? Jésus nous a enseigné que celui qui commande doit devenir comme celui qui sert (cf. Lc 22, 24-26) et que « si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 35). C’est-à-dire que Jésus renverse les valeurs de la mondanité, du monde. Notre soif de pouvoir s’exprime de nombreuses façons dans la vie de l’Église. Prenons garde à cette tentation qui peut assaillir chacun d'entre nous et qui peut souvent être déguisée par les meilleures intentions, en toute sincérité. Apprenons à être sensibles et reconnaissons que parfois, même dans notre service accompli avec le désir de faire le bien, se cache une soif de pouvoir qui « s’exprime de nombreuses façons dans la vie de l’Église » et qui « annule toute forme de subsidiarité. Cette attitude n’est pas belle et finit par vider de sa force le corps ecclésial. » La seconde tentation est le manque de loyauté : « En paroles, on dit vouloir servir Dieu et les autres, mais dans les faits, nous servons notre ego, et nous nous plions à notre désir d’apparaître, d’être reconnus, appréciés… » À tout moment, il est important de garder à l’esprit que « Personne n’est le maître des dons reçus pour le bien de l’Eglise — nous en sommes des administrateurs — personne ne doit les étouffer, mais les laisser grandir, avec moi et avec celui qui vient après moi. » Que nos Délégations, Sections et Lieutenances soient des réalités vivantes au sein desquelles l'Esprit agit, et non l'expression de la volonté et de la gestion de quelques-uns. En ce début d'année, suivons l'exemple des Mages : de grands sages qui se mettent humblement en chemin et ne se laissent pas impressionner par les démonstrations de pouvoir de ceux qui ne sont pas Celui qu'ils cherchent. Apportons nos présents et déposons-les au pied de la crèche, car c'est là qu'ils seront mis à profit pour la gloire de Dieu. C'est devant un Dieu qui se fait enfant que nous apprenons à nous faire petits. Fernando Cardinal Filoni Source: Site Web Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

Un souvenir du cardinal Fernando Filoni Benoît XVI a été un prophète de notre temps, un Maître de l’Église, un Père pour tous. Le plus renommé de ses biographes, Peter Seewald, a écrit que, « pour certains, c’était un personnage gênant qui troublait ses adversaires, » et il rappelait – en citant le philosophe français Bernard-Henri Lévy – que son nom suscitait parti pris, mauvaise foi, et même désinformation. En vérité, écrivait encore Seewald, « Joseph Ratzinger a fasciné par ses manières nobles, son esprit élevé, l’honnêteté de ses analyses, la profondeur et la beauté de ses paroles. Son message peut déranger, mais il est fidèle à l’enseignement de l’Évangile, aux doctrines des Pères de l’Église et aux réformes du Concile Vatican II » (Benedetto XVI – Una vita[1], Garzanti, 2020). Je partage cette opinion, également de par la connaissance directe que j’ai eue de ce « grand pape », comme l’a appelé son successeur François. Oui, Benoît XVI a été un prophète de notre temps. L’histoire de la Prophétie dans la Sainte Écriture est liée à la relation entre Dieu et son Peuple. Dieu aime, Dieu est jaloux, Dieu appelle sans cesse à la conversion. Benoît XVI a eu cette mission pendant un demi-siècle, à cheval entre le XXe et le XXIe siècle, une époque de grandes transformations pour la société, révolutionnée par la recherche scientifique, par la technologie presque omnipotente, et par la perte du sacré. Il a été le témoin et il a appartenu à un siècle complexe. En tant que professeur et jeune collaborateur lors du Concile Vatican II, il posséda pleinement le sensus Ecclesiae qui est la base de toute véritable ecclésiologie, s’écartant de ceux qui voulaient une rupture entre le passé et le futur ; il a aimé, en l’interprétant de manière correcte, l’économie de la Révélation divine qui comprend des actions et des paroles ; en accord avec le style et la dictée biblique, Benoît XVI a mis en relief la perception de l’actualité religieuse par rapport à la pensée politique et sociale. L’Évangile et la haute tradition patristique devinrent la référence constante pour enrichir son message à la fois fort et compréhensible. Il savait montrer, pour ainsi dire, le doigt de la présence de Dieu dans l’Histoire. Accueillir la Révélation divine dans l’obéissance de la Foi, sans manquer d’intelligence et de volonté, fut pour Benoît XVI une constante, atteignant le point culminant de son discours sur Jésus, source et sommet de la Révélation. Il a montré comme personne la richesse et la beauté du Christ dans sa magnifique trilogie Jésus de Nazareth , une œuvre qui restera dans la vie de l’Église comme son chef-d’œuvre spirituel à la fois d’une grande profondeur culturelle et théologique. Il eut vraiment à cœur le rôle et la valeur de la Sainte Tradition issue de l’enseignement apostolique. L’Église, comme il l’enseignait, progresse dans la vérité sous l’assistance du Saint-Esprit, à travers la Sainte Écriture et la mémoire des Pères, conservées, exposées et répandues. Par ce Dépôt sacré, Benoît XVI initia le service au Magistère vivant de l’Église, qui n’est jamais au-dessus de la parole de Dieu. Jean-Paul II l’a voulu à ses côtés pour diriger, pendant de longues années, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ; puis, en tant que Souverain Pontife il est devenu lui-même l’attentif Servus servorum Dei au sein de l’Église et dans le monde. Personne ne pourra oublier ses premières paroles significatives prononcées lors de son élection au trône de Pierre: « Après le grand Pape Jean-Paul II, Messieurs les Cardinaux m’ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur. Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console, et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité » (19 avril 2005). L’humilité des prophètes est transparente, c’est pourquoi soit on les aime soit on les déteste. L’humilité de Benoît XVI a été reconnue, et les gens l’ont profondément aimé. Ils l’ont estimé parce qu’il parlait de Dieu et de sa miséricorde et qu’il en rappelait la présence. Ceux qui ont décodé tous les aspects de sa vie et de ses paroles avec un regard biaisé, avec orgueil, ont perdu leur grandeur d’âme. Le 265e Pape de l’Église catholique, Évêque de Rome, a donc eu pour mission de parler de Dieu de manière appropriée à notre monde sécularisé et savant. Il l’a fait à la fois à haut niveau (théologiquement parlant) et plus simplement, par l’écriture d’homélies et de discours. Dans sa pensée, il a toujours gardé une vision anthropologique très profonde, jamais détachée de l’Éternel : « L’homme se perd lui-même quand il oublie son créateur, Dieu. En oubliant Dieu il ne sait plus déchiffrer le message de sa nature, il oublie sa mesure et devient pour lui-même une énigme sans réponse » (J. Ratzinger – Benedetto XVI, per Amore[2], LEV-Cantagalli, 2019). Également par rapport à la nature, il a dit que « quand nous oublions Dieu, les choses deviennent muettes, uniquement matérielles, un quelque chose sans pourquoi, dénué de tout sens profond. Si nous revenons à Dieu, les choses commencent à parler » (ibid.). Benoît XVI a été un père. Sa paternité était humble, se manifestant presque avec pudeur, et pourtant elle était directe. Ceux qui l’ont approché ont rapporté leur perception d’un homme aimable, jamais énigmatique, jamais double, jamais hésitant entre une approche populiste ou médiatique, jamais moralisateur. Il a aimé le monde parce que malade et nécessiteux de Dieu. Il sentait que l’Église avait une grande mission. Percevant l’aide d’un Dieu qu’il disait « agenouillé » devant nous, il en adorait le mystère. Il compte parmi les grands de notre siècle. Nous lui en sommes tous reconnaissants, ayant reçu de lui le don de son témoignage. Pendant une courte période, j'ai moi aussi bénéficié de sa proximité et de l'ombre de ce chêne majestueux, d'abord en tant que substitut de la Secrétairerie d'État et puis en tant que préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, ce qui m'a permis de devenir un témoin de la pensée et de l'action de Benoît XVI. J'ai également apprécié son aimable considération, même après sa démission de la papauté, et je garde, avec une profonde affection, le souvenir de diverses rencontres et de ses brèves pensées qui accompagnaient avec délicatesse le don de certaines publications : "A mon cher ami". Il sera un Docteur de l’Église. Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

Une question de Paco Garcia Burgos, Chevalier du Saint-Sépulcre, Lieutenance pour le Mexique Une réalité ecclésiale moderne Notre Ordre n’est pas un Ordre religieux mais un “Ordre équestre pontifical” constitué de laïcs, dans lequel les ecclésiastiques et aussi les religieux et religieuses ont leur place. Nous formons une institution ayant une personnalité juridique, qui en raison de son activité œuvre comme “organisation centrale de l’Eglise catholique” . Tous ses membres, hommes et femmes, sont en effet des baptisés, fidèles du Christ. Les responsables exécutifs de l’Ordre du Saint-Sépulcre (Lieutenant Général, Gouverneur Général, Vice-Gouverneurs, Lieutenants et Délégués Magistraux), sont tous des laïcs, volontaires et non salariés. Parmi les hauts responsables, deux sont des ecclésiastiques : le Grand Maître, choisi par le Pape, et l’Assesseur choisi avec le consentement du Pape. Les Grands Prieurs et les Prieurs de même que les religieux et religieuses qui appartiennent à l’Ordre ont une mission d’accompagnement spirituel des membres, en coordination avec les Lieutenants et les Délégués Magistraux. Nous souhaitons que les laïcs, largement majoritaires à tous les niveaux dans l’Ordre, puissent vivre en profondeur leur baptême en vertu duquel ils sont “prêtres, prophètes et rois”! Ils sont appelés grâce au soutien de la prière, à témoigner de la Parole de Dieu vécue au quotidien, avec l’aide de l’Esprit Saint qui les habite, puisqu’ils sont membres du Corps du Christ qu’est l’Eglise, et qu’ils partagent, avec le Christ, la dignité de fils du Père dans le Royaume de Dieu. I Ainsi notre Ordre, bien que très ancien, est une réalité ecclésiale moderne dans sa mission car il participe à la sollicitude du Pontife romain en ce qui concerne les Lieux saints et les institutions catholiques en Terre Sainte. Cette mission se nourrit en donnant une importance première à la sainteté personnelle (spiritualité) et à la mise en pratique de la foi dans tous ses contenus et dans tous les états de vie des membres. Je souhaite renforcer ces aspects particuliers de notre institution en encourageant les membres laïcs à se former chrétiennement en permanence, notamment grâce au pèlerinage régulier en Terre Sainte, pour qu’ils soient toujours davantage missionnaires de l’Evangile du Christ dans la société d’aujourd’hui, où Dieu est trop souvent ignoré. Nous voulons vivre la coresponsabilité de manière synodale, être un exemple de “famille” où s’expérimente le dialogue et la fraternité entre vocations diverses, pour un noble idéal. Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source : © Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

LE COIN DU GRAND MAITRE Je salue cordialement tous les membres de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. À mon arrivée dans l'Ordre en tant que Grand Maître, j'ai voulu réfléchir sur la manière dont je pourrais non seulement être présent dans les bureaux centraux et occasionnellement lors des investitures, mais aussi entrer en relation de plus près avec vous, Membres de notre Institution pontificale. Notre paroisse est une « grande paroisse » et, comme dans toutes les grandes familles, la distance et le nombre peuvent parfois rendre la relation moins personnelle. J’ai souhaité créer des initiatives, à travers nos moyens de communication, pour entrer en dialogue en écoutant vos questions et en offrant des éléments de réponse. Ainsi, sur notre site www.oessh.va vous trouvez une rubrique : L e coin du Grand Maître . Nous publions la réponse à l'une des lettres les plus significatives qui me parviennent. Je souhaite de préférence des questions relatives à notre Ordre, à sa vie, en ce qui concerne l'Eglise, la vie chrétienne, l'engagement en Terre Sainte. J'aimerais que vos questions ne soient pas formelles mais authentiques, dans le respect de toutes les règles de confidentialité. Vous pouvez m’adresser de brèves lettres à l'adresse fcf@oessh.va en mettant comme objet de votre mail « Angolo del Gran Maestro» , ou par la poste à l'adresse du Grand Magistère ( OESSH-00120 Vaticano ). Communiquer c'est participer, dialoguer c'est se connaître, interagir c'est s'estimer. Avec tous mes vœux de bon succès. Fernando Cardinal Filoni Source : © Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

Il est intéressant de noter que le Pape et le Grand Imam commencent tous les deux le Document en n'abordant pas des sujets religieux controversés (qui généreraient de nouvelles difficultés), mais en partant de ce qu'ils ont en commun : «la foi en un Dieu clément et miséricordieux, qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité et les a appelés à coexister comme des frères et des amis pour répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix ». Ce sont des expressions de la plus haute valeur théologique et anthropologique qui conduisent, à mon avis, à vider cette charge djihadiste plus agressive et intolérante. Qui est ″l’infidèle″ si le principe d'appel est ce Dieu « clément et miséricordieux » partagé par les juifs, les chrétiens et les musulmans, créateur de tous les êtres humains égaux en droits et en dignité ? En abandonnant le terrain des affrontements et des disputes religieuses (chacun gardera pour lui les principes doctrinaux qui forment le noyau et la diversité intrinsèque de sa foi), on ouvre une fenêtre qui apporte un souffle d'air frais ; cette vision commune, en effet, affaiblit l'accusation d'intolérance ; mais il faut aussi dire que les provocations interreligieuses et extra religieuses, qui tendent à déclencher l'agressivité et à offenser l'autre partie, doivent cesser. « Aujourd’hui, en particulier dans le monde à majorité islamique, mais aussi là où l’islam est plus minoritaire, toute forme de Djihad se nourrit de l'injustice réelle ou supposée, des infractions aux croyances et aux valeurs islamiques. S'il est légitime de conserver un sentiment de respect, rien ne justifie le terrorisme ou les assassinats : il convient ici de faire écho au cri du pape François et du grand imam al-Tayyeb : quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité ; nous condamnons toutes les pratiques qui menacent la vie comme les génocides, les actes terroristes (...) et les politiques qui soutiennent les nombreux crimes ; nous déclarons – fermement – que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, de volonté d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang ; tout cela mène à la déviation des enseignements religieux, à l’usage politique des religions et aussi à des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – des sentiments religieux. C’est clair et précis. » Soit dit en passant, j'aime à penser que ce point de vue a idéalement favorisé lesdits ″Accords d’Abraham″ entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis et a ouvert des processus avec d'autres pays islamiques. Pour l'Église catholique, la révision des relations interreligieuses avait déjà formellement commencé avec la Déclaration Nostra Aetate (NA) du concile Vatican II, lorsque les Pères du Concile ont estimé qu'il était de leur devoir de condamner toutes les persécutions et manifestations d'intolérance du passé et ont espéré surmonter ces ″dissensions et inimitiés (qui s’étaient) manifestées entre les chrétiens et les musulmans ″ , nous invitant ″ à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, (…) protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ″ (NA 3-5). Si l’Histoire n’est pas maîtresse, les erreurs se répéteront ; l’histoire de l’humanité ne se construit pas à partir de déterminismes purs, mais c’est un entrelacement de libertés qui doivent être reconnues et réciproquement respectées . Cet aspect de la mission de l’Ordre est traité dans mon livre Et toute la maison fut remplie de l’odeur du parfum (Ed. Salvator), au chapitre sur la dimension ecclésiologique de la spiritualité de l’Ordre. Fernando Cardinal Filoni Source : © Grand Magistère Photo : © Grand Magistère '> Dans le cadre d’un colloque organisé à Paris par l’Observatoire du fait religieux (CREC Saint-Cyr), les 23 et 24 mai, à l’École militaire, j’ai été invité à donner une conférence sur le thème : « Une nouvelle perspective : Djihad et fraternité humaine ? » . Voici un extrait de mon intervention, au sujet du dialogue islamo-chrétien qui est une dimension de la mission de notre Ordre en Terre Sainte, dans l’esprit de la déclaration d’Abou Dhabi, signée par le Pape François et le Grand Imam de l’Université al-Ahzar. « De nos jours, une nouvelle approche originale entre le monde islamique et le monde catholique a été initiée par le pape François et le grand imam sunnite d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb, avec la signature du Document sur la fraternité humaine - Pour la paix mondiale et la coexistence commune, qui a eu lieu à Abou Dhabi le 4 février 2019. Puis, il y a un an, le Pape a rencontré le Grand Ayatollah Al Sistani à Najaf (en Irak), ouvrant un niveau de contact maximum entre les catholiques et le monde chiite ; un contact qui pourrait conduire à des rapprochements importants également entre sunnites et chiites et à une révision souhaitable de leurs contrastes historiques. » Il est intéressant de noter que le Pape et le Grand Imam commencent tous les deux le Document en n'abordant pas des sujets religieux controversés (qui généreraient de nouvelles difficultés), mais en partant de ce qu'ils ont en commun : «la foi en un Dieu clément et miséricordieux, qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité et les a appelés à coexister comme des frères et des amis pour répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix ». Ce sont des expressions de la plus haute valeur théologique et anthropologique qui conduisent, à mon avis, à vider cette charge djihadiste plus agressive et intolérante. Qui est ″l’infidèle″ si le principe d'appel est ce Dieu « clément et miséricordieux » partagé par les juifs, les chrétiens et les musulmans, créateur de tous les êtres humains égaux en droits et en dignité ? En abandonnant le terrain des affrontements et des disputes religieuses (chacun gardera pour lui les principes doctrinaux qui forment le noyau et la diversité intrinsèque de sa foi), on ouvre une fenêtre qui apporte un souffle d'air frais ; cette vision commune, en effet, affaiblit l'accusation d'intolérance ; mais il faut aussi dire que les provocations interreligieuses et extra religieuses, qui tendent à déclencher l'agressivité et à offenser l'autre partie, doivent cesser. « Aujourd’hui, en particulier dans le monde à majorité islamique, mais aussi là où l’islam est plus minoritaire, toute forme de Djihad se nourrit de l'injustice réelle ou supposée, des infractions aux croyances et aux valeurs islamiques. S'il est légitime de conserver un sentiment de respect, rien ne justifie le terrorisme ou les assassinats : il convient ici de faire écho au cri du pape François et du grand imam al-Tayyeb : quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité ; nous condamnons toutes les pratiques qui menacent la vie comme les génocides, les actes terroristes (...) et les politiques qui soutiennent les nombreux crimes ; nous déclarons – fermement – que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, de volonté d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang ; tout cela mène à la déviation des enseignements religieux, à l’usage politique des religions et aussi à des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – des sentiments religieux. C’est clair et précis. » Soit dit en passant, j'aime à penser que ce point de vue a idéalement favorisé lesdits ″Accords d’Abraham″ entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis et a ouvert des processus avec d'autres pays islamiques. Pour l'Église catholique, la révision des relations interreligieuses avait déjà formellement commencé avec la Déclaration Nostra Aetate (NA) du concile Vatican II, lorsque les Pères du Concile ont estimé qu'il était de leur devoir de condamner toutes les persécutions et manifestations d'intolérance du passé et ont espéré surmonter ces ″dissensions et inimitiés (qui s’étaient) manifestées entre les chrétiens et les musulmans ″ , nous invitant ″ à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, (…) protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ″ (NA 3-5). Si l’Histoire n’est pas maîtresse, les erreurs se répéteront ; l’histoire de l’humanité ne se construit pas à partir de déterminismes purs, mais c’est un entrelacement de libertés qui doivent être reconnues et réciproquement respectées . Cet aspect de la mission de l’Ordre est traité dans mon livre Et toute la maison fut remplie de l’odeur du parfum (Ed. Salvator), au chapitre sur la dimension ecclésiologique de la spiritualité de l’Ordre. Fernando Cardinal Filoni Source : © Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

L'Ordre du Saint-Sépulcre est, de par ses Statuts, un Organisme Central de l'Église Catholique, avec environ 30 000 membres dans le monde – des Chevaliers et des Dames - dont la mission est de soutenir par leurs dons généreux les œuvres pastorales, éducatives et sociales du Patriarcat Latin de Jérusalem (qui comprend les territoires de Jordanie, Palestine, Israël et Chypre). La dimension caritative de la vie de l'Ordre s'accompagne d'un engagement spirituel intense de la part de ses membres et de leur participation à des pèlerinages en Terre Sainte qui renforcent les liens entre l'Église universelle, les Églises locales et l'Église Mère de Jérusalem. Les responsables et les membres de l'Ordre sont tous bénévoles. L'Ordre ne dispose que d'un seul bâtiment, donné par le Saint-Siège : le Palazzo di Domenico della Rovere in Borgo , situé Via della Conciliazione à Rome. En administrateur fidèle et prudent, l’Ordre a le devoir de préserver tout ce qui lui a été confié et qu'il gère en toute transparence. Le bâtiment historique date de plus de cinq siècles et a été construit avant l'actuelle basilique Saint-Pierre. Une partie du bâtiment était jusqu'à récemment louée à une société hôtelière afin de couvrir les frais de fonctionnement de l'Ordre, de sorte que tous les dons reçus puissent effectivement être destinés au Patriarcat latin de Jérusalem. C'était l'objectif initial. Depuis l'automne 2020, conformément aux règles de transparence imposées par le Saint-Siège, l'Ordre cherche une nouvelle entreprise pour gérer l'espace hôtelier et prendre en charge les travaux de restauration nécessaires avec l'approbation de la surintendance et de la municipalité de Rome. Une Commission internationale a été instituée, en son temps, par le Grand Maître de l'Ordre. Cette Commission a indiqué ses préférences et a choisi - conformément aux normes établies par le pape François pour le Saint-Siège - les manifestations d'intérêt, après une étude de marché, qui correspondent le mieux aux besoins et aux objectifs de l'Ordre. Chaque étape fait l'objet d'un rapport et de l’approbation du Secrétariat d’État à l'économie. L'Ordre est conscient de sa responsabilité de préserver et de gérer la propriété avec soin et transparence, à la lumière de sa mission d'évangélisation et de protection de la Terre Sainte. Cette ligne éthique est claire dans les discussions préliminaires en cours avec les entreprises hôtelières candidates. Source : Grand Magistère Photo : © Grand Magistère

Le 10 mai, le Grand Maître a fait son entrée solennelle au Saint-Sépulcre de Jérusalem, événement plusieurs fois retardé en raison de la crise sanitaire mondiale. Nous lisons ici la réflexion qu'il a partagée à ce moment très important. Un pèlerinage à Jérusalem est toujours un don de Dieu. Il en était ainsi dans le cœur des fidèles juifs ; il en était ainsi pour Jésus. Mais pour nous ? En outre, quelle est la signification – au sens particulier du terme - de ce lieu ? Il existe une analogie biblique, je dirais christologique, que j'emprunte au Livre de l'Exode (chapitres 33-34), pour répondre à cette question. Dans le Livre de l'Exode, il est relaté que Moïse, celui qui s’était entretenu avec le Seigneur sur le Mont Thabor où il se trouvait avec Élie, dit un jour à l'Éternel : « Laisse-moi contempler ta gloire ! » (Ex 33,18). Le Tout-Puissant promit alors de montrer sa splendeur et de faire grâce à ceux qui voudraient faire grâce et de faire miséricorde à ceux qui voudraient faire miséricorde. Puis il ajouta : « Tu ne pourras pas voir mon visage » (Ex 33,20). Mais le Seigneur continua : « Voici une place près de moi. Tu te tiendras sur le rocher ; quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et je t’abriterai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé. Puis je retirerai ma main, et tu me verras de dos, mais mon visage, personne ne peut le voir. » (Ex 33,21-23). C’est à partir de ces mots que le mystère de la croix et de la mort du Christ a été représenté. Lui aussi se tiendra sur un rocher, puis au creux d'un tombeau taillé dans la roche. Une cavité, le sépulcre de Joseph d'Arimathie, sera comblée, et, comme la main protectrice de Dieu envers Moïse, une pierre sera roulée à l'aube du troisième jour. La gloire de Dieu apparaîtra alors dans le Seigneur ressuscité aux yeux des disciples incrédules. Ici, en ce lieu, en ce lieu même, la gloire du Ressuscité réapparaît dans la foi du croyant : Heureux ceux qui, sans voir, croiront ! Voici aujourd’hui le sens de notre pèlerinage. Ceux qui vivent à Jérusalem ont la tâche, je dirais même le devoir spirituel, de témoigner et de raconter le mystère de la gloire de Dieu manifestée en Jésus. Mais nous, nous venons ici, comme le disait François d'Assise, pour « voir et toucher » le Seigneur : voir ses traces, entendre l’écho de ses paroles, toucher l’endroit où il reposait, selon l’incitation même de l'ange : « Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire… : “Il est ressuscité d’entre les morts !” » (Mt 28, 6-7). Il est là où Dieu nous a sauvés ! Vous, chers frères et sœurs, enfants de cette « Église Mère » de Jérusalem, vous avez la mission de l'ange qui nous encourage à voir où le Seigneur reposait. Merci pour ce service à vos frères et sœurs fidèles à travers le monde et en particulier à vos frères et sœurs Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre. Nous venons aujourd'hui dans le silence de la foi pour puiser à ce puits d'eau vive, où nous découvrons « le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché » (Ex 34, 6-7). Nous venons en pèlerins pour découvrir ce mystère. C'est tout le sens de notre pèlerinage, de notre venue en ce lieu. C'est là que chaque Chevalier et chaque Dame qui aime ce lieu sait qu'il y puise le sens de sa dignité, et qu'il portera en lui pour le reste de sa vie le souvenir de sa foi dans le Christ ressuscité. Amen ! Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source : Grand Magistère Photo: © Grand Magistère

Le Grand Maître fait son entrée solennelle au Saint-Sépulcre en ce mois de mai. Il nous explique ici le sens profond de ce pèlerinage. Vers toi j’ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel. [...]nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié. (Ps 122,1-2) En chantant ce psaume et d'autres (connus comme les Cantiques des degrés , Ps 119-133), les pèlerins s'approchaient de Jérusalem, le regard tourné vers la Ville Sainte, ce qui était comme une véritable ascension : les fidèles se rappelaient une fois de plus que tout vient de leur Seigneur qui demeure dans les cieux. Quand nous regardons la Jérusalem d'aujourd'hui, nous savons nous aussi que nous récoltons tout le fruit de ce « grain » qui a été semé dans le tombeau : la compassion du Christ, ensevelie, nous a tous fait naître à une vie nouvelle. Jésus l'avait prédit : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jn 12,24). C'étaient des paroles presque énigmatiques, qui ont été éclairées par la lumière de la résurrection du tombeau, et de la mort a fleuri la vie. Et c'est précisément depuis ce lieu de vie que nous sommes appelés à recommencer. Comme nous le lisons dans la parabole du semeur (Mc 4, 1-20), le grain qui est semé dans « notre » terre, dans nos vies, est destiné à porter du fruit, et cela se produit d'une manière particulière lorsque nous faisons l'expérience du pèlerinage vers le Christ. Le pèlerinage, en effet, nous renouvelle, rend nos cœurs et nos vies plus réceptifs pour accueillir ce que le Père veut de nous, nous rend prêts à accepter les défis que nous rencontrons, éclairés par l'expérience unique du Fils de Dieu, qui a été le premier à marcher sur cette route. En tant que Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre, nous nous inscrivons dans cette tradition millénaire de l'Église, qui nous invite à suivre les pas de Jésus dans les lieux de son existence terrestre, et à le faire aux côtés des communautés chrétiennes qui y vivent encore, et auxquelles nous témoignons notre sollicitude fraternelle, conscients de former ensemble le Corps du Christ. C'est avec ces pensées que je m'approche de l'entrée officielle du Saint-Sépulcre en tant que Grand Maître de notre Ordre, après deux ans de pandémie, ayant enfin l'occasion de faire mon pèlerinage. Je souhaite que tous ceux qui auront la joie de vivre eux aussi cette expérience en Terre Sainte ressentent l’accomplissement de la parabole du grain de blé qui meurt et se rend disponible pour l'action de Dieu et ainsi porter du fruit dans nos communautés. Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source : Grand Magistère Photo: © Grand Magistère
Nouvelles de la Terre Sainte

Former de nouvelles générations, promouvoir la connaissance et la recherche sont quelques-unes des activités promues par la Custodie de Terre Sainte dans le domaine de l'éducation. Les témoignages de Frère Ibrahim, Vicaire de la Custodie, et de Frère Rosario, Doyen du Studium Biblicum Franciscanum, nous aideront à comprendre l'engagement de la Custodie de Terre Sainte et comment, grâce à la Collecte du Vendredi Saint, elle soutient les pierres vivantes qui habitent cette terre. Fr IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « La première école du Moyen-Orient a été fondée à Bethléem en 1598. Aujourd'hui, nous avons 17 écoles ; il y a plus de 12 000 élèves, chrétiens et musulmans et près de 1 200 enseignants. Nos écoles sont situées à Bethléem, Jérusalem, Nazareth, Akko, Haïfa, Jéricho, mais aussi en Jordanie, à Chypre et en Argentine. L'année prochaine, une nouvelle Ecole et un centre pastoral seront ouverts à côté du sanctuaire. Toutes nos paroisses en Terre Sainte ont une école. » Deux autres services offerts par la Custodie de Terre Sainte visent à améliorer les conditions de vie des populations et à leur permettre de rester sur cette terre avec un minimum de dignité : le logement et l'emploi. Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Dans la vieille ville, nous avons 400 maisons que nous offrons gratuitement aux familles. La Custodie de Terre Sainte rénove les maisons à ses frais, ce qui peut coûter jusqu'à 2 millions de dollars. En dehors de la vieille ville de Jérusalem, nous avons 250 appartements. Nous avons également des maisons à Bethléem, Nazareth et Jaffa. » Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Nous avons plus de 2 000 employés qui travaillent pour la Custodie de Terre Sainte. » Nouveaux emplois, protection des lieux saints. La collecte pour la terre sainte est cruciale dans ces régions. Fr. ROSARIO PIERRI, OFM Doyen du Studium Biblicum Franciscanum « Le Studium Biblicum Franciscanum a été conçu en 1901 comme un centre de recherche pour l'archéologie, la théologie et l'exégèse. Il a été officiellement fondé au cours de l'année académique 1923/1924 ; L'année prochaine, correspondra au centenaire de la fondation de notre école. En 1960, elle est devenue partie intégrante de l'Université pontificale Antonianum de Rome et en 2001, elle est devenue la Faculté des sciences bibliques et d'archéologie. Elle accueille des étudiants du monde entier. Le fait de vivre plusieurs années en Terre Sainte leur apporte un bagage culturel et éducatif qu'ils peuvent ensuite partager avec leurs étudiants, les prêtres de leurs diocèses et les frères de leurs provinces. Le Studium dispose d'une belle bibliothèque qui compte aujourd'hui plus de 60 000 volumes. Un musée très important pour l'histoire du christianisme est également rattaché à l'école : il témoigne des débuts du christianisme en Palestine. » Il y a aussi d'autres activités . Nous organisons des conférences et un cours de théologie biblique qui, cette année, aura lieu du 11 au 14 avril. En aidant la Custodie de Terre Sainte, vous aidez aussi notre école ! Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Nous ne sommes pas seulement les gardiens des lieux saints, mais aussi les gardiens des pierres vivantes. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds

JORDANIE - Du 3 au 5 mars 2023, Sa Béatitude Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, a effectué une visite pastorale à la paroisse latine de l'église du Sacré-Cœur de Jésus, à Til’Al'Ali. En Jordanie, les chrétiens de toutes confessions célèbrent le temps pascal ensemble, dans l'unité. Ainsi, le mercredi 1er mars dernier a marqué le début de la période de carême pour 2023. Le premier jour de la visite, a coïncidé avec le premier vendredi du carême, le 3 mars 2023. Sa Béatitude a donc dirigé la prière du chemin de croix et la messe à l'église du Sacré-Cœur de Jésus. Les lectures et les méditations pour le chemin de croix ont été lues à partir du livret préparé par le Patriarcat latin de Jérusalem, réalisé spécialement pour le chemin synodal. Puis, le père Rifat Bader, curé de la paroisse, a accueilli Sa Béatitude à Til'Al'Ali. Mgr Pizzaballa a alors adressé un mot aux paroissiens, au cours duquel il a expliqué l'importance et le but des visites pastorales : rencontrer et écouter les fidèles. Il a également rappelé aux fidèles d'unir leurs souffrances durant ce Carême au sacrifice ultime du Christ sur la croix, en demandant à Dieu de changer nos cœurs, et de nous permettre de faire un vrai repentir pour nos péchés. Après la messe, Sa Béatitude a rencontré les scouts, les groupes de jeunes et d'autres membres de la paroisse qui mènent les activités spirituelles pour la communauté latine de Til'Al'Ali. Le deuxième jour, samedi 4 mars 2023, le Patriarche a visité les deux communautés religieuses qui servent les fidèles de la région : les Sœurs du Verbe Incarné et les Sœurs de la Charité. Il a également visité les écoles et le jardin d'enfants du Patriarcat latin, ainsi que les malades, à leur domicile. Plus tard dans la journée, Mgr Pizzaballa a célébré la messe du samedi à la paroisse, au cours de laquelle il a annoncé les noms des nouveaux membres du conseil paroissial. Le dimanche 5 mars 2023, Sa Béatitude a terminé sa visite pastorale en célébrant la messe avec les fidèles. « L'obéissance à Dieu n'est pas une limitation, mais au contraire, par l'obéissance, nous avons pleinement accès à la vie » , a déclaré Mgr Pizzaballa, dans son homélie. «Nous voulons prendre le contrôle de notre vie, et décider de ce qui est bien ou mal pour nous, mais la foi est un mode de vie, une relation avec Dieu, où nous faisons l'expérience de l'abondance de la vie, qui se trouve en Lui » , a-t-il expliqué. Il a terminé son homélie en rappelant aux fidèles que la véritable repentance nous conduit à la réalisation de notre filiation avec Dieu, par l'intermédiaire du Saint-Esprit. Miral Atik Source : Site Web Custodia Terrae Sanctae Photo : © Patriarcat Latin de Jérusalem

Le 8 mars, les pèlerinages de Carême des Franciscains ont commencé au sanctuaire de Dominus Flevit. Une tradition ancestrale, qui garde vivante la mémoire des chrétiens des premiers siècles : célébrer sur les lieux où se sont déroulés les événements de la Passion. La Sainte Messe a été célébrée par le Frère Alberto Pari, Secrétaire de Terre Sainte, et concélébrée par les frères de la Custodie. Le sanctuaire du Dominus Flevit est l’oeuvre de l'architecte Antonio Barluzzi. Il a été édifié entre 1953 et 1955 sur le site commémorant l'épisode de l'Évangile dans lequel Jésus pleure sur Jérusalem. Dans son homélie, le frère Alessandro Coniglio, professeur au Studium Biblicum Franciscanum, a parlé des "pleurs d'un Dieu qui s'est fait chair". Fr ALESSANDRO CONIGLIO, ofm Professeur au Studium Biblicum Franciscanum – Jérusalem « Le Dieu qui pleure sur nous est le Dieu de Jésus-Christ, qui s'est fait homme et qui partage jusqu'au bout notre condition humaine, parce qu'il est tellement impliqué dans l'histoire humaine qu'il ne peut pas être chacun de nous jusqu'au bout. Il ne regarde pas impassiblement la condition misérable de l'homme pécheur, mais il entre dans l'histoire parce qu'il a ce souci du bien de l'homme, auquel il s'est lié par un pacte d'alliance éternelle ». Aujourd'hui encore, face à l'histoire humaine plongée dans diverses situations de péché, Dieu veut rappeler ses enfants à lui, à travers ses pleurs. Fr ALESSANDRO CONIGLIO, ofm Professeur Studium Biblicum Franciscanum – Jérusalem « Dieu pleure notre péché. Mais notre péché prend mille formes différentes. En particulier, nous pouvons penser aux péchés sociaux, à la guerre, aux différentes guerres dans le monde, au meurtre, à l'avortement, aux offenses à la vie humaine en général, à l'euthanasie et aux attaques contre la famille. Nous pensons à toutes les conditions dans lesquelles nous nous sommes laissés emporter par le péché en tant que pécheurs individuels, puis en tant que société, au lieu de nous tourner vers Dieu qui pleure précisément parce qu'il est offensé par notre péché. Parce qu'il veut nous appeler à lui par ses pleurs. » Chaque mercredi du Carême conduira franciscains, pèlerins et chrétiens locaux sur les lieux de la Passion : de Gethsémani au sanctuaire de la Flagellation. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds

Le 1er mars, les membres du Commissariat de Terre Sainte de Slovénie ont participé à l'Angélus à la Grotte de l'Annonciation à Nazareth. Un moment de prière a été suivi de la bénédiction du vitrail représentant Marie Auxiliatrice, Reine de Slovénie. Les pèlerins accompagnant la délégation du Commissariat ont ensuite participé à la Sainte Messe. Une célébration présidée par Mgr Stanislav Zore, archevêque de Ljubljana et concélébrée par le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte et le père Robert Bahcic, recteur du sanctuaire marial slovène de Brezje. L'amour pour la Vierge Marie et la Terre de Jésus a toujours été vivant dans le cœur du peuple slovène. S.E. Mgr STANISLAV ZORE Archevêque de Ljubljana « Je pense qu'il n'y a pas de chrétien qui n'ait jamais dit : Sainte Mère de Dieu, aide-nous ! » Aujourd'hui nous avons béni un vitrail dédié à Notre Dame Auxiliatrice de Slovénie. Il deviendra un lieu de pèlerinage non seulement pour les Slovènes, mais aussi pour tous les autres. J'espère que ces couleurs, cette Jérusalem céleste, la figure de Notre Dame pourront susciter en chacun de nous un désir, un désir profond et très fort d'entrer dans la Jérusalem céleste avec tout notre amour ! La même image se trouve dans le sanctuaire national slovène, comme le raconte le frère Robert. L'image de Marie Auxiliatrice est présente sur tous les continents et aussi dans la station spatiale internationale, grâce à l'astronaute slovène Jerry Linenger. Fr. ROBERT BAHCIC Recteur du Sanctuaire national - Brezje – Slovénie « Nous sommes très heureux d'avoir apporté cette Madone ‘maternelle’. Tout le monde, en regardant cette image exposée dans notre sanctuaire, dit : comme elle est maternelle ! Beaucoup de gens viennent chez nous et tous pour rendre grâce, prier ou demander une grâce. Ils s'agenouillent comme Marie s'est agenouillée ici lorsque l'Ange lui est apparu. Nous aussi, nous sommes appelés à nous agenouiller devant la parole de Dieu et à dire : ‘qu'il soit fait selon ta volonté’». Le Frère Francesco Patton a souligné que "les Commissaires jouent un rôle fondamental dans le soutien, la promotion et le service de la Terre Sainte, étant comme des ambassadeurs dans leurs propres pays" . Ce n'est pas tout", a ajouté le Custode de Terre Sainte, "ils sont aussi les promoteurs de la Collect e du Vendredi Saint et suscitent des vocations missionnaires pour la Custodie". Fr. FRANCIS PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Nous sommes ici au service des Lieux Saints et de la communauté locale, mais nous avons aussi besoin de voir d'autres personnes qui partagent cette vocation missionnaire et ce service et donc le rôle des commissaires pour nous est très vital. » L'image de Marie Auxiliatrice, Reine de Slovénie, a été placée sous le portique, à droite, devant la Basilique de l'Annonciation, avec toutes les autres images de la Vierge provenant du monde entier. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Ces images servent à nous faire comprendre combien la Vierge Marie est proche de nous tous. Et je dirais que tous les pays du monde la voient comme leur Mère. A travers toutes ces images nous comprenons combien Marie est proche des peuples de toutes les langues, de toutes les cultures, de toutes les nations parce qu'elle nous a donné son Fils Jésus qui est le Sauveur de toute l'humanité ». Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds

Au milieu des destructions et des souffrances, les chrétiens d'Alep se sont réunis pour le mercredi des Cendres, pour entamer une période de prière et de pénitence. Lors du premier vendredi du Carême, les personnes déplacées et les réfugiés abrités par la paroisse Saint-François à Alep ont prié le chemin de croix. « C'est une expérience très intense et exigeante mais aussi riche de la présence du Seigneur, qui agit dans toutes ces personnes" . Le frère Jonnhy Jallouf est un franciscain de la Custodie de Terre Sainte. Il raconte qu'en Syrie "certaines personnes ont peur de rentrer chez elles car il y a encore des répliques et plusieurs maisons sont endommagées ou détruites. J'ai pu raconter les nombreuses souffrances qu'il y a, mais aussi les témoignages de foi et d'espoir que nous recevons des jeune ». Frère KHOKAZ IOHANNA MESROB Vicaire de l'église latine de Saint-François à Alep « Le vendredi, malgré le fait que l'église soit à moitié inutilisable en raison des dommages subis par la coupole lors du tremblement de terre, et qui risque maintenant de tomber, les gens ont rempli le reste de l'église et ont participé au chemin de croix. Prions et espérons que ce temps de Carême nous aidera dans notre souffrance à nous rapprocher du Christ et à recevoir de Lui la consolation, afin que nous puissions vivre la Résurrection ‘ensemble’ ». A Jérusalem, comme chaque vendredi, des pèlerins du monde entier ont participé au Chemin de Croix, des Franciscains, en parcourant la Via Dolorosa jusqu'au Saint Sépulcre. Le premier samedi du Carême s'est ouvert par la traditionnelle entrée solennelle du patriarche latin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa, dans la basilique du Saint-Sépulcre. L'entrée a été suivie par la procession rituelle chantée qui, depuis la chapelle de l'Apparition du Seigneur ressuscité, a repris le parcours que les franciscains suivent quotidiennement à l'intérieur de la basilique depuis 1336. Dans la nuit de samedi à dimanche, les Franciscains se sont réunis au Saint-Sépulcre pour l'office solennel des lectures et la messe de vigile présidée par le frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte. Il s'agit d'une tradition qui se répète depuis au moins 1754 tous les dimanches de Carême jusqu'au dimanche des Rameaux. Selon le statu quo, l'Office des lectures est célébré avec les trois cantiques de l'Ancien Testament dans la chapelle de l'Apparition. Une particularité de cette liturgie de la vigile est la procession autour du sanctuaire du Saint-Sépulcre. Les textes et les rites soulignent le caractère pascal de la célébration de la vigile, qui culmine avec la proclamation de l'Évangile de la résurrection. Au milieu de la nuit et à la fin de l'Office des lectures, le Père Custode a célébré la messe du dimanche à la chapelle de la crucifixion du Calvaire. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Custodia Terrae Sanctae

AFAQ, un projet pour l'entrepreneuriat en Palestine, promu par le Patriarcat latin de Jérusalem en coopération avec l'Institut pour le partenariat communautaire de l'Université de Bethléem, a pu soutenir et aider économiquement des jeunes et des femmes dans treize paroisses chrétiennes de Cisjordanie. NISREEN MANSOUR Chef de projet FAQ Le projet AFAQ offre une formation professionnelle permettant aux jeunes et aux femmes d'acquérir une expérience pratique dans la carrière qu'ils ont choisie. Elle augmente aussi la chance de trouver un emploi et contribue à la création de nouvelles petites entreprises ou au développement de celles qui existent déjà, ce qui permet d'augmenter les revenus. RANA DEIBES Bénéficiaire du projet AFAQ Au début, je travaillais à domicile, je ne faisais cuire que deux pièces à la fois, ma production était limitée et je ne pouvais pas me faire de nouveaux clients. Une fois que j'ai eu le nouvel équipement, je pouvais faire cuire jusqu'à douze pièces, ce qui, en soi, était un gain de temps. Ensuite, beaucoup d'autres choses ont suivi. Même si l’aide était simple, ça a été le point de départ d'un changement radical dans nos vies. Mon mari Nazar travaillait comme chauffeur de taxi, il a vendu sa voiture et il travaille maintenant avec moi. Aujourd'hui, nous sommes une entreprise familiale et nous travaillons ensemble : nous avons ouvert un petit atelier, avec un équipement simple, qui nous permet de produire et de vendre en gros. En un an, après avoir évalué les besoins et fourni les équipements nécessaires au développement et à l'expansion des entreprises, une trentaine de petits projets ont été soutenus, VICTOR ABU LEIL Bénéficiaire du projet AFAQ Dans le nord de la Palestine, nous souffrons d'un manque d'emplois, et le seul moyen d'y remédier est de créer des entreprises, afin de créer d'importantes opportunités d'emploi. Les coûts de l'emploi privé sont très élevés, c'est pourquoi il est important de recevoir le soutien de ces institutions pour mettre en œuvre les projets. Nous sommes vraiment enracinés dans ce pays. VICTOR ABU LEIL Bénéficiaire du projet AFAQ Le projet AFAQ nous a permis d'acheter du matériel, sans lequel je n’aurais pas pas pu continuer. Quel que soit le projet que vous souhaitez réaliser, il faut toujours suivre l'évolution du marché, la concurrence est forte. Le projet AFAQ a répondu à nos besoins et nous a fourni le soutien dont nous avions besoin pour acheter l'équipement. FADI ABU LEIL Bénéficiaire du projet AFAQ Il est vrai que c'est un petit soutien, mais il nous a beaucoup aidés. Nous voici à nouveau en train de travailler sur ce projet, En plus de soutenir les petites entreprises, le projet Afaq a organisé plusieurs cours de formation. Parmi les bénéficiaires : environ 110 femmes, mais aussi des jeunes Plus d’une vingtaine ont bénéficié du programme de formation professionnelle, et une cinquantaine du programme de formation rémunérée, qui a permis l’embauche de 17 personnes. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center

C'est une quête un peu particulière : celle de l'image de Marie dans l'art sacré des sanctuaires de Terre Sainte. Au petit Cénacle, le premier sanctuaire de la Custodie de Terre Sainte, se trouve la dernière image sacrée dédiée à Marie. Fr. GIUSEPPE GAFFURINI, OFM Gardien du Couvent de la Flagellation - Jérusalem « Il est inutile de chercher dans les sanctuaires de Terre Sainte de vieilles images de la Vierge car les sanctuaires datent tous du siècle dernier. » Nous devons louer les Frères Mineurs qui même s'ils étaient très pieux, n'ont jamais représenté la Vierge dans ces Sanctuaires qui célèbrent un moment ou un mystère de la vie de Jésus, obéissant à un dictat de l'Évangile qui ne prévoit pas la présence de Marie. Au contraire, les Evangiles nous parlent de Nazareth, centre muséal international de l'art marial. Fr. GIUSEPPE GAFFURINI, OFM Gardien du Couvent de la Flagellation - Jérusalem « C'est Paul VI, pèlerin en 1964, qui a voulu visiter le site de Nazareth. Et c'est ici, dans ce sanctuaire dédié à la Vierge qu'il perçoit le nouveau titre de Marie, "Marie Mère de l'Église". Un titre qu'il a ensuite annoncé dans la salle du conseil et qui a été applaudi par tous les pères du conseil. » Ce titre de Marie " Mère de l'Église " est représenté dans la basilique supérieure par la splendide et immense mosaïque de Salvatore Fiume qui couvre toute l'abside de la basilique. Fr. GIUSEPPE GAFFURINI, OFM Gardien du Couvent de la Flagellation - Jérusalem « Les murs à droite et à gauche de la basilique supérieure font écho à la prophétie que Marie récite et chante dans le Magnificat : ‘Toutes les générations me diront bienheureuse’. Les murs sont couverts d'images de la Vierge telle qu'elle est pensée par les différentes nations, les différents peuples de la terre. » L'autre sanctuaire qui chante encore Marie est celui d'Ain Karem. Nous trouvons ici des dizaines de carreaux de céramique du Magnificat dans toutes les langues. Fr. GIUSEPPE GAFFURINI, OFM Gardien du Couvent de la Flagellation - Jérusalem « La façade du sanctuaire, construite par Barluzzi, présente une mosaïque relatant le voyage de Marie à Ain karem. La basilique supérieure, sur le côté droit, documente les cinq titres mariaux, en commençant par Marie Mère de Dieu, proclamée à Ephèse, Marie Secours des Chrétiens, puis en dessous Marie étendant son manteau pour accueillir tous les peuples. » « Ensuite, nous avons Marie ‘médiatrice de toute grâce’, avec le miracle de Cana. Puis nous avons Marie Auxiliatrice, avec la bataille de Lépante et enfin le dogme de l'Immaculée Conception. » Ces sanctuaires sont ceux qui rappellent la présence de la Vierge dans la vie de Jésus. Mais l'image la plus spéciale se trouve à l'intérieur du Saint-Sépulcre, dans l'Edicule, à l'endroit le plus intime. Fr. GIUSEPPE GAFFURINI, OFM Gardien du Couvent de la Flagellation - Jérusalem « Il existe une icône où la Vierge Marie est représentée en train de tenir un pot d'onguents. On peut se demander s'il s'agit de la Vierge Marie ou de Marie-Madeleine. Mais l'icône est bien celle de la Vierge Marie : il n'y a qu'ici, au Saint-Sépulcre, que l'on trouve cette image » Source: Site Web Christian Media Center Photo: shutterstock.com photo

<iframe width="560" height="315" src=https://cmc-terrasanta.org/embed/fr/media/terra-santa-news/29600/les-anciens-manuscrits-arméniens-sur-la-naissance-de-jésus allowfullscreen=”” style=”pointer-events: auto”></iframe> Baptisée "Le mystère de la Nativité", l'exposition qui s'est tenue au musée arménien "Edward et Helen Mardigian" de Jérusalem présentait une série de manuscrits arméniens anciens et rares sur la naissance de Jésus. Certains sont conservés dans la bibliothèque de l'église arménienne de Saint-Jacques. Frère ARSHAG GHAZARIAN Chef de la bibliothèque des manuscrits - Patriarcat arménien de Jérusalem "L'exposition contient quinze manuscrits datant de la période comprise entre le 13e et le 16e siècle. Les manuscrits ont été enluminés en Arménie, en Cilicie, et aussi ici à Jérusalem". L'exposition commence par la généalogie de Jésus, telle que mentionnée dans l'Évangile de Matthieu, puis l'Annonciation, la visite des Mages, et se termine par la présentation de Jésus au Temple. Les miniatures diffèrent par leur style, l'utilisation des couleurs et leur signification. Les pièces les plus remarquables sont celles réalisées par le miniaturiste arménien Toros Roslin, qui a vécu au XIIIe siècle. Il a travaillé à la cour royale arménienne et pour l'église arménienne. Ses miniatures sont caractérisées par le mouvement, l'expression et l'utilisation de couleurs vives, comme le rouge et le bleu. Frère ARSHAG GHAZARIAN Chef de la bibliothèque des manuscrits - Patriarcat arménien de Jérusalem "Roslin a utilisé des matériaux très précieux comme l'or, mais aussi la couleur rouge extraite d'un insecte, et la couleur bleue extraite d'une pierre bleue qui est plus précieuse que l'or". Dans la Nativité de Roslin, la Vierge Marie est assise sur un coussin rouge pour indiquer qu'elle est de descendance royale. Le bleu, symbole de pureté, est la couleur du Christ. Dans certains manuscrits, le manteau du Christ est coloré en rouge pour symboliser sa mort. Dans la tradition arménienne - basée sur les évangiles apocryphes - les os d'Eve sont enterrés dans la grotte où Jésus est né, et ceux d'Adam sous le Calvaire. L'exposition, qui a été inaugurée à l'occasion du Noël arménien, le 18 janvier dernier, a suscité l'intérêt de nombreux visiteurs. TZOGHIG KARAKASHIAN Directeur du Musée arménien « De nombreuses personnes sont venues visiter l'exposition : des Juifs, des Arabes et des Arméniens de différents pays. Ils sont venus pour Noël d'Amérique, de Grèce et de France ». TSVI GREENHOUT Jérusalem "Je suis venu malgré la pluie pour profiter de cette merveilleuse exposition. Je pense que c'est une exposition exceptionnelle, notamment en ce qui concerne la naissance de Jésus". La présence arménienne en Terre Sainte est vieille de plusieurs milliers d'années. L'Arménie est le premier pays à avoir adopter le christianisme comme religion officielle. L'exposition sur la Nativité du Christ a eu un effet particulier sur les visiteurs arméniens. NAYRISH SHAHANIAN "Je suis venue, en tant qu'Arménienne, pour visiter le musée, pour admirer notre civilisation. Nous sommes très fiers de notre religion et de notre culture". Source: Site Web Christian Media Center Photo: shutterstock.com photo
Nouvelles de la Lieutenance

Ce 9 mars, S.B. Mgr Pizzabella nous a fait le plaisir et l’honneur de rendre visite à la Lieutenance de Belgique. Après avoir présidé la célébration Eucharistique qu’il célébrait avec notre confrère Mgr Harpigny, Évêque de Tournai et Mgr Kockerols, Grand Prieur de la Lieutenance de Belgique, Sa Béatitude a fait un exposé de trente minutes au cours duquel par une suite de flash successifs, il a brossé un tableau succinct mais néanmoins très complet et nous permettant surtout de sentir la réalité et l’ambiance de la Terre Sainte aujourd’hui. Les difficultés sont gigantesques à beaucoup de points de vue. Voici quelques-uns des nombreux points évoqués par le Patriarche et qui nous semblent particulièrement importants. Le durcissement de la situation politique suite au résultat des dernières élections et au changement de gouvernement. Aujourd’hui, Palestiniens et Israéliens ne laissent plus rien passer et se répondent coup pour coup. Ceci entraine une situation de conflit permanent très dure à supporter. La situation actuelle s’est donc détériorée par rapport à celle qui précédait. La diminution significative du nombre de chrétiens pose un problème préoccupant aussi. Elle est due à deux raisons, d’une part démographique (les chrétiens ont moins d’enfants que les Israéliens et les Musulmans) et d’autre part l’émigration due au fait que les chrétiens se rendent compte qu’il y a peu d’avenir en Terre Sainte pour eux. La position politique d’Israël est claire : ils sont installés chez eux. C’est un fait acquis. Les autres (les Palestiniens) représentent une difficulté qu’il faudra solutionner un jour ou l’autre. Cette attitude provoque évidemment des tensions et rend la paix difficile. Le Patriarche a aussi souligné le fait que la présence des Chrétiens est positive et constitue un élément de paix pour la région. Elle évite en effet d’avoir deux clans (les Israéliens et les Musulmans) mais bien Israël d’une part et les autres religions d’autre part. Le Patriarche s’est ensuite prêté au jeu des questions réponses. Là aussi de très nombreuses questions ont permis de percevoir l’ambiance générale de ce qui se vit actuellement en Terre Sainte et de compléter le tableau dressé précédemment par Mgr Pizzaballa . En conclusion, il faut bien malheureusement reconnaitre qu’il ressort de l’ensemble de l’exposé mais aussi des réponses de Mgr Pizzaballa aux questions qui ont suivi, que la situation est particulièrement difficile. Nous ne pouvons qu’admirer d’autant plus le courage de ceux qui ont la responsabilité d’assurer une présence chrétienne auprès des lieux Saints et nous efforcer de les aider dans la mesure de nos moyens. La soirée s’est terminée par un échange informel entre les différentes personnes présentes au cours d’un sympathique moment de convivialité. Philippe Petit Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

S.EM. Rme le Cardinal Grand-Maître et le Gouverneur Général S.E le Comte Leonardo Visconti di Modrone ont reçu ce 28 février 2023 au Palazzo della Rovere une délégation de la Lieutenance de Belgique dirigée par son Lieutenant, le Chevalier Damien de Laminne de Bex accompagné du Baron van Rijckevorsel et de Monsieur Philippe Petit. Au cours de cette réunion, l’évolution globale de la Lieutenance de Belgique a été évoquée . Le Cardinal Grand-Maître et le Gouverneur Général ont eu l’occasion d’exprimer leur satisfaction sur l’évolution générale de la Lieutenance de Belgique. D’autre part, le programme de la visite du Cardinal Grand-Maître dans notre pays du 8 au 10 juin prochain a été établi . Photo : © archives photographiques de la Lieutenance

Samedi 25 février, la Lieutenance de Belgique organisait la quatrième édition de sa Journée d'information et de formation destinée aux candidats à l'investiture en 2023. Outre les candidats, sont également invités les parrains/marraines et les membres du Conseil de la Lieutenance. C'est une étape importante dans la vie de la Lieutenance, mais surtout dans le cheminement de nos futurs confrères qui nous ont impressionnés par la diversité de leurs témoignages et la profondeur de leurs réflexions. Cette journée se déroulait sous les auspices de l'abbaye de Grimbergen. Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Begique

Par une magnifique journée ensoleillée de fin d’été, 160 de nos consœurs et confrères, leurs familles et amis se sont réunis en bord de Meuse où notre confrère Jean Louis Bosteels, son épouse et son Beau-Père nous recevaient dans leur jolie propriété. Une Eucharistie présidée ce 5 septembre dernier par notre Grand – Prieur donne tout de suite le ton de cette première journée des familles : recueilli et chaleureux, simple avec de beaux chants repris par toute l’assemblée. Mgr Kockerols prononça une belle homélie que vous retrouverez dans le Memento de ce mois. Puis nous nous retrouvons dans la cour d’honneur du château ou notre Lieutenant remercie nos hôtes et explique le déroulement de la réunion. Au cours de l’apéritif sympathique et convivial, nous percevons de suite la joie de nous retrouver après une longue séparation due au Covid. Un délicieux cochon de lait rôti à la broche permettait de poursuivre ces retrouvailles plus longuement. Ensuite, nous entrons dans le vif du sujet en écoutant une présentation de notre consœur Florence Otten et virtuellement de Madame Alice de Rambuteau, coordinatrice et animatrice du réseau Barnabé. Il s’agit d’une connaissance de longue date qui nous avait rendu visite, il y a quelques années, pour présenter le réseau Barnabé. Cette année, il y avait 25 inscrits (nous avons malheureusement dû reporter cette activité à cause du Covid mais ce n’est que partie remise). Une intervention d’une jeune participante à un des derniers camps permet aussi de percevoir l’enthousiasme suscité par ce camp. Florence nous présente du reste une synthèse de son exposé dans ce numéro. Puis ce fut au tour de François Delvigne et de Nancy de Montpellier de nous présenter quelques activités de l’Ordre en Terre Sainte. De nombreuses photos et cartes illustrèrent les propos de nos orateurs. Enfin, nos confrères Daniel van Steenberghe et le Père Goossens présentent à leur tour une approche des pèlerinages tant au niveau culturel et de l’organisation qu’au niveau spirituel. C’est l’occasion d’apprécier le succès des pèlerinages ces dernières années mais aussi de rappeler combien ils sont importants tant au niveau de la connaissance de la Terre Sainte qu’au niveau financier pour les couvents où nous logeons ou encore au niveau des relations établies lors de ces rencontres. C’est sur cette note qui nous rapproche de nos frères et sœurs de Terre Sainte que la journée se termine, chacun rentrant chez soi heureux d’avoir pu mieux connaitre les activités de l’Ordre et de se retrouver pour quelques heures dans ce climat de convivialité et de sympathie qui a régné tout au long de cette belle journée. Philippe PETIT

Nous soutenons les écoles primaire et gardienne d’Ader (Jordanie) depuis plus de trente ans. Elles scolarisent 280 élèvent. Les deux écoles que nous soutenons ont été construites en 1980-1982. Il s’agit d’une école gardienne et d’une école primaire. Deux religieuses de Saint-Joseph et des professeurs laïcs jordaniens y travaillent avec le soutien de coopérants étrangers. L’école gardienne accueille une centaine d’enfants en quatre classes et ne peut en accueillir plus en raison de la taille des classes. Elle dispose de grands espaces de jeux à proximité directe des bâtiments scolaires. L’école primaire comprend les trois premières années du cursus élémentaire. Les trois suivantes ont lieu à Wassieh. Elle accueille environ 180 élèves en six classes (deux classes pour chacun des trois niveaux). L’accent y mis sur l’apprentissage de l’informatique et de la musique grâce à des enseignants spécialisés. Les classes ont été récemment rénovées. Localisation et contexte historique Ader (aussi dénommée Adir) est une petite ville jordanienne de 4.441 habitants (juin 2009) situé à 975 mètres d’altitude, à 120 km au sud d’Amman. Elle est située à proximité de la ville de " Al Karak " nettement mieux connue. Les archéologues ont mis récemment à jour des vestiges d’une importante ville antique existant déjà au premier siècle avant Jésus-Christ. La présence chrétienne y est attestée dès le premier siècle de notre ère. L’empereur romain Adrien a visité Ader en 134 lorsqu’il a inauguré la route entre Aqaba et Jerash. Une paroisse latine a été érigée en 1919 quand des Bédouins chrétiens se sont établis dans les ruines de l’antique cité. Une chapelle a été construite par les paroissiens et desservie par le curé de Karak. Le premier curé stable a été installé en 1928. Il a aussitôt commencé une petite "école" . Il a fallu attendre 1980 pour que le curé Aldo Tolotto construise une école permanente grâce au soutien financier de la Lieutenance de Belgique. En 2003, grâce au soutien des paroissiens et de notre Lieutenance, une nouvelle église paroissiale, dédicacée à Saint Joseph, a été construite. Actions de la Lieutenance de Belgique La Lieutenance de Belgique a soutenu dès l’origine ces deux écoles en finançant les travaux de constructions des bâtiments et ensuite de leur équipement. Actuellement, nous finançons des demandes ponctuelles (cartables, …) et participons massivement dans les frais de fonctionnement des écoles grâce aux bourses d’étude décernées aux élèves. Chaque pèlerinage de Lieutenance passant par la Jordanie se fait un devoir mais surtout un plaisir de visiter les écoles d’Ader. Contacts Latin Patriarchate School Sr. Sara Ghneim, S.J.A. P.O.B. 2 61142 Ader, Jordan Tel : (03) 238 05 19 Fax : (03) 338 17 75 Mobile : 079 565 32 11 Photo : © archives photographiques personnelles lds

BRUXELLES - Ce samedi 13 juin 2020, sous un soleil radieux, Damien de Laminne de Bex, le nouveau lieutenant pour la Belgique, a été installé liturgiquement en cette qualité par le Grand-Prieur, en l’église capitulaire. La brève cérémonie d’installation, en raison des précautions sanitaires, a eu lieu en privé dans le choeur de l’église capitulaire. Seuls le conseil de la Lieutenance et les lieutenants émérites y ont pris part. Après un office des lectures, le cérémoniaire ecclésiastique a procédé à la proclamation du décret de nomination du nouveau lieutenant pour la Belgique. Le Grand Prieur a ensuite béni le nouveau lieutenant qui a entonné la prière du chevalier. Cathobel a enregistré cette cérémonie pour KTO. Elle sera diffusée sur ce site dans quelques jours. Elle sera accompagnée d’une double interview des lieutenants entrant et sortant. Un reportage photographique sera également diffusé sur ce site.

VIDEO - Cathobel a réalisé un reportage vidéo de l’installation liturgique du nouveau lieutenant pour la Belgique. https://youtu.be/izz7owIkfi0 Photo : © archives photographiques de la Lieutenance

BRUXELLES - Voici la prière de bénédiction prononcée par le Grand Prieur de la Lieutenance à l’occasion de l’installation liturgique du nouveau lieutenant pour la Belgique, le 13 juin 2020 en l’église capitulaire au Sablon. Seigneur, nous te prions de bénir ton serviteur Damien, notre nouveau lieutenant. Nous te rendons grâce pour les dons que tu lui accordes et nous te demandons de les rendre féconds, pour ta gloire et pour le bonheur du plus grand nombre. Par le don de ton Esprit Saint, remplis son cœur de ta paix, ta joie, ta bienveillance, ta douceur. Viens bénir sa mission et rend le fort et persévérant. Accorde-lui les collaborateurs dont il a besoin, dans la communion de toute l’Eglise. Qu’il soit pour notre Lieutenance un bon berger, en suivant lui-même le Christ et en s’inspirant de son Evangile. Qu’il aide tous les membres de notre Lieutenance à l’approfondissement de leur foi et dans leur amour pour la Terre Sainte. Puisse-t-il toujours se confier à la prière de Notre-Dame de Palestine. Oui, Seigneur, bénis notre nouveau Lieutenant, au nom du Père, du Fils et du St Esprit. Photo : © archives photographiques de la Lieutenance
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Dix ans se sont écoulés depuis le 13 mars 2013, date à laquelle Jorge Mario Bergoglio a été élu sur le trône de Pierre. Un pontificat marqué par la passion de l'évangélisation et la volonté constante de réformer l'Église dans un sens missionnaire. Une décennie au cours de laquelle le temps a pris deux dimensions différentes: l'une progressive, pour lancer des processus, et l'autre circulaire, pour aller à la rencontre des autres et en revenir enrichi dans la pensée et dans le cœur. «Le temps est supérieur à l'espace» : cette affirmation du Pape François, contenue dans sa première exhortation apostolique, Evangelii gaudium , résume les dix années qui se sont écoulées depuis le début de son pontificat. En effet, pour Jorge Mario Bergoglio - premier pape jésuite, premier originaire d'Amérique latine, premier à choisir le nom de François et, dans les temps modernes, à être élu après la démission de son prédécesseur – «l'espace cristallise les processus, le temps projette plutôt vers l'avenir et nous pousse à marcher avec espérance» . Cette compréhension du temps devient donc une clé pour interpréter l’actuel pontificat, qui se déroule selon deux voies: l'une progressive et l'autre circulaire. La première est celle qui permet d' «initier des processus» ; la seconde, en revanche, est la dimension de la rencontre et de la fraternité. Dans la dimension progressive, il y a tout d'abord la Constitution apostolique Praedicate evangelium: promulguée en 2022, elle donne une structure plus missionnaire à la Curie romaine. Parmi les nouveautés introduites, citons la création du Dicastère pour le service de la charité et du nouveau Dicastère pour l'évangélisation, présidé directement par le Souverain pontife. Le document met également l'accent sur l'implication des laïcs dans la Curie romaine et finalise les nombreuses réformes mises en œuvre, depuis une décennie, par le Pape François dans les domaines de l’économie et de la finance, dont la création du Secrétariat pour l'économie en 2015. La conversion écologique Les processus initiés par Jorge Maria Bergoglio concernent également l'œcuménisme, le dialogue interreligieux et la synodalité. En 2015 Il institue une Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, célébrée chaque année le 1er septembre avec l'Église orthodoxe, afin d'exhorter les chrétiens à une «conversion écologique». Une exhortation également reprise dans la deuxième encyclique du Souverain pontife (la première, Lumen fidei, est rédigée en partie avec son prédécesseur, Benoît XVI), Laudato si' sur la sauvegarde de la maison commune, également publiée en 2015. L'idée maîtresse du document est l'exhortation à un «changement de cap» afin que l'homme prenne la responsabilité de s'engager à «prendre soin de la maison commune» . Un engagement qui comprend également l'éradication de la misère, la prise en charge des pauvres et l'accès équitable, pour tous, aux ressources de la planète. Le 12 février 2016, à Cuba, François a rencontré le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kirill, et a signé avec lui une déclaration commune pour mettre en pratique « l'œcuménisme de la charité », c'est-à-dire l'engagement commun des chrétiens à construire une humanité plus fraternelle. Un engagement tragiquement actuel alors que, le 16 mars 2022, au plus fort de la guerre en Ukraine, François et Kirill ont eu un entretien virtuel dans lequel ils ont réaffirmé leur effort commun pour «éteindre l'incendie» en se concentrant sur le « processus de négociation ». Paix et réconciliation Le pèlerinage œcuménique pour la paix au Sud-Soudan, effectué le mois dernier par le Souverain pontife en compagnie de l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, et du modérateur de l'assemblée générale de l'Église d'Écosse, Iain Greenshields, est également inoubliable. En ce qui concerne le dialogue interreligieux, le document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé le 4 février 2019 par le pape et le grand imam d'Al-Azhar Ahamad al-Tayyib, à Abou Dhabi, représente une étape importante dans les relations entre le christianisme et l'islam, car il encourage le dialogue interreligieux et condamne sans équivoque le terrorisme et la violence. Sur le front de la synodalité, François met en œuvre un changement important: la prochaine assemblée générale ordinaire, la 16e, prévue au Vatican en deux étapes, en 2023 et 2024, sur le thème «Pour une Église synodale : communion, participation et mission», sera l'étape finale d'un parcours de trois ans, fait d'écoute, de discernement et de consultation, divisé en trois phases: diocésaine, continentale et universelle. Dans le calendrier progressif de François, il y a aussi la lutte contre les abus, au premier rang de laquelle le sommet sur la protection des mineurs, qui s’est tenu au Vatican en février 2019. Expression claire de la volonté de l'Église d'agir avec vérité et transparence, cette rencontre a débouché sur le Motu proprio Vos estis lux mundi, qui établit de nouvelles procédures pour signaler les cas de harcèlement et de violence et garantir que les évêques et les supérieurs religieux rendent des comptes. L'attention aux périphéries La deuxième dimension, la dimension «circulaire» du pontificat du Pape Bergoglio, tourne autour de son attention aux périphéries, tant géographiques qu'existentielles: d'ici, dit François, on voit mieux la réalité que du centre, et c'est d'ici que l'on revient enrichi dans la pensée et dans le cœur. Les 40 voyages apostoliques internationaux, quasiment tous avec des destinations périphériques, sont emblématiques de cela, tout comme ses 36 visites pastorales en Italie, réparties entre des moments privés et des rendez-vous publiques: le premier voyage, effectué le 8 juillet 2013, avait pour destination l'île de Lampedusa, cœur dramatique du phénomène migratoire en Méditerranée. La visite, en avril 2016, au camp de réfugiés de Lesbos en Grèce, à l'issue de laquelle François a accueilli 12 réfugiés syriens, ramenés dans le vol papal afin qu'ils puissent être assistés à Rome, est également d'une grande importance. Le thème de la migration, (à développer selon quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer) est une autre déclinaison du « temps circulaire » de l'actuel pontificat, « puisqu'il englobe la lutte constante contre la «culture du déchet» et la «mondialisation de l'indifférence». Le «temps circulaire» de Jorge Maria Bergoglio s'inscrit également dans son engagement incessant en faveur de la paix. L'encyclique Fratelli tutti en est une expression admirable: publiée le 4 octobre 2020, elle appelle à la fraternité et à l'amitié sociale et dit fermement non à la guerre. Deux ans plus tard, lorsque le conflit en Ukraine explosera, l'exhortation contenue dans ce document pour une «paix réelle et durable» qui part d'une «éthique globale de la solidarité» semblera prophétique, dans un monde qui vit de plus en plus «une troisième guerre mondiale par morceaux». La «diplomatie de la paix» D'autres exemples de cette «diplomatie de la paix» promue par le Pape sont l'«Invocation pour la paix en Terre sainte» , organisée le 8 juin 2014 dans les jardins du Vatican avec les présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas, et l'établissement de relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba, le 17 décembre de la même année. Un événement historique pour lequel François lui-même a passé des mois à envoyer des missives aux chefs d'État des deux pays, Barack Obama et Raúl Castro, les exhortant à «entamer une nouvelle phase» . Dans le même ordre d'idées, on peut ajouter l'accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine sur la nomination des évêques, stipulé en 2018, renouvelé en 2020 et prolongé de deux ans en 2022. Par ailleurs, en cette dernière année marquée par le conflit en Ukraine, le Pape s'engage personnellement pour la paix: le 25 février 2022, il rend visite à l'ambassadeur de la Fédération de Russie près le Saint-Siège, Alexandre Avdeev, et s'entretient à plusieurs reprises au téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ses appels à faire taire les armes sont également nombreux et répétés. Même l'évangélisation - ou plutôt la passion de l'évangélisation, comme l'indique le thème du cycle de catéchèse actuellement développé lors des audiences générale - s'inscrit dans la dimension temporelle «circulaire» de François: explicitée en 2013 depuis Evangelii gaudium, l’évangélisation doit être caractérisée par la joie, par la «beauté de l'amour salvifique de Dieu», par une Église «en sortie», proche des fidèles, prête à la «révolution de la tendresse» . L’Espérance ne déçoit pas François entretien avec ses prédécesseurs un lien fort, marqué, le 27 avril 2014, par la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II, rejoints par Paul VI, canonisé le 14 octobre 2018, et Jean-Paul Ier, béatifié le 4 septembre 2022, et dont le Pape actuel rappelle le sourire comme symbole d'une «Église au visage joyeux». Mais une place particulière revient au Pape émérite Benoît XVI, décédé le 31 décembre 2022. En dix ans, le Pape n'a jamais caché l'immense respect qu'il éprouve pour Joseph Ratzinger: à plusieurs reprises, il loue sa finesse théologique, sa gentillesse et son dévouement. Le 5 janvier dernier, il a présidé ses funérailles sur la place Saint-Pierre, premier souverain pontife de l'époque contemporaine à célébrer les obsèques d'un de ses prédécesseurs. François entame donc la onzième année de son pontificat, et il le fait avec espérance: celui qui espère ne sera jamais déçu, dit le Pape, parce que l'espérance a le visage du Seigneur ressuscité. Source: Site Web Patriarcat Latin de Jérusalem Photo : © Patriarcat Latin de Jérusalem

Une visite pour exprimer la proximité du Pape, mais aussi pour connaître les besoins des victimes du séisme et intervenir avec des aides ciblées. Du 17 au 21 février, une petite délégation du Dicastère pour les Eglises orientales, conduite par le préfet, Mgr Claudio Gugerotti, et accompagnée par le nonce, le Card. Mario Zenari, a visité les zones touchées par le tremblement de terre en Syrie et en Turquie. Mgr CLAUDIO GUGEROTTI Préfet des Eglises orientales « Je trouve encore une société de solidarité, une société de personnes qui croient toujours aux valeurs, des gens, d'une manière ou d'une autre, continue d’espérer ». A Alep, Mgr Gugerotti a visité quelques structures dédiés aux premiers secours, rencontré des représentants de diverses agences caritatives ainsi que des chefs religieux. Il a célébré la messe dans la paroisse latine, et la cathédrale grecque-catholique. La délégation du Vatican a évoqué les inquiétudes des familles à l’égard de leurs maisons, rendues inhabitables, les difficultés de la vie quotidienne, le manque de nourriture et de travail décent et les espoirs des jeunes, qui n'ont connu qu'un pays en guerre. Fr HANNA JALLOUF, ofm Knayeh « 80% de nos maisons à Knayeh ont été complètement détruites. À Yakoubieh, nous avons 600 chrétiens, soit 210 familles. Si nous sommes toujours restés là, c’est grâce à notre foi et à notre histoire : St Paul est passé par là, et là St Paul a fortifié les chrétiens dans leur foi ». Alors que les gens commencent à retourner chez eux ou sont accueillis dans les centres gouvernementaux, certains veulent tourner leur regard vers le futur. FILIPPO AGOSTINO Fondation AVSI - Syrie « Nous avons aidé jusqu'à 132 familles, soit 500 personnes. La moitié des familles sont de retour chez elles aujourd'hui, soixante autres sont encore là, mais à partir de la semaine prochaine, elles seront déplacées dans de nouvelles maisons ». La Fondation Avsi a mis en place un centre médical pour les victimes du tremblement de terre, grâce à une collaboration avec l'hôpital Saint-Louis d'Alep. Un soutien psychologique sera aussi nécessaire. SHAFIKA ABDOU Assistante sociale – AVSI « Nous avons des personnes blessées physiquement, mais nous avons aussi des personnes blessées psychologiquement, traumatisées par ce qui s'est passé. Notre douleur est immense. Nous identifions leurs besoins afin de penser à l'avenir, la manière de les aider, comment être à leurs côtés, les soutenir et les accompagner ». Frère Khokaz, vicaire de la paroisse latine d’Alep, raconte, dans un message audio : Br KHOKAZ MESROB, ofm Alep « Ceux dont les maisons se sont complètement effondrées... ceux qui ont besoin d'un abri. Les gens qui ont peur de retourner dormir dans leurs maisons, parce que c'est vraiment effrayant. Comment et pourquoi nous sommes en vie, comment nous sommes debout .... Je n'en sais rien. Mais je sais qu'Il était là, soutenant les murs. Il était là et avec son amour, sa providence et sa miséricorde, il nous a protégés ». Monseigneur CLAUDIO GUGEROTTI Préfet des Eglises Orientales « Je vois le grand service que l'Église catholique rend, et les pères franciscains en particulier, avec une mentalité qui dépasse les frontières du "ceci est à moi, ceci est à toi", avec : "ceci est à nous". C'est une croissance culturelle qui devient aussi une croissance civile et qui pourrait être le véritable avenir de ce pays » Source: Site Web Christian Media Center Photo: shutterstock.com photo

FR JOHNNY JALLOUF, ofm Custodie de Terre Sainte « Nous avons entendu avec douleur la nouvelle du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, d'où nous venons, déjà touché par 12 ans de guerre. Le séisme est venu ajouter de la douleur là où la plaie est encore ouverte ». Les jumeaux George et Johnny, tous deux franciscains de la Custodie de Terre Sainte, sont partis le 15 février avec un autre frère, direction Alep. Cette " équipe " est la première de plusieurs groupes de franciscains de la Custodie qui se relaieront au cours des prochaines semaines pour apporter de l'aide, tant à la population qu'à leurs confrères qui assistent sans relâche les personnes refugiées depuis la catastrophe. FR GEORGE JALLOUF, OFM Custodie de Terre Sainte « Nous y allons pour aider nos frères et pour être proches des gens. On aidera là où il y a des besoins, en fonction de ce qu'on nous demande. » FR FRANCESCO PATTON, OFM Custode de Terre Sainte « Il y aura certains de nos jeunes frères qui se relaieront pour servir là-bas. Dès que cela sera possible, j'essaierai moi-même d'aller rendre visite aux frères, pour les encourager et aussi pour être prêt des gens ». Les bagages sont légers : quelques effets personnels, un peu d'aide pour ceux qui ont tout perdu. Mais surtout de l'espoir : FR JOHNNY JALLOUF, ofm Custodie de Terre Sainte « L'espérance en ce Dieu qui nous a appris qu'après la crucifixion, il y a une résurrection.Notre espérance, c'est celle-là, Nous l'apporterons, et nous essaierons par notre présence de la transmettre au peuple ». À ceux qui suivent de plus loin, les frères demandent de les accompagner par la prière et les dons à travers les canaux mis à disposition par la Custodie et Pro Terra Sancta, pour couvrir les besoins dans cette phase qui est encore celle de l'urgence. FR FRANCESCO PATTON, OFM Custode de Terre Sainte « J'ai été frappé par la générosité avec laquelle ils se sont mis à la disposition de la population. Ils n'ont jamais fait passer leur propre bien et leur sécurité personnelle avant le bien et l'aide qu'ils pouvaient donner aux autres ». Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Custodia Terrae Sanctae

Un repas chaud, un abri contre le froid, une communauté pour entretenir l'espoir. Dès la première heure qui a suivi le tremblement de terre dévastateur qui a frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie dans la nuit du 5 au 6 février, l'Église a ouvert ses portes à ceux qui ont tout perdu en un instant. Frère BAHJAT KARAKACH, ofm Curé latin d'Aleppo "Nous nous sommes faits réveillés vers 4 heures par une forte secousse sismique. Nous sommes descendus. De nombreuses personnes ont fui leurs maisons. Il faisait nuit noire car il n'y avait plus d'électricité. Ici, nous avons accueilli les gens dans l'église jusqu'au matin ; nous avons célébré la messe et ouvert la salle paroissiale pour accueillir les gens et leur donner de la nourriture". En Syrie, les frères de la Custodie de Terre Sainte sont présents avec plusieurs couvent : à Damas, à Alep, mais aussi à Lattakiah, et à Yakoubieh et Knayeh. C'est dans ces villages que les dégâts les plus importants ont été enregistrés. Fr FRANCESCO PATTON, OFM Custode de Terre Sainte « La rôle de nos frères n'est pas seulement matériel mais aussi humain et spirituel. Ils essaient de faire ce qu'ils peuvent pour remonter le moral de la population. Eux-mêmes se sentent parfois impuissants, mais ce sont la force de la foi et le désir de donner de soi, qui font partie de notre vie, qui les soutiennent, eux, et tout le monde. » A Alep, la paroisse latine a subi des dégâts mineurs : le clocher de l'église a perdu quelques pierres. Les franciscains se sont immédiatement mobilisés pour offrir leur solidarité à ceux qui fuyaient sous la pluie et dans le froid, certains encore en pyjama. La cantine paroissiale, qui servait déjà environ 1 200 repas par jour aux plus démunis, en sert désormais environ 4 000. Une aide rendue possible grâce au soutien de l'Associazione Pro Terra Sancta, qui soutient de nombreux projets de la Custodie, et qui a lancé une collecte de fonds d'urgence. GIACOMO PIZZI Association Pro Terra Sancta "Ce soir, nous avons accueilli 500 personnes. Nous poursuivons l'aide d'urgence, et la distribution des repas. Les chiffres ont déjà doublé par rapport à hier, nous sommes à 3 ou 4 mille repas distribués". La communauté d'Alep a reçu la visite du cardinal Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, qui a voulu apporter un message de solidarité et aussi exprimer la proximité du Pape. "Ce sera un test d'humanité et nous serons jugés devant l'histoire" , a déclaré le cardinal, appelant la communauté internationale à "dépasser les intérêts politiques" . Fr. FRANCESCO PATTON, OFM Custode de Terre Sainte "Je crois qu'au niveau international, le sens de l'humanité devrait prévaloir et la communauté internationale elle-même devrait avoir non pas le courage, mais l'intelligence de lever ou au moins de suspendre les sanctions et de favoriser toute forme d'aide à la Syrie". Dehors, les gens continuent de fouiller, jour et nuit, les tas de décombres dans l'espoir de trouver des survivants. Chaque personne extraite vivante est une explosion de joie. À Alep, l'hôpital catholique Saint-Louis, l'un des établissements participant au projet "Hôpitaux ouverts" de l'ONG AVSI, accueille de nombreux blessés. Sœur Arcangela est en Syrie depuis plus de 50 ans. Et elle décrit une situation de plus en plus désastreuse : Sœur ARCANGELA ORSETTI Chef de l'hôpital de St. Louis "On a eu très peur, on a sauté de nos lits pour courir dans la cour de l'hôpital. On a accueilli les premiers blessés arrivés en urgence et appris ce qui s'était passé dans la ville. Il y a tant de morts, de blessés et tant de réfugiés…. C'est terrible. C'est la vie. Le sens de notre présence est de pouvoir soulager la souffrance, apporter un soutien, redonner de l'espoir à ceux qui le perdent à cause de la situation que nous vivons". Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Custodia Terrae Sanctae

Au milieu de la nuit du 6 février, une secousse de 7,8 sur l'échelle de Richter a provoqué plus de 1000 morts et l’effondrement de centaines de bâtiments en Turquie et en Syrie. C'est au milieu de ce chaos que se sont réveillés les franciscains de la Custodie de Terre Sainte en Syrie. La paroisse latine d'Alep a subi des dégâts mineurs : le clocher de l'église a perdu quelques pierres. Les franciscains se sont immédiatement mobilisés pour offrir leur aide à ceux qui tentaient d’échapper aux effondrements, sous la pluie et dans le froid, certains encore en pyjama. Frère BAHJAT KARAKACH, ofm Curé latin d'Aleppo "Nous sommes descendus. De nombreuses personnes fuyaient leurs maisons. Il faisait nuit noire, il n'y a pas d’électricité. Nous avons accueilli les gens dans l'église jusqu'au matin où nous avons célébré la messe. Nous avons ouvert la salle paroissiale et offert de la nourriture à tout le monde". La cuisine paroissiale, qui sert déjà environ 1 200 repas par jour aux plus démunis, fera tout son possible pour aider tous ceux qui se retrouvent sans abri. GIACOMO PIZZI Association Pro Terra Sancta « La municipalité nous a demandé de préparer 500 repas supplémentaires dans la cantine que nous gérons déjà à Alep ". L'association Pro Terra Sancta, qui soutient de nombreux projets de la Custodie, lancera bientôt une campagne de collecte de fonds : GIACOMO PIZZI Association Pro Terra Sancta "Nous aurons besoin de toute l'aide possible... nous aurons besoin de couvertures, car comme vous pouvez le voir il pleut et il fait très froid, il n'y a pas de chauffage ni de lumière. Nous avons besoin de couvertures, de nourriture, d'eau. Frère BAHJAT KARAKACH, OFM Curé latin d'Alep "Nous demandons votre soutien, votre aide et surtout nous appelons à lever les sanctions sur la Syrie afin qu'elle puisse être reconstruite, afin que ceux qui en ont besoin puissent être aidés." Source: Site Web Christian Media Center Photo: shutterstock.com photo

Chers frères et sœurs, Cher Monsieur le President Mahmoud Abbas, et représentants de l’Etat de Palestine, Cher Représentant de sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie, Excellences les Consuls généraux et membres du corps diplomatique, Que le Seigneur vous donne la paix ! “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays des ténèbres, une lumière a brillé. Tu as multiplié la joie, tu as augmenté l’allégresse” (Is. 9, 1-2). Une fois encore, nous sommes réunis ici à Bethléem, dans ce Lieu Saint, pour rendre grâce, louer et célébrer le merveilleux événement de la naissance du Sauveur. Une fois de plus, avec le prophète Isaïe, nous proclamons au monde entier qu’une grande lumière est apparue devant nos yeux et qu’une grande joie a rempli nos cœurs, “car la grâce de Dieu est apparue, qui apporte le salut à tous les hommes” (Tite 2, 11) : Jésus-Christ le Rédempteur. Aujourd’hui, nous sommes invités, comme chaque année, à nous incliner devant ce grand miracle, qui est aussi une annonce de salut et de miséricorde. Noël, en effet, n’est pas seulement un moment, peut-être un peu puéril, de joie, de festins et de lumières, ou d’enfants heureux et de dons partagés avec ceux qui ont besoin. C’est avant tout la célébration de révélation de Dieu dans l’histoire, c’est la manifestation de l’intention divine envers l’humanité, qui atteint son apogée à Noël. Noël est le regard et le jugement de Dieu sur le monde. Et c’est un jugement de salut et de miséricorde, de compassion et non de condamnation. “Le peuple qui marchait dans les ténèbres …” (Is 9,1). La vie du monde a été bouleversée par le péché. Le monde de cette époque était déchiré, divisé et violent, pas moins qu’aujourd’hui, nous le savons. Mais avec le Noël du Christ, quelque chose commence à changer. Avec la naissance de l’Enfant de Bethléem, en effet, une nouvelle opportunité de relation entre les hommes est née. Il n’y a pas eu de changements soudains dans la vie de ce monde violent, il est vrai. Cependant, cette intention divine, ce désir de compassion de Dieu, qui s’est incarné et rendu visible dans un Enfant à Noël, a commencé à se répandre progressivement à partir de ce lieu dans le monde entier. Et elle a apporté un nouveau style de vie, fondé sur la dignité de chaque homme et de chaque femme, sur une justice qui n’est jamais séparée de la miséricorde, sur le désir que tous soient sauvés. Depuis lors, cette intention divine continue de rayonner, apportant sa lumière à ceux qui habitent la terre des ténèbres. Mais ce jugement et ce regard de miséricorde et de salut attendent aussi une réponse : ils sont aussi une invitation adressée à tout homme à entrer dans ce nouveau mode de vie, calqué sur ce même désir de Dieu. C’est un appel puissant et solennel à vivre dans cette nouvelle lumière. “ En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes “ (Jn 1, 4-5). Célébrer Noël, c’est donc aussi prendre une décision. On peut choisir, en effet, de ne pas répondre à cette invitation : “Il est venu parmi les siens, et les siens ne l’ont pas reçu” (Jn 1,10-11). Depuis lors jusqu’à aujourd’hui, ce regard et ce jugement de Dieu se rendent présents dans le monde à travers l’Église. Parce que le christianisme est avant tout le style de vie de ceux qui ont décidé d’accepter l’invitation à être des témoins crédibles du plan de salut de Dieu pour tous. Être Église, c’est faire droit à ce désir divin de miséricorde, que le Noël du Christ a rendu possible et tangible. La communauté chrétienne est appelée, en somme, à rendre le Cœur compatissant de Dieu vivant et présent dans ce monde qui est le nôtre et à regarder l’humanité avec des yeux illuminés par sa lumière rayonnante. On obtient une vision plus juste des événements mondiaux si l’on regarde aussi avec le cœur et pas seulement avec les yeux. Et que voyons-nous aujourd’hui, ici, dans ce monde qui est le nôtre ? Qu’est-ce que notre Église de Jérusalem contemple ? Qu’est-ce que la lumière de Dieu apporte aux yeux de nos esprits et de nos cœurs, ici en Terre Sainte ? Avec nos yeux, nous voyons que la violence semble être devenue notre principal langage, notre façon de communiquer. Il y a une violence croissante, tout d’abord dans le langage de la politique. Nous avons déjà exprimé nos préoccupations quant à la direction que prend la politique en Israel, qui risque de rompre l’équilibre déjà fragile entre les différentes communautés religieuses et ethniques qui composent notre société. C’est la tâche de la politique de servir la nation et ses habitants, d’œuvrer à l’harmonie entre les différentes communautés sociales et religieuses du pays et de les traduire en actions concrètes et positives sur le terrain, et non d'attiser, au contraire, les divisions ou, pire, la haine et la discrimination. Cette année, en outre, nous avons assisté à une augmentation de la violence dans les rues et sur les places palestiniennes, avec un nombre de morts qui nous ramène des décennies en arrière. C’est un signe de l’augmentation inquiétante de la tension politique et du malaise croissant, notamment chez nos jeunes, face à une solution toujours plus lointaine au conflit en cours. La question palestinienne, malheureusement, ne semble plus être au centre de l’attention du monde. Il s’agit là aussi d’une forme de violence, qui blesse la conscience de millions de Palestiniens, laissés de plus en plus seuls et qui, depuis trop de générations, attendent une réponse à leur désir légitime de dignité et de liberté. Mais la violence n’existe pas seulement en politique. Nous le voyons dans les relations sociales, dans les médias, dans les jeux, dans les écoles, dans les familles, et parfois même dans notre communauté. Tout cela découle de l’aggravation du manque de confiance qui caractérise notre époque. Nous n’avons pas confiance dans un éventuel changement, nous n’avons plus confiance les uns dans les autres. Et donc la violence devient le seul moyen de se parler. Le manque de confiance est à l’origine de chaque conflit, ici en Terre Sainte, ou en Ukraine et dans tant d’autres parties du monde. Dans ces contextes déchirés et blessés, la vocation première et la plus importante de notre Église est donc d’aider à regarder le monde aussi avec le cœur, et de rappeler que la vie n’a de sens que si elle est ouverte à l’amour. Célébrer Noël pour nous, en tant que communauté de croyants dans le Christ, signifie créer, promouvoir et être une occasion de miséricorde, de compassion, de pardon. Cela signifie apporter dans la vie de notre contexte blessé ce désir de compassion que Dieu nous a manifesté avec la naissance de Jésus. Cela signifie qu’il faut avoir le courage de faire des gestes qui instaurent la confiance. La foi en Dieu doit soutenir notre confiance en l’homme, fonder notre espérance et se traduire par des gestes d’amour gratuites et sincère. La paix, que nous souhaitons tous, ne vient pas d’elle-même. Elle attend des hommes et des femmes qui savent traduire le style de Dieu en actions concrètes et tangibles, dans les petites et grandes choses de chaque jour. Des personnes, c’est-à-dire qui n’ont pas peur de s’incarner dans la vie du monde et qui, par des gestes d’amour gratuit, savent réveiller le désir de bonté qui habite le cœur de chaque homme, qui ne demande qu’à être libéré des chaînes de l’égoïsme. Jésus, le Sauveur né ici à Bethlehem, a dit « Heureux les artisans de paix. » Lui-même il a donné sa vie sur la croix et par l’amour il a vaincu la mort. Il nous a appris que l’amour est plus fort que la mort. Ce n’est pas impossible. Le témoignage de tant d’hommes et de femmes ici, en Terre Sainte et dans tant d’autres parties du monde, nous dit que ce style, cette façon de célébrer Noël, est encore possible aujourd’hui, malgré tout. Je souhaite donc que l’Enfant Jésus réveille aussi en nous, une fois de plus, le désir du bien pour tous, qu’il renforce notre confiance en tout homme et qu’il soutienne notre action pour la paix, la miséricorde et la justice en Terre Sainte et dans le monde. Joyeux Noël ! Bethléem, 24 décembre 2022 † Pierbattista Pizzaballa Patriarche latin de Jérusalem Source: Site Web Patriarcat Latin de Jérusalem Photo : © Patriarcat Latin de Jérusalem

"Et le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité." (Jean 1:14) Nous, Patriarches et Chefs des Eglises de Jérusalem, adressons nos salutations aux Chrétiens du monde entier, dans le même esprit de crainte et d'émerveillement que ceux qui étaient présents à Bethléem lors de la Nativité de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Comme le proclamera plus tard l'évangéliste saint Jean, la naissance du Christ a été la manifestation glorieuse de Dieu incarné, du Verbe qui s'est fait chair, plein de grâce et de vérité. Elle a révélé à l'humanité l'amour profond et constant de Dieu pour tout son peuple : le Tout-Puissant a daigné naître parmi eux, à la fois pleinement humain et pleinement divin. Dans cet acte de compassion, le Christ s'est associé à la souffrance du monde, endurant avec la Sainte Famille les nombreux combats quotidiens sous l'occupation. Parmi ces derniers figuraient les menaces de violence, l'enregistrement forcé, le déplacement des familles et l'existence en tant que réfugiés sur une terre étrangère. Des douleurs et des épreuves similaires continuent d'affliger le monde à notre époque, telles qu'en Ukraine, en Arménie, en Syrie ou encore en Terre Sainte. À cet égard, nous exprimons notre préoccupation particulière pour les fidèles qui restent sur la terre de naissance de notre Seigneur en tant que vestiges chrétiens. Ils sont sous notre responsabilité pastorale. Ces dernières années, ces chrétiens ont été de plus en plus confrontés à des attaques contre le libre exercice de leur religion, y compris des attaques personnelles, la profanation de leurs églises et de leurs cimetières, des restrictions injustifiées contre la pratique de leur rite, et des menaces légales pesant sur leurs biens et leur gestion des propriétés de l'Eglise. Cette atmosphère décourageante a conduit à un manque d'espoir, en particulier chez nos jeunes chrétiens, qui se sentent de moins en moins bienvenus sur la terre où leurs ancêtres vivaient avant même la naissance de l'Eglise à la Pentecôte (Actes 2:11). En conséquence, beaucoup d'entre eux quittent la région pour des lieux offrant de meilleures opportunités, ce qui réduit encore la présence chrétienne en dessous de son infime minorité de deux pour cent de la population générale. A ces jeunes, nous offrons le message d'incarnation de la naissance du Christ comme une balise d'espoir, nous rappelant à tous que notre Seigneur continue de souffrir avec nous et pour nous, nous conduisant à une vie nouvelle dans la lumière de sa gloire ressuscitée. En outre, comme le Corps du Christ qui dans son ensemble représente la présence de notre Sauveur dans le monde, nos églises continuent d'offrir des lieux de réconfort, de force et de soutien par le biais de leurs services pastoraux, leurs ministères de l'éducation et de la santé, leurs centres de pèlerinage et leurs possibilités d'emploi intéressantes. Dans cet esprit, nous sommes reconnaissants que les chrétiens du monde entier soient de plus en plus nombreux à retourner en pèlerinage en Terre Sainte. Nous les encourageons non seulement à visiter avec révérence les pierres bénies des lieux saints, mais aussi à s'engager et à soutenir les "pierres vivantes", c'est-à-dire la présence chrétienne locale, dont les familles ont aidé à construire et à entretenir ces sites vénérables à travers les siècles, jusqu'à aujourd'hui. De même, nous invitons les chrétiens du monde entier à soutenir l'adhésion au statu quo religieux et à continuer de travailler et de prier pour une paix juste et durable sur la terre où est né notre Seigneur - ainsi que dans les nombreuses régions du monde déchirées par la guerre - afin que le message béni d'espoir proclamé pour la première fois par l'ange aux bergers autour de Bethléem puisse se réaliser de plus en plus sur toute la terre : "N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur." (Luc 2, 10-11). Les Patriarches et les Chefs des Eglises de Jérusalem Source: Site Web Patriarcat Latin de Jérusalem Photo : © Patriarcat Latin de Jérusalem

Dans une interview accordée à Radio Vatican-Vatican News, le patriarche latin de Jérusalem, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa exhorte à l’approche de Noël à «maintenir la foi en la paix malgré tous les conflits et les tensions en Terre Sainte» . «Surtout ici, en Terre sainte, où la paix n'est devenue qu'un slogan et non une réalité de la vie, le message de Noël signifie: croire que la paix est possible, qu'elle est faisable et atteignable», a déclaré à Radio Vatican-Vatican News, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin de Jérusalem. Les tensions politiques entre Israël et la Palestine se sont récemment ravivées, sur fond d'attentats à l'explosif et d'affrontements à Jérusalem et Naplouse. Fin novembre, le Pape François avait appelé à une solution de dialogue et avait souligné que la violence détruisait l'avenir, notamment de la jeune génération en Terre sainte. Inquiétude quant aux divisions En ce qui concerne le nouveau gouvernement, plus à droite que jamais en Israël, l'archevêque de Jérusalem se montre très inquiet. «Nous n'avons pas peur, mais nous sommes inquiets. Inquiets parce que certains membres de la coalition s'opposent très ouvertement à tout ce qui n'est pas juif et tiennent des propos très racistes. Cela porte de plus en plus atteinte à la structure de notre société, qui est une société multireligieuse et multiethnique», a affirmé Pierbattista Pizzaballa. Cela ne concerne pas uniquement les chrétiens, a-t-il ajouté. De telles tendances ne sont pas bénéfiques pour la société dans son ensemble. Le patriarche réitère ainsi les inquiétudes exprimées récemment par des représentants de l'Église catholique à propos des déclarations de certains futurs ministres. Leurs déclarations vont à l'encontre de l'esprit de cohabitation pacifique et constructive entre les différentes communautés qui composent la société en Terre Sainte, selon un communiqué de l'Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOTS) du 12 décembre. Les chrétiens ne peuvent pas se taire Outre le parti conservateur de droite Likoud du premier ministre Beyamin Netanyahou, l'Alliance religieuse sioniste d'extrême droite ainsi que deux partis juifs strictement religieux devraient participer au futur gouvernement d'Israël. En tant que minorité chrétienne, il est « très difficile » d'améliorer cette atmosphère tendue, selon le Patriarche. Néanmoins, il estime qu'il est du devoir des chrétiens de faire entendre leur voix: «Nous devons nous exprimer. Et nous devons faire savoir au nouveau gouvernement que nous sommes là, que nous existons et que nous n'abandonnerons jamais» . En attendant, le patriarche ne voit pas de rejet ciblé des chrétiens. Les chrétiens sont plutôt une sorte de « dommage collatéral » au sein des tensions, a-t-il fait remarquer. Vivre dans la pauvreté et l'insécurité La petite minorité chrétienne dans la bande de Gaza fermée souffre régulièrement des tensions entre les parties israélienne et palestinienne. Il y a quelques jours seulement, le patriarche a rendu visite à ces fidèles. Il a fait part à Radio Vatican-Vatican News d'une grande pauvreté, mais d'un fort esprit de foi et de communauté chez les chrétiens: «Lorsque je visite les centres d'aide de Caritas dans le nord, je vois la situation terrible dans laquelle vivent les familles. Des maisons qui ne sont faites que de carton, rien d'autre. Des ordures et tout sans système d'évacuation des eaux usées, ils vivent sans rien. Mais malgré leur situation, elles sont mentalement fortes et ont un fort esprit communautaire, peut-être aussi en raison de leur situation de minorité. Cela me touche à chaque fois». Anne Preckel / Claudia Kaminski Source: Site Web Vatican News Photo : © Patriarcat Latin de Jérusalem