Nouvelles de l'Ordre
L'écrivaine iranienne Azar Nafisi, dont le livre a été adapté au cinéma, avec un film réalisé par l'Israélien Eran Riklis et primé au Festival international du film de Rome (2024), a déclaré dans une interview récente, malgré la triste histoire qu'elle raconte sur les années où j'étais moi aussi à Téhéran (1983-85), que la « volonté de l'histoire est d'aimer son prochain », c'est-à-dire que l'on doit toujours « rester humain ». C'est là tout le problème : rester humain. Mais comment, face à la violence, à la guerre et à la haine ? Comment rester humain à Boutcha (Ukraine), à Reineh et ses environs (lieu du massacre de civils par le Hamas et ses acolytes), à Gaza (où des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans les attaques aveugles de l'armée israélienne), en Haute Galilée, au Liban, en Syrie, en Somalie ou dans les zones de migration, et même dans les prisons ? Et - pourquoi pas ? - même dans nos relations les plus profondes et les plus intimes avec nous-mêmes, face à la dépression ou aux terribles abus de toutes sortes, sans parler de la violence au sein de la famille et même à l'égard des enfants et des personnes qui nous sont chères. Rester humain ? Et sans repères ? Est-ce possible ? Qui plus est, à l'heure d'une société sécularisée et désorientée comme la nôtre en Occident, de familles sans noyau éthique et spirituel, de l'émancipation des principes religieux et même culturels, et aux prises avec des intelligences artificielles qui se substituent à la nôtre ? Pour un chrétien, « rester humain » ne peut être dissocié de son point de référence, qui est le Christ, puisqu'avec l'Incarnation, c'est Dieu lui-même qui s'est fait humain, jusqu'au plus profond de lui-même. Voici le sens de Noël et de la fête que, malgré tout, nous continuons de célébrer dans le faste des illuminations et des cadeaux obséquieux. Le Noël que nous célébrons est celui de Dieu qui vient et reste humain contre toute violence, tout sécularisme et toute dépression intérieure. Il est donc difficile, lorsqu’on est déconnecté de la révélation chrétienne, de rester humain en faisant simplement appel aux efforts de bonne volonté. Charles Péguy, l'écrivain-poète que j'ai aimé dans ma jeunesse, disait qu'il avait peur de l'historicité de Dieu, de ce Jésus qui était la clé de voûte de l'histoire, que tant de gens aujourd'hui voudraient expurger, mais pour Péguy, la centralité historique du Christ est dans l'événement, c'est-à-dire dans la vie divine qui devient une histoire inexorable. Il n'est pas rare, en effet, que Jésus soit confronté à ceux qui veulent l'écarter (comme les « frères » de Joseph, fils de Jacob, qui l’ont vendu dans l'indifférence aux marchands nomades) ou l'éliminer (comme l'a tenté Hérode). Dans Le Mystère des Saints Innocents, Péguy écrira que l'Incarnation soutient et illumine tout, parce que la Grâce que le Christ introduit dans l'histoire par son Incarnation transforme le Jugement en espérance de la miséricorde. François d'Assise a voulu faire l'expérience d'aller en Terre Sainte dans la simplicité et l'humilité pour toucher de ses mains le mystère du Dieu humain ; et, à son retour à Greccio, il a voulu donner vie à la crèche, c'est-à-dire à cette représentation de l'être humain le plus pur qu'est l'enfant nouveau-né, qui a besoin de tout. Lorsqu'un enfant naît, dans la famille, dans la société, c'est vraiment Noël. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné », prophétisait Isaïe (Is 9,5) en annonçant - face à la stérilité païenne et à la terreur insufflées à son époque par les guerriers araméens - la Bénédiction que nous recevrions en Christ. C'est là, devant un nouveau-né, que nous pouvons découvrir la préciosité de l'humain ; devant un nouveau-né, au sens le plus pur, nous prenons conscience et comprenons combien la vie est précieuse. C'est le Noël du Christ qui nous réconcilie et nous garde pleinement humains, et qui nous offre de regarder, avec des yeux désenchantés et sans émerveillement, les événements qui nous attristent et nous conditionnent. Théologiquement, « Dieu avec nous » nous rappelle non seulement la simplicité et la pauvreté de Bethléem (aujourd'hui si vide de pèlerins), mais nous fait surtout comprendre le Christ qui nous accompagne sur un chemin sans idées préconçues, sans préjugés ni barrières. Au milieu de la nuit, Dieu a voulu, en Jésus, devenir et rester pleinement humain. Je voudrais dire ici que le point critique, entre l'historicité existentielle de Jésus, vrai homme, et son être « Autre », vrai Dieu, n'est pas facile à dépasser. Toute la vie terrestre de Jésus répond à ce doute que beaucoup ont soulevé quant à l'origine du prédicateur de Galilée (« Celui-là, nous ne savons pas d’où il est », Jn 9,29), jusqu’à la dernière question de Pilate : « D’où es-tu ? » (Jn 19,9). Au milieu de ces questions de recherche de sens, le fleuve des « mots » que personne n'avait jamais prononcés coule à flots (« Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! », Mc 1,27), mais il y a aussi les signes extraordinaires à l'égard des personnes souffrantes (« Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent », Lc 7,22), jusqu’au pardon sacramentel des péchés. Ce n'est qu'en Christ, mort dans la nature humaine puis ressuscité, que tout se résout dans la foi qui n'appartient qu'à l'homme. La foi n'est accordée qu'à l'être humain, pas aux anges ni aux démons. Il faut donc rester humain par la foi, car dans la foi l'humain et le divin se confondent. On ne peut échapper à l'Incarnation, commentait Péguy, et c'est ainsi que Noël revient. Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
L’Ordre du Saint-Sépulcre, présent sur tous les continents à travers les Sections et les Délégations dont sont formées les Lieutenances ou les Délégations Magistrales, promeut des initiatives et des rencontres en faveur du soutien de la présence chrétienne en Terre Sainte. Chaque Lieutenance (ou Délégation Magistrale quand l’Ordre est encore en phase de fondation) gère les donations de ses membres dans les plus strictes règles comptables, afin de présenter un bilan annuel au Grand Magistère. C’est en effet l’organisme central du gouvernement de l’Ordre qui coordonne l’aide globale envoyée au Patriarcat Latin qui compte près de 60 paroisses, environ 40 écoles et plus de 150 000 fidèles, en Jordanie, Palestine, Israël et Chypre. Les institutions du Patriarcat, telles que les paroisses et les écoles notamment, sont l’objet essentiel de cette solidarité matérielle concernant également, dans une moindre mesure, des projets précis de restauration ou de construction toujours validés à Rome par le Grand Magistère. Le budget d’ensemble de l'aide procurée à la Terre Sainte avoisine les 10 millions d’euros chaque année. Dans le cadre de la Réunion des Œuvres d’aide aux Eglises Orientales l’Ordre du Saint-Sépulcre assume aussi d’autres projets dans les territoires bibliques, comme en Egypte ou au Liban. D’autre part les membres de l’Ordre, tenus à se rendre régulièrement en pèlerinage en Terre Sainte, apportent un soutien moral important aux chrétiens de cette région du monde qui, dans un climat de crise à la fois économique et politique, cherchent à être les acteurs de la « culture de la rencontre » pour le service de la paix. Chevaliers et Dames ont aussi à cœur de s’insérer dans la vie de leurs diocèses, répondant en cela aux directives du Grand Maître, notamment pour répondre aux nécessités des plus pauvres, par exemple s’agissant de l’accueil des personnes réfugiées et migrantes. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Dès fin 2023 et dans la première partie de l’année 2024, les Lieutenances du monde entier, à travers le Grand Magistère, ont envoyé une contribution de solidarité volontaire d’environ 1,5 million de dollars pour les besoins des populations touchées par le conflit qui se déroule depuis le 7 octobre dernier. Durant l’année 2024, à l’exception des projets portés en lien avec la ROACO et bien sûr des versements réguliers au Patriarcat latin pour ses dépenses institutionnelles (éducatives, pastorales et sociales), le soutien de l’Ordre est principalement consacré à l’aide humanitaire dans les territoires touchés par le conflit israélo-palestinien. L’Ordre continue donc à contribuer à la survie des réfugiés dans la paroisse de Gaza et à de nombreuses situations humanitaires en Cisjordanie où l’aide consiste en des bons alimentaires, des soutiens financiers pour les services publics ou les frais scolaires, l’achat de médicaments et la couverture des frais médicaux. Suite à l'annulation de nombreux permis de travail en Cisjordanie et à l'augmentation du chômage qui en découle, l’objectif est de mettre en œuvre des solutions en soutenant le développement de petites entreprises ou initiatives et, en général, d’aider la population locale à trouver des moyens de générer des revenus pour sa subsistance. Dans ce numéro annuel de La Croix de Jérusalem, nous revenons sur les projets accomplis en 2023, avant le déclenchement de la guerre en Terre Sainte, et de ses effets collatéraux désastreux. BUREAUX DU PATRIARCAT LATIN DE JÉRUSALEM : UN NOUVEAU SYSTÈME DE TÉLÉCOMMUNICATIONS Au fil des ans, l’infrastructure téléphonique installée il y a plusieurs dizaines d’années est devenue obsolète et il a été nécessaire de remplacer les appareils. Le projet a été subventionné par la Lieutenance pour la Suisse et le Liechtenstein et a vu l’achat d’un nouveau serveur téléphonique et de téléphones, dont ont profité les employés et les prêtres du Patriarcat latin en Palestine, Israël et Jordanie, soit un total d’environ 106 personnes qui peuvent désormais effectuer leur service de manière plus fonctionnelle. ACHAT D’UN LOGICIEL D’ARCHIVAGE NUMÉRIQUE Un logiciel numérique a été mis en place afin de rationaliser les processus d’archivage, de réduire l’espace de stockage physique des données et de garantir leur intégrité. Le projet avait été présenté en avril 2021 et adopté par la Lieutenance US Middle Atlantic, mais la pandémie et les restrictions avaient ralenti sa mise en œuvre. En 2023, le nouveau logiciel a été acheté et installé. Les 120 employés du Patriarcat latin en Jordanie, Palestine et Israël, ainsi que les 52 paroisses (dont 12 en Palestine, 6 en Israël, 33 en Jordanie et 1 à Chypre), peuvent bénéficier de ce nouveau système. RÉNOVATION DU SYSTÈME DE COLLECTE DES EAUX DE PLUIE Le Patriarcat latin de Jérusalem étant un bâtiment historique, il doit parfois faire l’objet de travaux de rénovation et d’adaptation afin d’assurer sa préservation sur le long terme. Un projet d’amélioration du système de collecte des eaux de pluie sur les toits a ainsi été proposé aux Lieutenances par l’intermédiaire du Grand Magistère, et a été soutenu par la Lieutenance pour l’Italie du Nord. Le fait de détourner les eaux de pluie des fondations des bâtiments permet de prévenir l’érosion, de prolonger la durée de vie de la structure, de contribuer à l’efficacité globale et à la responsabilité environnementale. LES ÉCOLES DU PATRIARCAT: SOUTIEN SCOLAIRE À GAZA La contribution de la Lieutenance pour l’Autriche a permis d’assurer la continuité de l’enseignement pour 26 élèves de l’école de la Sainte Famille de Gaza au cours de l’année scolaire 2022- 2023. Une aide a été apportée sous la forme de bourses destinées à couvrir les frais de scolarité d’élèves nécessiteux dont les parents ont perdu leur source de revenus en raison de la pandémie de Covid-19 et n’ont pas été réintégrés après la levée des restrictions, dont les parents ont un contrat temporaire qui ne garantit pas un revenu régulier, dont au moins un parent souffre d’un handicap chronique et ne peut pas travailler, ou encore qui grandissent avec un seul de leurs parents. BOURSES D’ÉTUDES POUR DES ÉTUDIANTS EN PALESTINE Ce projet a été proposé pour soutenir les étudiants chrétiens de l’Université de Bir Zeit dont les parents ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de Covid-19 et n’ont pas pu le récupérer, mais ont dû se déclarer en faillite ou vendre leurs biens pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. Ainsi, grâce à une contribution de la Lieutenance pour l’Allemagne, les étudiants dans le besoin ont reçu une bourse qui a couvert leurs frais d’études pendant les semestres d’été et d’automne 2021 et les semestres de printemps et d’automne 2022. SUPPORTS VISUELS POUR LE CATÉCHISME Le Bureau catéchétique du Patriarcat s’est efforcé de mettre en place un bon programme d’éducation chrétienne pour les élèves des écoles chrétiennes de Palestine, de Jordanie et d’Israël. De nouvelles méthodes d’explication et de narration de la Bible ont été introduites. Elles sont basées sur l’utilisation d’aides visuelles et permettent aux étudiants d’assimiler le sens des histoires à travers l’interaction et la participation. Grâce à ces outils, financés par la Lieutenance pour la Belgique, les enseignants ont constaté que les enfants restaient concentrés et que le sens des histoires bibliques était plus facile à comprendre et à retenir. PROJECTEURS INTERACTIFS ET NOUVEAUX BUREAUX La plupart des écoles du Patriarcat latin en Palestine ont été créées au XIXe siècle dans le prolongement de l’engagement spirituel de l’Église à éduquer les générations futures et à leur dispenser un enseignement chrétien approprié. Une récente évaluation des besoins des différentes installations a révélé que certaines d’entre elles manquaient d’équipements modernes et essentiels. L’évaluation a pris en compte les nouvelles tendances en matière d’enseignement et d’apprentissage ainsi que les progrès technologiques. À la lumière de ces changements et grâce au soutien du Grand Magistère, le Patriarcat latin a acheté 28 projecteurs interactifs pour 8 écoles en Palestine ( Taybeh , Bir Zeit , Aboud , Ain Arik , Jifna , Ramallah , Beit Jala , Beit Sahour ). De plus, grâce à une contribution des Lieutenances, qui est passée par le Grand Magistère, les anciens pupitres ont été remplacés par de nouveaux, afin d’offrir aux élèves le confort dont ils ont besoin pour suivre les cours. Les écoles les plus nécessiteuses et donc prioritaires étaient celles de Bir Zeit , Zababdeg , Beit Sahour , Ramallah et Naplouse . AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE L’HYGIÈNE L’école d’ al-Fuheis , en Jordanie, souffrait d’une infrastructure dégradée en termes d’assainissement, en raison d’une maintenance irrégulière et d’une utilisation excessive. Il était donc essentiel de prendre des mesures pour s’assurer que les installations sanitaires soient adaptées aux besoins des enfants, notamment en termes d’espace, de propreté, d’intimité et d’accès à l’eau potable. Grâce notamment aux contributions de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, des travaux de rénovation ont été effectués afin de doter les unités d’une ventilation adéquate, d’un nouveau revêtement de sol, d’un accès et d’une utilisation totalement privés pour chaque toilette, de nouveaux lavabos, de robinets d’eau potable sûrs et propres, et d’un éclairage adéquat. MODERNISATION DES LABORATOIRES INFORMATIQUES La modernisation des laboratoires informatiques des écoles est essentielle pour répondre à l’évolution des besoins éducatifs. Ils sont conçus pour faciliter les activités d’apprentissage et le travail en groupe. Certaines écoles de Palestine disposaient de systèmes obsolètes qui ralentissaient le processus d’enseignement et d’apprentissage. Avec le soutien des Chevaliers et Dames de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, l’objectif principal de cette initiative était donc de créer des espaces et des outils technologiquement avancés qui pourraient accueillir un plus grand nombre d’étudiants, et leur fournir des instruments plus modernes, pourvus de fonctionnalités étendues. Les écoles concernées étaient notamment celles de Zababdeh , Naplouse , Bir Zeit , Ain Arik , Beit Jala , Beit Sahour , Taybeh et les deux écoles du Patriarcat latin à Gaza . Malheureusement, en raison du conflit en cours, l’achèvement du projet à Gaza n’a pu être mené à bien. Toutefois, les améliorations apportées aux écoles de Cisjordanie, à savoir Zababdeh , où étudient 1 034 jeunes, Naplouse (607 étudiants), Bir Zeit (470 étudiants), Ain Arik (256 étudiants), Beit Jala (840 étudiants), Beit Sahour (393 étudiants) et Taybeh (373 étudiants), ont été réalisées et achevées. Ces établissements disposent désormais de laboratoires informatiques conformes aux tendances technologiques contemporaines. LES BÂTIMENTS DU PATRIARCAT LATIN PALESTINE RÉNOVATIONS À LA SAINTE FAMILLE ET À L’ÉCOLE DE GAZA La salle paroissiale de la Sainte Famille à Gaza était dans un état dangereux, principalement en raison de l’humidité qui s’était accumulée, d’une détérioration naturelle, sans parler des années de bombardements dans le quartier. Il était donc nécessaire de prendre des mesures correctives pour réparer et restaurer sa stabilité et sa sécurité, ce qui a été rendu possible grâce à une subvention de la Lieutenance Middle Altantic. Le projet de réhabilitation comprenait des travaux d’isolation, le renforcement du plancher du sous-sol et de l’ensemble du balcon, et a permis aux 120 membres de la paroisse latine de Gaza, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté chrétienne locale, qui compte environ 900 personnes, de disposer d’un lieu de rassemblement sûr et rénové. Hélas, ce travail a été endommagé par la guerre en cours depuis le 7 octobre 2023. L’une des écoles du Patriarcat latin de Gaza est située à Al-Zaytoon . Elle accueille 208 élèves avec l’aide de 26 enseignants. Cette école avait besoin de travaux de rénovation, ce qui a été rendu possible grâce à la contribution de la Lieutenance pour l’Autriche. La rénovation a eu un impact significatif car elle a permis d’améliorer les résultats scolaires des élèves, d’augmenter le nombre d’inscriptions et d’apporter d’autres avantages à la communauté grâce à l’accès à une éducation de qualité et à un environnement plus sûr. Là encore ces efforts ont été défaits par la guerre. SOUTIEN OPÉRATIONNEL AU CENTRE THOMAS D’AQUIN Le Centre Thomas d’Aquin est le seul centre catholique chrétien pour la jeunesse à Gaza, parmi plus de 130 centres non chrétiens opérant dans cette région troublée du monde. Le projet, qui a démarré en 2021 grâce au soutien de la Lieutenance pour l’Allemagne, a couvert un certain nombre d’activités, notamment : le soutien financier aux enseignants qui donnent des cours d’anglais, de gestion de projet, de compétences informatiques et la prise en charge des salaires des directeurs de centre, soit un total de 17 personnes. Il convient de mentionner que 72 jeunes chrétiens ont pu trouver du travail à Gaza grâce aux programmes de formation proposés par le Centre, dont l’activité a cessé depuis la guerre de 2023 qui a détruit totalement Gaza. TRAVAUX AU SÉMINAIRE DE BEIT JALA Plusieurs travaux de rénovation et de sécurité ont été réalisés au séminaire de Beit Jala , créé à Jérusalem en 1852 par le patriarche Giuseppe Valerga, afin de former les prêtres diocésains destinés à servir dans toutes les paroisses du diocèse de Terre Sainte, et transféré à Beit Jala en 1936. Grâce à la contribution de la Lieutenance pour l’Angleterre et le Pays de Galles, qui a adopté ce projet en 2021, il a été possible de lancer l’appel d’offres et de commencer les travaux, au bénéfice des quelque 100 personnes qui vivent et travaillent dans le Grand et le Petit Séminaire, ainsi que de tous les visiteurs et invités. Outre les économies financières annuelles, ce changement permet également de réduire la consommation d’électricité et de gaz, protégeant ainsi l’environnement. D’autres travaux ont été effectués et achevés dans les chambres des séminaristes, qui présentaient des couches de plâtre écaillées, mais aussi des taches d’humidité sur les plafonds et les murs, en raison de fuites d’eau de pluie provenant du toit, ainsi que dans les salles de bains, qui étaient en mauvais état et devaient être rénovées. Avec le soutien de la Lieutenance pour l’Autriche, un projet de rénovation a été lancé en 2022, qui comprenait des travaux de démontage et d’installation, des travaux d’électricité, de plomberie et de ventilation, et bien d’autres choses encore, et qui a conduit à une transformation significative des installations. Grâce au soutien du Grand Magistère et d’autres organisations, il a également été possible de restaurer le toit. Une autre intervention au séminaire de Beit Jala, achevée en 2023, a été le remplacement de l’un des ascenseurs, grâce à la contribution de la Lieutenance pour la Suisse et le Liechtenstein. Tout cela bénéficie aux 15 prêtres et séminaristes résidant actuellement au séminaire, ainsi qu’à tous les futurs prêtres et séminaristes qui succéderont aux résidents actuels dans les années à venir. RESTAURATION DE LA SALLE POLYVALENTE DE LA PAROISSE D’ABOUD En entrant dans les territoires de Cisjordanie, nous arrivons dans le village d’ Aboud , qui abrite plusieurs sites historiques et qui, comme de nombreuses zones de la région, a connu des tensions et des conflits liés à la situation géopolitique générale au Moyen-Orient. En effet, le village, avec son patrimoine archéologique et religieux, reflète l’histoire de la région et la population mixte chrétienne et musulmane qui l’habite, ce qui contribue à sa richesse culturelle. Aboud compte 2 000 habitants, dont 1 000 chrétiens (500 chrétiens latins). La rénovation de la salle polyvalente de cette paroisse, utilisée pour accueillir les activités spirituelles et récréatives : expositions, conférences, activités scolaires, retraites, événements, festivals, etc. a été rendue possible grâce aux contributions reçues, notamment par le Grand Magistère. 248 élèves, prêtres et les 500 membres de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs peuvent désormais bénéficier de cet espace et participer aux initiatives qui y sont menées. REMPLACEMENT DU SYSTÈME DE SONORISATION DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DE LA VISITATION À ZABABDEH En restant en Cisjordanie, nous nous dirigeons vers le nord, à Zababdeh , un village relativement petit qui joue néanmoins un rôle important dans la préservation de la présence chrétienne dans cette région. Ici, depuis des décennies, l’église Notre-Dame de la Visitation est au service de sa paroisse et de sa jeunesse. Au fil du temps, certains des instruments utilisés, en particulier le système de sonorisation, étaient devenus défectueux. Grâce au soutien du Grand Magistère, un système de sonorisation ultramoderne a été acheté et installé, avec des microphones, des amplificateurs, des haut-parleurs et un équipement moderne de traitement du son. Le projet comprenait également la formation du personnel de l’église et des bénévoles à son fonctionnement. Signora della Visitazione serve la sua parrocchia e i suoi giovani e, con il passare del tempo, alcuni degli strumenti utilizzati, in particolare il sistema audio, erano mal funzionanti. JORDANIE TRAVAUX D’ISOLATION DANS LA PAROISSE DE SAINT ELIJAH À WAHADNEH Al Wahadneh est un village du gouvernorat d’Ajloun, situé sur une petite colline et surplombant la vallée du Jourdain. La paroisse a été fondée en 1926, l’église a été construite en 1963 et consacrée en 1964. Wahadneh compte 8 000 habitants, dont 500 chrétiens pour lesquels la paroisse est un pôle très important. L’église Saint Elijah, qui sert la communauté depuis des décennies, commençait à montrer des signes de problèmes d’isolation thermique, ce qui a causé des dommages au plâtre à l’intérieur du bâtiment. Grâce notamment aux contributions envoyées par l’intermédiaire du Grand Magistère, les travaux réalisés ont permis de résoudre le problème de drainage du toit du bâtiment, et la paroisse et la communauté de Wahadneh peuvent bénéficier d’un lieu sûr et accueillant. RÉNOVATION DE LA RÉSIDENCE DES SŒURS DE L’ASSOMPTION DE NOTRE-DAME À SALT Salt est la première paroisse (1866) établie par le Patriarcat latin en Jordanie orientale et abrite 2 000 chrétiens, dont 450 chrétiens latins. Les sœurs de la paroisse de l’ Assomption de Notre Dame sont au service de cette communauté chrétienne depuis des décennies. Elles vivent dans la même résidence depuis sa fondation (1910-1912) et, malgré de nombreuses rénovations pour réparer et préserver le bâtiment, celui-ci souffre toujours de l’insécurité et du dysfonctionnement des installations sanitaires, ainsi que de l’absence d’une entrée appropriée. Le soutien aux sœurs découle du désir de soutenir leur mission au service de la communauté chrétienne locale. C’est ainsi que certaines parties de la maison ont été réaménagées, de nouvelles salles de bain construites et certains espaces adjacents réparés. Le projet comprenait des travaux de démolition, de reconstruction, d’étanchéité et d’isolation thermique, puis l’insertion de nouvelles toilettes et d’installations sanitaires. Les travaux, commencés en 2022 grâce à une contribution envoyée par le Grand Magistère, se sont achevés début 2023, permettant aux 6 religieuses habitant la Résidence des Sœurs de l’Assomption de Notre-Dame de vivre dans un espace accueillant et fonctionnel. INSTALLATION D’UN SYSTÈME DE SONORISATION DANS L’ÉGLISE DE NOTRE-DAME DU MONT CARMEL JABAL AL-HASHIMI La paroisse de Hashimi , fondée en 1950, est située dans la partie orientale d’Amman. Il s’agit principalement d’un vieux quartier résidentiel avec des boutiques et quelques entreprises. Afin de soutenir les efforts de la paroisse pour continuer à organiser des événements religieux et sociaux dans les locaux de l’église, il a été proposé de moderniser le système de sonorisation. Toujours grâce aux contributions des Lieutenances, qui parviennent au Patriarcat latin par l’intermédiaire du Grand Magistère, les travaux ont pu commencer en avril 2022 et s’achever en janvier 2023. Les problèmes antérieurs de distorsion, d’interférence et de qualité du son ont été résolus, permettant ainsi aux plus de 2 800 membres de la paroisse Notre-Dame du Mont-Carmel de bénéficier de ce système moderne et fonctionnel. RÉNOVATION DE CINQ SALLES POUR LES SCOUTS D’AL-MISDAR La paroisse du Christ-Roi d’ Al-Misdar a rénové cinq salles afin d’offrir aux scouts un lieu de rencontre, d’entraînement et de stockage de leur matériel. Grâce aux contributions reçues au printemps 2022 par les Chevaliers et Dames, les travaux de rénovation et de sécurisation des locaux ont permis à la centaine de scouts de la paroisse du Christ-Roi de disposer d’un espace accueillant. RÉNOVATION DE LA MAISON DES PRÊTRES À MARKA Le presbytère souffrait de problèmes d’étanchéité dus à un taux d’humidité élevé et à des fuites d’eau. Divers travaux de génie civil, de mécanique, d’électricité, de démolition et de peinture ont donc été nécessaires pour améliorer les lieux et créer un environnement décent. Grâce aux contributions des Lieutenances envoyées par les Chevaliers et Dames, le curé et ses successeurs pourront vivre dignement pour toute la durée restante de leur service au sein de la paroisse. ACHAT D’UN BUS POUR ACCOMPAGNER LES ENFANTS HANDICAPÉS Le Centre Notre-Dame de la Paix (OLOPC, Our Lady of Peace Center), situé dans la zone montagneuse de Khirbet Al Souq , au sud d’Amman, officiellement inauguré en 2004 par la Reine de Jordanie, SAR Rania Al-Abdullah, offre des services thérapeutiques et d’apprentissage aux enfants souffrant de handicaps mentaux et physiques et à leurs parents, sans distinction de race, de couleur ou de religion. Les services sont fournis gratuitement par des thérapeutes qualifiés et vont du conseil familial au développement des compétences sociales et à la réadaptation. En plus de desservir la population du gouvernorat d’Amman, l’OLOPC a des programmes similaires dans cinq autres districts de Jordanie. Ces subdivisions fournissent principalement des services de physiothérapie pour les enfants et les adultes, tandis que la branche d’ Aqaba offre un service complet pour les handicaps physiques et mentaux. Afin de donner aux enfants handicapés d’Aqaba la possibilité de participer à tous les services et activités extrascolaires, sans être exclus et discriminés, il était important que le centre dispose d’un moyen de transport adapté aux besoins de ces bénéficiaires. Il a donc été proposé d’acheter un bus spécialement conçu pour transporter des enfants handicapés. Grâce notamment à la contribution des Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre, les quelque 45 enfants handicapés qui reçoivent des soins et des conseils au centre OLOPC d’Aqaba peuvent être transportés de leur domicile au centre, et inversement. ACHAT D’UN MINIBUS POUR LES ACTIVITÉS DE SOUTIEN PASTORAL DE LA JEC À SMAKIEH En Jordanie, la Jeunesse Étudiante Catholique (JEC) compte 30 groupes de jeunes, avec un total de 3 068 membres inscrits, répartis dans neuf villes et villages. Chaque groupe de jeunes dans chaque localité est divisé en cinq groupes d’âge : travailleurs (22-35 ans), étudiants (19-22 ans), lycéens (16-18 ans), élèves de l’école préparatoire (13-15 ans) et élèves de l’école primaire (6-12 ans). Smakieh est l’une des régions où la JEC compte environ 200 membres qui participent à des activités et préparent des cours de formation et des ateliers, des retraites et des rassemblements spirituels, des camps d’été, des festivals religieux, des événements sportifs, des voyages éducatifs et des réunions. Tous ces événements se déroulent à Amman, à 130 km de Smakieh, et dans d’autres lieux souvent éloignés. Il était donc nécessaire de fournir aux membres de la JEC de Smakieh un moyen de transport pour qu’ils puissent participer à temps aux différentes activités. Avec la contribution de la Lieutenance pour l’Espagne occidentale, le Patriarcat latin de Jérusalem a pu fournir aux membres de la JEC de Smakieh un minibus qui leur permet de se déplacer efficacement, de servir de plate-forme d’interaction et d’améliorer l’expérience globale des participants qui, en voyageant ensemble, ont pu partager des moments et créer des liens plus forts. RÉNOVATION DE L’ÉGLISE DES MARTYRS ET DE LA SALLE PAROISSIALE DE MARJ EL HAMAM Fondée en 1986, la paroisse de Marj al-Hamam est composée de 350 familles. L’intérieur de la petite église nécessitait des travaux de réparation, car les murs, les plafonds et les sols présentaient des signes de fissures, d’érosion et de dommages causés par l’humidité et les infiltrations d’eau. Le projet visait à rénover l’ancienne église et la salle paroissiale afin de préserver leur valeur historique, d’améliorer leur intégrité structurelle et de créer un espace accueillant pour la communauté. Grâce aux contributions des Lieutenances, qui sont parvenues au Patriarcat latin par l’intermédiaire du Grand Magistère, la rénovation a comporté la restauration complète des systèmes architecturaux, électriques, sanitaires et intérieurs. ENTRETIEN DE L’INSTALLATION ÉLECTRIQUE DU COUVENT ST-JOSEPH À ADER À Ader , un petit village dans le sud de la Jordanie avec une population d’environ 2 000 personnes parmi les chrétiens latins, gréco-catholique et gréco-orthodoxes, se trouve la paroisse de Saint-Joseph, avec une église construite entre 1932 et 1933. Avec les contributions arrivées du Grand Magistère, les travaux de restructuration et de sécurisation de l’installation électrique ont été réalisés, permettant ainsi aux environ 500 fidèles, aux prêtres et à tous ceux qui utilisent et visitent la structure, de vivre dans un environnement sûr. ISRAËL Progetti Patriarcato Latino 2023 - 9 RESTAURATION DE LA COUR PRINCIPALE ET DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL DE DEIR RAFAT En se déplaçant en Israël, à Deir Rafat , le Sanctuaire de Notre-Dame Reine de Palestine et de Terre Sainte , fait partie d’un complexe qui comprend deux ailes : une dédiée à l’hospitalité et aux centres de développement professionnel, l’autre à la communauté monastique. En 2022, un projet de restauration a été lancé avec la contribution de la Lieutenance pour l’Australie Nouvelle-Galles du Sud pour ce lieu qui attire des pèlerins du monde entier. Ainsi, la cour principale et l’aile du couvent réservée aux invités ont été modernisés, offrant une atmosphère chaleureuse et confortable aux résidents et aux visiteurs. Les installations sanitaires ont été remises aux normes et l’amélioration de l’isolation et de l’entretien du toit ont contribué à l’efficacité énergétique et à la réduction des coûts des services publics. Les améliorations esthétiques, y compris la taille des arbres, la peinture et le blanchiment, ont donné un aspect plus serein et agréable au domaine. Le remplacement des anciens réservoirs d’eau et des panneaux solaires par un système plus efficace a permis de confirmer l’engagement pour la durabilité et la gestion responsable des ressources. Dans l’ensemble, ce projet de rénovation a non seulement préservé le charme historique de Deir Rafat, mais a également assuré sa fonctionnalité et sa pérennité pour les années à venir. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le cardinal Fernando Filoni présente une réflexion autour du thème de l’intelligence artificielle (IA) et de la création de Dieu, dans un article publié en Italie par BeeMagazine. Cette question d’actualité intéressant aussi l’Eglise universelle, comme le Pape l’a souligné en particulier dans son message du 1er janvier, nous avons choisi de publier sur notre site le texte du Grand Maître, en différentes langues, pour les membres de l’Ordre et leurs amis. Un archéologue à qui je demandais s'il était possible de distinguer un objet ancien en terre cuite d'un faux, moderne, m'a répondu que le toucher est le premier critère d'évaluation immédiat. Bien sûr, il y en a d’autres. Et il m’a expliqué que la porosité de la terre cuite s'acquiert avec le temps et qu'elle ne se trouve pas dans une création contemporaine dont la surface est lisse. Il s'agit d'un critère empirique, mais qui semble valable à première vue parmi tant d'objets faux que l'on rencontre partout et que l'on veut nous vendre. À l'heure où nous sommes inondés de nouvelles en tout genre, quel est le premier critère valable pour se défendre et distinguer les vraies nouvelles des fake news ? La question se pose en raison de la grande facilité avec laquelle les nouvelles circulent. L'appel à la raison ne suffit plus, alors que l'on parle partout d'une soi-disant intelligence artificielle capable de déconstruire, fabriquer, biaiser l'information et même tromper. En ces temps complexes où tant de gens sont plongés dans l'apprentissage de toutes les nouvelles possibilités de communication et d'influence sur nos vies, nous nous rendons compte qu’effectivement, la richesse que les êtres humains possèdent est placée dans de pauvres vases de terre, selon une expression heureuse de Paul de Tarse, qui écrivait aux chrétiens de Corinthe que nous portons ce trésor (notre espérance) dans des vases de terre afin que la puissance extraordinaire qui vient de Dieu et non de nous apparaisse (cf. 2 Cor 4:7) ; un artefact ancien, donc, notre être et notre existence, qui remonte à l'époque où le Créateur lui a donné forme avec de la poussière et lui a insufflé la vie, l'intelligence et la liberté. Avec ces dons, en bref, bibliquement parlant, il l'a créé à son image et à sa ressemblance. La porosité de l'existence humaine a traversé les millénaires et n'est pas technologiquement reproductible ; même si nous voulions tout réduire à des nombres et à des combinaisons algorithmiques, il s'agirait toujours d'une existence « lisse ». La question sous-jacente est de savoir si le chercheur de la Silicon Valley ou de toute autre entité dédiée à cette science qui a donné naissance à la nouvelle créature sortie de ses mains, et que nous appelons intelligence artificielle, a une quelconque « ressemblance » avec le Dieu Très-Haut qui, selon la Genèse, a créé le ciel et la terre, alors informes et vides, tandis que les ténèbres recouvraient l'abîme (cf. Gn 1,2) ; le « néo-créateur », bien que très habile, me semble plus modeste. Il utilise la création, mais si nous sommes impressionnés par son habileté, c’est peut-être parce que nous avons perdu le sens de la qualité et des proportions de la création divine et que nous nous contentons du fourmillement des nombres et des algorithmes. Mais la question qui se pose ensuite est la suivante : que va-t-il insuffler dans son « artefact », en se rappelant que pour la Bible, Dieu a créé l'être humain homme et femme (cf. Gn 1,27), lui offrant des relations vivantes, la communion des esprits et des corps, et cette autorité sur la création dont il ne doit pas se départir ? La Bible devra-t-elle être réécrite ? m’a demandé un ami. En vérité, même la religion n'échappera pas à la perspective de cette nouvelle créature, l'intelligence artificielle, qui n'a pas de conscience, tandis que son caractère sacré reste dans la logique de ses chercheurs. Sera-t-elle livre ? Aura-t-elle des interdits ? Pourra-t-elle commettre des péchés ? Manger le fruit défendu ? Aimer ? Aura-t-elle droit à la rédemption ? À la prière ? Oui ! Prier est l’aspiration la plus simple et la plus innée du cœur des hommes. Personne n'a jamais manqué de prier parfois. Peut-être sans savoir qui, comme lorsqu'on invoque sa mère, même si on ne l'a jamais connue. Augustin d'Hippone a parlé de la prière ; la partie la plus intéressante est la partie autobiographique. Il s’est en effet référé à lui-même, avec le résultat qu'il décrit, je dirais de manière paradigmatique : nos étapes dans la prière, qu'un algorithme ne pourrait pas sortir de son cœur qui n’existe pas. Il disait qu'enfant (sans avoir encore été baptisé mais de par son éducation maternelle) il priait non pas tant par affection pour Dieu, aussi petite fût-elle, mais pour ne pas recevoir le lendemain les coups de son professeur violent (Confessions, 1, 9, 14) ; jeune homme, ensuite, en pleine exubérance post-pubertaire, il priait pour ne pas être submergé par la passion, mais pour qu'elle ne lui soit pas enlevée immédiatement (Ib. 8, 7, 17) ! Dans un mélange de crise et d'éloignement de son éducation familiale, il changea le contenu de sa prière, demandant la réalisation de ses aspirations dialectiques, philosophiques et carriéristes ; mais il perçut bientôt l'avilissement et la vanité d'une telle prière (Ib. 3, 4, 7) ; par déception, il tomba dans le manichéisme alors dominant, presque comme une émancipation, et dans lequel il se retrouva avec des prières formelles et sans relief ; ce fut la cause d'une nouvelle et plus profonde désillusion ; c'est ainsi qu'Augustin confessa avoir entrepris, dans une grande détresse, de comprendre la cause de son malaise et la nature de sa dépression. Dans une forme de lyrisme spirituel très élevé, il s’adressa au Seigneur : « Tu m'as converti vers Toi, en me faisant renoncer à chercher femme et à réaliser tout espoir de ce monde… » (Ib. 8, 12, 30). Puis vint le baptême dans l'Église catholique. J'espère que l'intelligence artificielle n’enlèvera pas le plaisir de ces nombreux pèlerinages spirituels qui traversent existentiellement la vie des hommes et des femmes d'aujourd'hui et de demain, et qu'elle nous laissera la prière, qu’elle ne réduira pas le pluralisme, et ne nous conduira pas à la pensée unique ! Si elle reste dans des limites acceptables, ce sera une « créature » de l'humanité très utile. Fernando Cardinale Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Une réflexion du Gouverneur Général, l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone Nous vivons dans un monde de symboles. Il faut savoir les interpréter, ne pas se limiter à leur apparence, aussi suggestive et solennelle soit-elle, mais en approfondir le sens, en recherchant ce qui est transcendant. En un mot, nous devons fuir le danger d’être éblouis par l’aspect extérieur, pour jouir d’une dimension plus lumineuse et révélatrice : essayons de regarder les symboles avec les yeux de l’âme et du cœur. Considérons notre symbole principal, le manteau. Comme dans l’Apocalypse de saint Jean (Ap 7,2-4.9-14), on pourrait nous demander : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? » Pouvonsnous répondre : « Ceux-là […] ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau » ? En effet, le manteau de notre Ordre, que nous recevons à l’autel au moment de l’Investiture, doit nous inviter à ne jamais nous contenter d’une simple jouissance esthétique, mais à rechercher la compréhension profonde de sa signification. Quelle est sa signification ? Le port du manteau rappelle au Chevalier l’obligation de loyauté, d’obéissance, de respect, d’honneur, de discipline, de sacrifice, de responsabilité, de solidarité, pour ne citer que quelques vertus chevaleresques. Ceux qui le reçoivent doivent être à la hauteur de ces vertus et le porter avec dignité. Pour un Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre qui porte également sur son manteau la Croix de Jérusalem, qui rappelle les cinq plaies de Notre Seigneur, cela signifie quelque chose de plus. Pour les Dames, la cape noire, éventuellement agrémentée de gants et de doublures en satin blanc (comme c’est la tradition dans certains pays) et surmontée d’un voile ou d’une mantille en dentelle, souligne la féminité avec une élégance sobre. Saint Paul nous rappelle qu’en étant baptisés, nous avons « revêtu le Christ » (Gal 3,27). C’est ce que nous devons ressentir en portant notre manteau avec la Croix de Jérusalem, qui nous rappelle la robe blanche du baptême. Je tremble en me rappelant cette terrible invective de Jésus : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures ». (Mt 23,27). Ceux qui, par vanité, se glorifient de leur habit, ont tort, mais il en va de même pour ceux qui décèlent une contradiction entre la splendeur du manteau et l’humilité recommandée à tout chrétien. On peut, en effet, porter un superbe uniforme avec humilité et être, au contraire, hautain dans une tenue vestimentaire négligée. Il n’y a donc pas lieu de s’opposer à la beauté de l’habit. Notre Seigneur aussi a été transfiguré sur le mont Tabor. Le manteau que nous portons doit donc non seulement nous rappeler ce que nous représentons, mais aussi nous aider à nous transformer en d’authentiques Chevaliers et Dames qui trouvent dans le tombeau vide, et donc dans le mystère de la Résurrection du Christ, la référence idéale à leur engagement. Qu’il soit, d’une part, le signe lumineux de notre dignité de peuple ressuscité et, d’autre part, le reflet de ce que nous portons dans notre cœur, conscients que son pouvoir symbolique atteint son but dans l’identification totale entre l’habit et celui qui le porte. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © archives photographiques personnelles lds © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Donata Maria Krethlow-Benziger, Lieutenant pour la Suisse et le Liechtenstein, nous offre une réflexion sur l’importance d’aller visiter l’église Mère de Terre Sainte, à partir de ce qu’elle a vécu en 2023. Cet article illustre bien ce que les Chevaliers et Dames du monde entier expérimentent lors des pèlerinages organisés par l’Ordre. Àtravers les siècles, le pèlerinage à Jérusalem a représenté un noble objectif pour les chrétiens. La vision de la Jérusalem céleste était omniprésente. Aujourd’hui, les pèlerinages en Terre Sainte nous permettent de visiter les Lieux saints et de réaliser quelle est la situation des chrétiens qui y vivent encore. C’est un signe fort, l’expression d’un lien intime entre nous, Chevaliers et Dames de notre Ordre Équestre, et la population chrétienne locale. C’est également un témoignage de notre amour pour le pays où notre Seigneur Jésus- Christ a vécu. Les gens làbas vivent avec une réalité différente de celle qui est la nôtre en Europe. Leur existence est empreinte de violence et d’injustice dans une multitude de contextes. Quel grand bonheur et quelle immense joie nous avons eus, lorsque j’ai pu partir en pèlerinage en Terre sainte en mai 2023 avec plus de 70 personnes de la Lieutenance. L’accueil chaleureux au Patriarcat latin avec la remise de la coquille du pèlerin a été pour moi le point culminant du voyage. Ce fut un honneur que le patriarche, Sa Béatitude le cardinal Pierbattista Pizzaballa, nous accueille à Jérusalem et remette personnellement la coquille du pèlerin à chaque Chevalier et Dame qui visitait la Terre Sainte pour la première fois en tant que membre de l’Ordre. Par la suite, en nos qualités de Chevaliers et Dames, nous avons pu vivre l’entrée solennelle dans l’église du Saint-Sépulcre. Nous avons été d’autant plus bouleversés d’apprendre les événements qui ont secoué la Terre Sainte à partir du 7 octobre 2023. Depuis lors, les terribles nouvelles en provenance du Moyen- Orient ajoutent un nouveau chapitre de souffrance à l’histoire de la Terre Sainte. Nos pensées et nos prières vont à tous ceux qui sont touchés par cette tragédie. Notre engagement dans les projets et notre attachement à la population chrétienne de Terre Sainte restent intacts, même si nous ne pourrons pas nous y rendre personnellement dans un avenir proche. Nous ne devons pas perdre espoir et ne pas laisser seuls nos frères et soeurs dans la foi au Moyen-Orient. En tant que Dames et Chevaliers de notre Ordre, nous faisons partie de l’Église Mère de Terre Sainte. Nous devons remplir les rues et les Lieux saints de notre présence et de nos prières. Et nous y retournerons dès que les conditions politiques le permettront à nouveau. Car l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem n’est pas n’importe quelle église. Elle se trouve là où notre Seigneur Jésus- Christ a souffert, est mort et est ressuscité. Et c’est à partir de cette église que la lumière brille dans le monde par la résurrection du Christ. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Lors de leur pèlerinage en Terre Sainte fin décembre 2023 et début janvier 2024, le Grand Maître et le Gouverneur Général ont rencontré des familles chrétiennes très pauvres vivant à Jérusalem, soutenues par le Patriarcat latin grâce aux contributions des membres de l’Ordre. Dima Kalak Khoury, directrice des services sociaux du Patriarcat, qui guidait la petite délégation du Grand Magistère lors de ces visites, a accepté de nous présenter plusieurs situations concrètes vécues par ces personnes logées dans des appartements de la Custodie. UNE MÈRE COURAGE Nisreen, mère de famille de 53 ans, lutte pour surmonter les difficultés de la vie après des années de séparation d’avec son mari. Vivant avec ses quatre enfants dans un modeste appartement loué 500 dollars, elle souffre de diabète et de problèmes cardiaques qui l’obligent à se rendre fréquemment à l’hôpital. Réduite au chômage en raison de ces problèmes de santé, elle peine à se procurer des médicaments essentiels. Malgré les efforts louables de sa fille aînée, qui contribue au revenu de la famille grâce à un emploi de vendeuse pour une enseigne de vêtements, la famille reste confrontée à des difficultés financières. Le fils aîné de Nisreen rêve d’étudier l’électricité pour devenir technicien professionnel, et grâce au soutien généreux de l’Ordre, nous nous sommes engagés à faire de ce rêve une réalité. Le plus jeune fils de la famille est au lycée. La situation financière désastreuse de la famille les prive souvent de nourriture et les empêche de payer les factures d’électricité. Les contributions du Patriarcat latin de Jérusalem, qu’elles soient pour les bons alimentaires ou le paiement des factures d’électricité, apportent une aide essentielle à cette famille dans le besoin. En outre, nos programmes d’autonomisation visent à offrir aux enfants de Nisreen les compétences et Rencontre avec des familles chrétiennes de Jérusalem les opportunités nécessaires pour contribuer de manière significative aux dépenses de la famille. UNE FAMILLE QUI COMBAT POUR SURVIVRE Nancy, 32 ans, mère de quatre enfants, est confrontée à des difficultés considérables. Son mari, 40 ans, chauffeur de taxi, a vu ses revenus gravement affectés par la guerre en cours. La discrimination l’empêche de prendre en charge des passagers israéliens, et le risque d’attaques dans les zones israéliennes entrave encore son travail. Ayant du mal à joindre les deux bouts, la famille a été expulsée de sa maison de Beit Hanina parce qu’elle n’arrivait pas à payer le loyer. Avec l’aide du Patriarcat et celle du prêtre de la paroisse, ils ont obtenu un petit appartement. Le logement est trop petit, si bien que certains membres de la famille sont obligés de dormir dans la cuisine. Pour alléger leurs charges financières, nous avons aidé Nancy à être embauchée comme assistante à la cuisine du monastère grec orthodoxe, ce qui lui procure un modeste revenu. Malgré ces efforts, la situation du foyer reste difficile et nous travaillons avec la Custodie de Terre Sainte pour leur trouver une maison plus appropriée. Le prêtre de la paroisse contribue au paiement de leur loyer actuel, et notre soutien s’étend aux bons alimentaires, aux factures d’électricité et aux frais de scolarité des enfants, en plus de leur taxe foncière (Arnona), par l’intermédiaire du fonds Jérusalem-Est. Dans cette situation difficile, les parents de Nancy essaient de les aider, mais leurs revenus limités ne leur permettent pas de le faire régulièrement. Cette famille a besoin d’une aide d’urgence et le soutien de l’Ordre peut avoir un impact significatif sur son chemin vers une situation stable et un avenir plus radieux. UN FOYER CONFRONTÉ AU CHÔMAGE Michelin, une femme séparée de son mari, est confrontée à des difficultés considérables pour s’occuper de ses deux filles – âgées de 21 et 24 ans – et de son fils de 22 ans. Ils vivent dans une maison exiguë mise à disposition par la Custodie de Terre Sainte, dans des conditions insalubres persistantes, en raison de grosses contraintes d’espace. Michelin, qui travaillait dans une crèche, a perdu son emploi lors des récents licenciements provoqués par la guerre. Malheureusement, l’une de ses filles, qui travaillait à temps partiel dans un hôtel, s’est également retrouvée au chômage. Les difficultés financières de la famille sont exacerbées par le fait que le fils de Michelin, qui est le seul à gagner sa vie comme ouvrier dans un hôtel, travaille très peu d’heures pour un maigre salaire. En réponse à leur situation désastreuse, nous avons utilisé le fonds Jérusalem-Est pour aider Michelin à régler les dettes accumulées auprès de l’assurance nationale. En outre, nous avons apporté notre aide pour le paiement de la taxe foncière et des bons alimentaires. Malgré ces efforts, leur situation reste délicate, d’où l’urgence d’une aide continue. Le soutien d’urgence de l’Ordre fait la différence en atténuant les difficultés rencontrées par Michelin et sa famille en ces temps difficiles. LES DIFFICULTÉS D’UN PÈRE DE FAMILLE SUITE AUX REPRÉSAILLES PROVOQUÉES PAR LA GUERRE Suleiman, père de trois enfants, est confronté à de nombreux défis alors qu’il s’efforce de subvenir aux besoins de sa famille. Sa fille, aidée par une bourse de la Custodie de Terre Sainte, poursuit ses études à l’Université de Bir Zeit. Le fils aîné de Suleiman, âgé de 23 ans, a terminé avec succès ses études d’optique avec l’aide du Patriarcat latin de Jérusalem et recherche désormais un emploi. Aujourd’hui, son deuxième fils souhaite apprendre à conduire les bus et nous demande de l’aider dans son projet. Les difficultés financières de la famille sont aggravées par le fait que la femme de Suleiman est au chômage et n’a pas fait d’études. Suleiman lui-même souffre de problèmes cardiaques, nécessitant des médicaments et des examens réguliers en raison de l’obstruction de ses artères. Anciennement employés comme agents de sécurité au Mur occidental (Kotel), Suleiman et ses deux fils ont malheureusement été licenciés dans le cadre de mesures de représailles à la suite des attaques du 7 octobre. Pour répondre à leurs besoins urgents, nous les aidons à payer le loyer, les bons alimentaires et les factures d’électricité. Cependant, la famille continue de faire face à des difficultés importantes, et a du mal à se nourrir. Une aide continue est essentielle pour permettre à cette famille résiliente de se prendre en charge et de parvenir à une situation de stabilité et d’autonomie. VIVRE DANS UNE SEULE PIÈCE AVEC SEPT ENFANTS Nakhleh, âgé d’une cinquantaine d’années, est confronté à des défis considérables alors qu’il vit avec sa femme et ses sept enfants dans un appartement avec une seule chambre dans la vieille ville de Jérusalem. Sa vie a pris un tournant radical lorsqu’il a dû cesser de travailler avec sa camionnette de livraison après avoir été diagnostiqué d’un cancer, ce qui a aggravé la situation de la famille. Une lueur d’espoir brille malgré ces difficultés, puisque sa fille, soutenue par nos programmes d’autonomisation, poursuit ses études de secrétaire médicale. En outre, deux des fils adultes de Nakhleh veulent devenir chauffeurs de bus, l’un d’eux bénéficie déjà de notre soutien, et des actions sont en cours pour aider le second. Cependant, la situation de la famille reste délicate : l’épouse de Nakhleh ne peut pas travailler car elle doit s’occuper de leur famille nombreuse, les autres enfants allant encore à l’école. Nous sommes intervenus pour alléger leur fardeau financier en les aidant à payer les bons alimentaires, les factures d’électricité, la taxe foncière et les frais de scolarité. La gravité de leur situation rend l’aide continue nécessaire. Pour cette famille nombreuse, nous nous engageons à faire en sorte qu’elle ne soit pas seule face à ces défis. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Chers Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre de Jérusalem, Il y a un passage, parmi les plus significatifs de l'Évangile, dans lequel la « parole » du Seigneur devient un « geste » chargé d'un nouveau contenu et qui nous aide à entrer dans la Pâque du Seigneur. Le geste, nous le savons, est toujours un langage qui renforce la parole, et il n'est pas rare qu'il la rende même plus évocatrice. Nous arrivons au passage du récit que nous en donne l'évangéliste Luc : le Maître est à Jérusalem à l'occasion de Pâque ; il a beaucoup parlé de vigilance, mettant en garde contre l'hypocrisie et la tromperie ; debout dans l'Atrium du Temple, il a voulu commenter un geste presque insignifiant et caché, l'offrande d'une pauvre veuve qui, en entrant dans la Maison de Dieu, a donné sa contribution de deux sous, tout ce qu'elle avait ; c'est un très beau geste d'amour pour ce Lieu qui est celui de la présence glorieuse du Très-Haut au milieu de son Peuple : la Shekinah de Dieu ; puis Jésus a prédit pour Jérusalem le jour où la Ville Sainte serait humiliée, détruite et privée de sa noblesse spirituelle. La journée avait été fatigante et le soir, le Seigneur se rendit sur la crête du Mont des Oliviers pour prier, ayant devant lui la ville de David. Nous connaissons bien ce lieu suggestif en face de l’imposant mur de l’esplanade du Temple, si nous avons déjà fait notre pèlerinage en Terre Sainte. Le lendemain, alors que la fête des pains sans levain approche, Jésus, voulant célébrer la Pâque, envoie Pierre et Jean préparer le nécessaire : le lieu, le pain, le vin, les herbes amères, et il leur dit : « Allez faire les préparatifs pour que nous mangions la Pâque. » (Lc 22, 8). La Pâque hébraïque, si riche en symboles pour Israël, est pour Jésus la dernière, mais aussi l'occasion d'un événement nouveau qu'il porte dans son cœur : l'institution de ce qui deviendra pour l'Église la Pâque sacramentelle, l'Eucharistie : « Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : “J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir !”… Puis, ayant pris du pain… il le rompit et le leur donna en disant : “Ceci est mon corps... Faites cela en mémoire de moi...” ; et pour la coupe… il fit de même en disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang… ” » (Lc 22, 14 et s.) Ce signe qui consiste à « rompre le Pain » et « prendre la Coupe » deviendra la marque de reconnaissance du Maître ressuscité. Dans ce geste de Jésus, la « parole » s’est faite « geste signifiant », c'est-à-dire sacrement. C'est autour de cela que se rassemblera l'Église et que les chrétiens se reconnaîtront comme Koinonia , c'est-à-dire Communauté de foi dans le Ressuscité, dans laquelle chaque baptisé aura une existence « ecclésiologique » à laquelle il sera lié pour toujours. Dans la parole de Jésus devenue donc geste, il y a tout le « signe » sacramentel remis à l'Église ; en ce sens, dans la foi, nous l'accueillons nous aussi. Comme Pierre et Jean, nous sommes appelés cette année encore à nous préparer à Pâques, sachant bien qu'en tant que Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre, nous sommes inextricablement liés au mystère du Christ ; nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de l’invitation de Jésus : « Allez faire les préparatifs… la Pâque . », sans être spirituellement et émotionnellement impliqués dans le nouvel événement du Seigneur dans toute sa beauté et sa richesse. Cette demande de Jésus nous concerne directement. Cela n’aurait pas de sens d'aller en pèlerinage à Jérusalem si nous n'avions pas le sens profond de ce que nous sommes et voulons être ; si nous n'avions pas le désir de revivre la Pâque du Seigneur et avec le Seigneur, car tout pèlerinage est un aller pour préparer la Pâque dans notre vie, dans notre foi. Pâques reste l'événement qui unit l'éternité de Dieu dans le Christ, avec notre temps. Cette année encore, malgré les drames qui bouleversent la Terre Sainte, accueillons cette invitation adressée à Pierre et à Jean, ces paroles du Seigneur qu'Il traduit ensuite en un geste sacramentel ; non pas par une quelconque habitude qui accompagne souvent les dates anniversaires, mais pour rendre présente la grâce pascale comme si c'était l'unique ou même la dernière de notre vie. C'est bien lors de la dernière Cène avec Jésus, avant sa passion, que les Apôtres comprennent le sens de la nouvelle « Alliance » fondée sur le mystère de la mort et de la résurrection. Le « geste » accompli par Jésus lors de la dernière Cène, qui était resté pour ainsi dire « suspendu » en vue de la passion et de la mort du Seigneur, retrouve sa plénitude dans la Pâque de Résurrection du Seigneur, et il est restitué à la Communauté apostolique et à l'Église en tant qu'action de grâce. Pour paraphraser une réflexion de saint Augustin (sur le psaume 60), nous pouvons dire que Jésus a pris en lui le sens de la Pâque hébraïque, en nous la redonnant renouvelée dans une nouvelle Alliance, il a pris sur lui l'humiliation du péché et le drame de la mort, et il nous a offert le pardon et la gloire de la résurrection, en nous la livrant dans le Sacramentum novum. Dans le Triduum pascal, qui commence par la Cène eucharistique du Jeudi saint (premier jour), nous nous associons à la souffrance du Christ à Gethsémani, nous le suivons dans l'humiliation, la mort et l'ensevelissement (deuxième jour) et, faisant nôtre le silence sabbatique (troisième jour), nous restons dans l'attente de la Pâque de Résurrection, comme l'avait dit le Seigneur. Bonne Pâque, Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Nouvelles de la Terre Sainte
Le 21 décembre, la famille de la Maison de l'Enfant a célébré une messe présidée par le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte. Le Fr. Peter Vasko, président du Conseil de la Fondation franciscaine pour la Terre Sainte, et le Fr. Sandro Tomašević, directeur de la Maison, étaient également présents. La mission de cette Maison franciscaine se manifeste pleinement comme un témoignage de l'amour de Dieu pour l'humanité. Jésus-Christ, en choisissant de naître pauvre, dans une mangeoire, s'est fait proche de toute personne souffrante et marginalisée, apportant un message d'espoir et de salut à tout être humain. La Maison de l’Enfant, reflet vivant de l'amour du Christ, accueille ainsi des enfants qui ont connu des circonstances de vie difficiles, et leur confère la chaleur d'une famille, de l’espoir pour l'avenir et de la dignité humaine. Elle s'efforce de restaurer ce que les épreuves leur ont dérobé. Fr. SANDR O TOMAŠEVIĆ, ofm Directeur de la Maison de l’Enfant – Bethléem « L'engagement de construire des familles chrétiennes à partir de zéro est d'une importance capitale pour la ville de Bethléem. Depuis dix-sept ans, et sans doute pour longtemps encore, la Maison de l’Enfant permet à ses jeunes pensionnaires de découvrir chaque jour le véritable sens et la valeur de la famille. Actuellement, 30 enfants reçoivent concrètement ce que représente un foyer : un lien d'affection, d'attention et de soutien – qui peut manquer chez eux, mais qu'ils peuvent trouver et vivre ici. » Fr. PETER VASKO, ofm Président du Conseil de la Fondation franciscaine pour la Terre Sainte « Aider les jeunes à grandir dans un environnement sûr est un désir partagé par tous. Pour moi, il est essentiel de raconter l'histoire de ces jeunes, qui ne possèdent économiquement rien ou presque, hormis leur famille – tout en s'efforçant de leur redonner le moral. C'est l'essence même de notre mission : encourager leur cœur, leur donner la motivation de continuer, les aider à trouver la joie de vivre et, surtout, leur apprendre à aimer Jésus. Cette mission est accomplie grâce aux sacrifices de nos fidèles frères franciscains, qui continuent à soutenir ces enfants avec dévouement. » ELIAS SAFAR Bethléem « J'aime être ici parce que cela me réconforte. Ils nous donnent tout ce dont nous avons besoin et nous apprennent à voir la beauté en toute chose. Nous jouons, nous participons à de nombreuses activités et ils nous offrent des cadeaux. Je remercie sincèrement la Maison de l’Enfant, pour tout. » JAD HOSH Bethléem « Je suis arrivé à la Maison de l’Enfant à cause de problèmes familiaux économiques et sociaux difficiles. Je vois ceux que je considère comme mes frères et sœurs, ici, plus souvent que la famille que j’ai à la maison. Je vis ici depuis sept ans. Dehors, j'ai un frère, mais ici, j'en ai 30. » GEORGE ABU SADDA Beit Sahour « Je suis ici depuis presque un an. C'est ma première année dans la Maison de l’Enfant et je m’y sens à l'aise ; je la considère comme ma deuxième maison. J'espère que cette année sera heureuse et que l'année prochaine sera encore meilleure, sans guerre ni douleur. » Dans son discours, le Fr. Ibrahim Faltas a parlé aux enfants de la souffrance à Gaza, décrivant les conditions difficiles dans lesquelles vivent leurs pairs. Il a souligné que, tout comme eux-mêmes, ces enfants avaient besoin d'espoir et de soins pour faire face aux défis imposés par la guerre et l'adversité. Fr. IBRAHIM FALTAS, Ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Ces enfants ont adressé des prières pour les enfants de Gaza. Ils ont prié pour ceux qui ont perdu la vie à cause de la faim, de la soif et des bombardements, pour les orphelins et les personnes déplacées. Le cœur reconnaissant, ils ont remercié Dieu pour les bénédictions qu'ils ont reçues. Ils ont profondément vécu l'esprit de Noël, en pensant aux autres, à chaque être humain, et ils ont également prié pour les familles de Bethléem, qui sont sans travail depuis plus de 14 mois. » Fr. PETER VASKO, Ofm « La tâche est grande et exigeante, mais, par la grâce de Dieu, nous avons toujours réussi ! Je remercie le Seigneur Jésus de continuer à offrir à de plus en plus d'enfants de Bethléem une vie sereine, confortable et belle. » Fr. SANDRO TOMAŠEVIĆ, ofm Directeur de la Maison de l’Enfant – Bethléem « Plus de 180 enfants ont grandi ici ! Nous nous efforçons chaque jour de vivre le message de Noël : un message de compréhension, d'amour et de compassion. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © Custodia Terrae Sanctae Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La fête de la Sainte Famille de Nazareth a commencé le samedi 28 décembre, avec l'entrée solennelle du Fr. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, dans la Basilique inférieure, où se trouve la Grotte de l'Annonciation. L'occasion d'un beau moment d'accueil par la communauté franciscaine de Nazareth et la paroisse latine. La célébration eucharistique solennelle s'est ensuite déroulée dans la basilique supérieure. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « C'est très beau pour nous d'ouvrir le jubilé ici à Nazareth : le Fils de Dieu s'est incarné ici, et Il est notre espérance ! Or il est très important que les familles fassent cette expérience de l'espérance, en particulier ici en Terre Sainte. C'est une belle image - je dirais jubilaire - de la Sainte Famille : Marie, Joseph et l'enfant Jésus, qui vivent les moments de leur expérience religieuse comme un pèlerinage - l'une des caractéristiques du Jubilé. » Pour Amal, l'une des bénévoles de la paroisse, regarder la Sainte Famille dans ses difficultés l'aide à avoir confiance et à espérer en Dieu. AMAL JARAISY Nazareth « Je me tourne toujours vers la Sainte Famille pour apprendre à être mère. Je demande à la Sainte Vierge : que feriez-vous maintenant, si vous étiez à ma place ? Comment feriez-vous avec ma fille ? Même pour des choses simples, comme l'organisation du repas, les tâches ménagères, ou lorsque je vais à la messe à l'église Saint-Joseph, je prie pour demander la protection de ma famille et de celle des autres. Je me sens vraiment bénie d'avoir la Sainte Famille pour me guider, me protéger et me soutenir chaque fois que j'ai besoin d'encouragement. Je les regarde et je trouve en eux une grande espérance. » Le dimanche 29 décembre, lors de la fête de la Sainte Famille, le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, selon les indications de la Bulle du Jubilé, et comme tous les évêques du monde, a ouvert l'Année Jubilaire pour le diocèse du Patriarcat Latin de Jérusalem, qui, outre Israël et la Palestine, comprend également la Jordanie et Chypre. À ses côtés se tenaient l'archevêque maronite de Haïfa et de Terre Sainte, Mgr Moussa al-Haj, et l'archevêque grec melkite catholique d'Acre, d'Haïfa, de Nazareth et de la Galilée, Mgr Youssef Matta. Une manière de souligner l'unité entre les différents rites catholiques vivant en Terre Sainte. Après l'entrée, le Patriarche, accompagné de plusieurs évêques et supérieurs majeurs de Terre Sainte, ainsi que de nombreux concélébrants, s'est rendu à la Grotte de l'Annonciation. Après un moment de prière personnelle, des passages de la bulle « Spes non confundit » ont été lus. La messe a été célébrée dans la basilique supérieure. Environ 170 prêtres diocésains et religieux ont concélébré. Les fidèles des villes voisines et de nombreuses communautés religieuses féminines étaient présents. Sr. MARISA FUNAN, fse Communauté des Filles de Sainte Elizabeth « Nous sommes des sœurs franciscaines, les Filles de sainte Elisabeth. Nous sommes reconnaissantes et heureuses d'être ici parce que ce qui s'ouvre aujourd'hui est une année de miséricorde. Je souhaite à chacun de recevoir cette grâce comme un don de Dieu. Merci et bonne année jubilaire à tous ! » Malgré tous les défis qui se posent aujourd'hui en Terre Sainte, le Patriarche a invité les fidèles à vivre une expérience profonde de réconciliation et de rencontre avec Dieu au cours de cette année. S.B. Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « C'est dans l'espérance que nous sommes sauvés, disait saint Paul, et l'espérance, c'est la croix qui est le signe non seulement de la souffrance, mais aussi de l'amour et de la vie donnée. Mon souhait pour notre diocèse, pour tous, c'est que là où tout semble fini, là où tout semble mort, dans la croix, c'est aussi là où nous sommes sauvés - dans l'espérance. Nous devons ouvrir les yeux sur Dieu qui vient parmi nous et, en cette année sainte, sauvés par la croix et par l'amour du Christ, recommencer, tourner la page, pardonner. » Les sanctuaires de l'Annonciation à Nazareth, de la Nativité à Bethléem et du Saint-Sépulcre à Jérusalem ont été choisis comme lieux où les fidèles peuvent se rendre et recevoir des indulgences liées à l'année jubilaire, conformément au règlement de l'Église. Fr. WOJCIECH BOLOZ, ofm Responsable de la Basilique de l'Annonciation « En tant que frères mineurs, gardiens de ce lieu saint, nous voulons vous inviter tous à venir, à prier, à recevoir et à demander la grâce du pardon, de la réconciliation pour vous-mêmes, mais aussi pour nous et pour le monde. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © Custodia Terrae Sanctae Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Bethléem. Ses rues autrefois remplies de chants, de lumières et de la joie des pèlerins semblent aujourd'hui silencieuses, comme si elles reflétaient la profonde blessure du peuple palestinien. En cette veille de Noël, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem des Latins, a envoyé un message qui a transcendé les frontières : Noël est la naissance de l'espoir, et la lumière de Bethléem ne peut s'éteindre, quelle que soit la force des tempêtes. Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Nous coordonnons les célébrations de Noël depuis trente ans. Chaque année, nous rencontrons des difficultés et des défis, mais nous n'en avions encore jamais connu de tels. Bethléem est devenue une grande prison. Il n'y a plus de pèlerins depuis 15 mois. De nombreuses personnes sont au chômage, des familles chrétiennes entières sont parties. 147 familles chrétiennes ont quitté Bethléem. » MICHLIN AL SOUS Beit Jala « Nous essayons de faire entendre notre voix à l'ensemble de la nation, de la Palestine jusqu'au monde entier. Que la nuit de Noël efface la haine entre les peuples. Que la nuit de Noël nous fasse renaître, que la vie fleurisse à nouveau, que la paix revienne. Le souhait est que la douleur qui nous entoure soit enfin enterrée et que le sang innocent cesse de couler, partout dans le monde. » Noël est une invitation à continuer de croire en l'espoir et la paix, même si le chemin semble long et sombre. À Bethléem, où est né le Sauveur du monde, la foi est renouvelée dans le fait que demain est toujours une promesse de joie, et que la terre qui a donné naissance au Prince de la paix ne cédera jamais au désespoir. S.B le Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « L'une des années les plus sombres de notre histoire récente vient de s'achever. En ce Noël, nous voulons tourner la page, nous voulons croire que c'est le dernier Noël que nous vivrons dans cette terrible situation. Nous voulons tirer notre force de la venue de Jésus à Bethléem, la force de regarder vers l'année prochaine, de construire un meilleur avenir pour notre peuple. Nous avons besoin de lumière... et la lumière viendra. » ELLEN KASSIS Beit Jala « Espérons que l'année prochaine sera meilleure, que la guerre prendra fin, que la paix régnera enfin dans le pays de la paix et que nous pourrons célébrer comme il se doit la naissance de Jésus-Christ. » Les vents de la guerre auront beau souffler avec violence, en ce jour, les yeux du monde se tournent vers l'Enfant de la grotte, avec un seul désir : celui de la paix et de l'espoir. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le 23 décembre, le Patriarche de Jérusalem des Latins a tenu une conférence de presse, quelques heures après une brève visite à Gaza, qui lui a permis de rencontrer la communauté chrétienne vivant là-bas. En plus de l’aide humanitaire, cette visite aura aussi apporté aux chrétiens la proximité de leur pasteur. Pendant la conférence, les paroles du cardinal ont laissé transparaître à la fois douleur et consolation. S.B. le Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Ce que j'ai vu, c'est que les gens sont très fatigués, voire physiquement épuisés. C'est très difficile à voir, c'est terrible ! Sans parler des enfants. Gaza est toujours pleine d'enfants. Des enfants dans les rues, dans ce qu'il reste des rues, dans les décombres et les ruines, sans chaussures, vivant dans des conditions terribles... être le témoin humain d’une telle chose est très difficile. » S.B. le Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Tout est détruit à Gaza, mais les gens ne le sont pas. Ils ne sont pas détruits. Ils sont encore pleins de vie, et pour moi, c'est aussi un signe d'espoir. Ils ont tout perdu. Ils ne savent rien de leur avenir – ce qui va se passer, comment cela va se passer, quand cela va se terminer... rien. Mais ils prient toujours pour que tout se termine, et ils espèrent encore qu'ils pourront retrouver une vie normale. » S.B. le Card. PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Un autre aspect important, qui est aussi un engagement pour nous au sein du Patriarcat latin, un signe qu'ils n'abandonnent pas, est qu'ils réclament des écoles. Plus que de la nourriture, de l'eau ou quoi que ce soit d'autre – comme des maisons. Non, ce qu’ils veulent vraiment, ce sont des écoles pour leurs enfants. » « Laissons la polémique de côté », a déclaré le cardinal en parlant de la tension entre le Saint-Siège et Israël. « Nous assistons à une crise des institutions politiques et religieuses, cela ne fait aucun doute. Mais il y a des gens qui sont prêts à donner tout ce qu'ils ont pour les autres, sans se faire remarquer. Ce sont eux, notre espoir. » En réponse aux questions des journalistes sur l'immigration, l'antisémitisme, la Cisjordanie et l'avenir des chrétiens au Moyen-Orient, le patriarche a conclu : « ce qui compte aujourd'hui, ce ne sont pas les hommes et femmes qui dirigent, les individus derrière les décisions, mais la direction, le leadership. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © Custodia Terrae Sanctae Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Une importante mise à jour sur les fouilles archéologiques en cours dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem a été publiée le 21 août. L'équipe d'archéologues de l’Université de Rome « La Sapienza », dirigée par le professeur Francesca Romana Stasolla, a fait le point sur les recherches en cours. Parallèlement, le site de fouilles archéologiques a été visité par le patriarche grec orthodoxe Theophilos III, des membres de la Custodie de Terre Sainte et des membres du Patriarcat arménien, représentant les principales Églises chrétiennes responsables de la basilique. PROF. FRANCESCA ROMANA STASOLLA Université de Rome « La Sapienza » « L'ensemble du projet de restauration du sol a débuté en 2019, avec la restauration, la mise en place des infrastructures et les fouilles archéologiques. Il y a ensuite eu l'interruption du Covid. Plus tard, en mars 2022, les dirigeants de la communauté ont symboliquement retiré la première pierre du sol et, début mai 2022, nous avons commencé les fouilles. À partir de là, nous avons continué sans relâche, avec une courte interruption d'un mois et demi après les événements du 7 octobre. » Selon le professeur Francesca Stasolla, les étapes du travail sont les suivantes. PROF. FRANCESCA ROMANA STASOLLA Université de Rome « La Sapienza » « Nous avons désormais fouillé la majeure partie de l'intérieur de l'église. Restent la zone d'entrée et une partie de la nef nord. Nous avons également eu l'occasion, grâce à la volonté de la communauté franciscaine, de ré-excaver des zones qui avaient déjà été fouillées par le père Corbo, principalement dans la zone de la Madeleine et également dans le secteur que nous venons d'achever, soit une partie de l'abside nord de la Rotonde. » PROF. FRANCESCA ROMANA STASOLLA Université de Rome « La Sapienza » « Nous y avons trouvé non seulement la continuation de la citerne qui recueillait l'eau de la rotonde, mais aussi l'aménagement médiéval, datant de l'époque des croisades, de l'abside et de la rotonde, avec un sol fait de petits carreaux de marbre. La plupart d'entre eux ont été récupérés dans des constructions de l'époque romaine. Il s'agit d'un usage très courant dans les villes ayant un passé romain monumental. D'où la disposition de la chapelle et de l'autel. » Au cours des travaux, la Pierre de l'Onction a également été restaurée. Une analyse minutieuse du rocher du Calvaire a permis de documenter les coupes effectuées pour creuser une partie d’un escalier permettant d'accéder à la chapelle située au-dessus, où est vénérée la Crucifixion. Les pèlerins attendent également avec curiosité le nouveau revêtement de sol de la basilique. PROF. FRANCESCA ROMANA STASOLLA Université de Rome « La Sapienza » « Bien sûr, c'est la dernière étape, mais maintenant que nous avons terminé des zones entières, comme la Rotonde, nous allons bientôt commencer le repavage. Je pense que dans quelques mois, les pèlerins pourront eux aussi commencer à apercevoir le nouveau pavage. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Les sombres nuages de la guerre, dans ce pays de renaissance et d’espoir, ont été dissipés par la lumière de la connaissance, allumée lors des premiers jours de septembre avec le début de l'année scolaire, dans les écoles chrétiennes d'Israël. Fr. ABDEL MASIH FAHIM, ofm Directeur de l'école Terra Sancta de Ramla « L'espérance, par laquelle nous vivons, est ce qui nous ouvrira la voie vers un avenir radieux, si Dieu le veut. » Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte et directeur des écoles Terra Sancta « Éduquons nos enfants à la paix, au pardon, à la tolérance, à l'amour et à l'acceptation des autres. Tel est le message de la Custodie de Terre Sainte . » Comme l’année dernière, les plus grands défis de cette année scolaire sont liés à la guerre, en particulier dans le nord du pays, où des alertes sont constamment lancées. DEACANO JERIES MANSOUR Inspecteur des établissements d'enseignement religieux au ministère de l'éducation « Au sein du ministère de l'éducation, nous travaillons d'arrache-pied pour assurer la sécurité des élèves. Nous avons commencé par créer des espaces sécurisés au sein de chaque école. Les élèves bénéficient désormais d'un environnement sûr pendant les heures de cours. » Fr. ABDEL MASIH FAHIM, ofm Directeur de l'école Terra Sancta de Ramla « Un autre défi est l'évolution rapide de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle (IA), qui se manifeste de manière effrayante dans les écoles et qui peut réduire les sentiments et les émotions humaines à l'impuissance, au point de transformer l'être humain en un simple appareil électronique. Nous nous préparons également sur ce front. » Cette année, l'école Terra Sancta de Ramla a été entièrement rénovée. Le 3 septembre, les classes de maternelle ont ainsi été inaugurées avec de nouveaux équipements pédagogiques et des aires de jeux. Le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte, a coupé le ruban inaugural et ouvert les nouvelles salles de classe pour les enfants qui, à petits pas, sont entrés dans le monde infini de l'éducation. SHIREEN NATOUR HAFI Directrice de l'éducation arabe au ministère de l'éducation « Je crois fermement en la vision du Fr. Abdel Masih. Il est très important d'inculquer des concepts, des valeurs et des bases éducatives solides à nos enfants, dès la petite enfance. » Les origines de l'école Terra Sancta de Ramla remontent à 1728, et son histoire se poursuit sans interruption jusqu'à aujourd'hui. RONEN AZARIA Directeur général de la municipalité de Ramla « La contribution de l'école Terra Sancta ne se situe pas seulement sur le plan de l'éducation, mais aussi sur le plan de la coexistence pacifique. Ceci dans une ville qui accueille des populations et des groupes divers. » Le train de l'éducation s'est mis en marche pacifiquement malgré la guerre et les difficultés, dans le but d'avancer, de prospérer et d'espérer un avenir meilleur. Fr. IBRAHIM FALTAS, ofm Vicaire de la Custodie de Terre Sainte et directeur des écoles Terra Sancta « Nous souhaitons à tous une année scolaire pleine de prospérité et de paix, et un avenir meilleur que le présent dans lequel nous vivons. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le calendrier liturgique nous a conduits le 8 septembre à la maison de sainte Anne et de saint Joachim, où, selon la tradition, la Vierge Marie est née. P. DAVID SULLIVAN, M.Afr. Recteur de la Basilique Sainte-Anne « La Nativité de la Vierge Marie est célébrée aujourd'hui à Sainte-Anne, le centre mondial de cette grande fête. C'est un lieu deux fois saint, parce que c'est aussi le lieu d'un miracle de Jésus, un miracle très important que nous lisons au chapitre 5 de l'évangile de Jean ; le paralytique qui est au bord d'une piscine, qui attend pour être le premier dans l'eau et qui n'y arrive jamais, puis Jésus arrive, Il lui demande, "veux-tu être guéri ? Prends ton grabat et marche". C'est donc à la fois le lieu de la naissance de Marie et le lieu d'un miracle de Jésus. Et nous sommes réunis aujourd'hui pour cette grande fête qu'est la nativité de Marie. » Une basilique habituellement très visitée par de nombreux pèlerins, dont la présence a malheureusement diminué depuis le début de la guerre. P. DAVID SULLIVAN, M.Afr. Recteur de la Basilique Sainte-Anne « Et donc cette année n'est pas qu'une année de tristesse, mais aussi une année d'espérance, parce que nous, nous prions pour la paix ; la tristesse est donc dépassée par l'espérance pour les chrétiens. Donc aujourd'hui, ce n'était pas une fête triste ; c'était une fête avec de la retenue bien sûr, mais aussi une grande prière pour la paix. » Compte tenu de la situation actuelle en Terre Sainte, seules les communautés religieuses locales étaient présentes à la célébration, avec quelques représentants du monde entier. Ils sont venus remercier celle qui a été prédestinée par Dieu à être la Mère de son Fils bien-aimé. HENRIQUE DOS REIS ESCUDEIROS Elève en théologie « Pour moi, c’est un sentiment indescriptible que de participer à ces célébrations sur le lieu où les évènements bibliques se sont déroulés, conformément à la tradition et à notre foi. Et aussi de rencontrer ceux qui travaillent ici en Terre Sainte, et qui sont engagés dans l'annonce de l'Évangile de Jésus. » GEOFFREY MWANGI, M.Afr. Elève en théologie « Je suis arrivé ici le 15 août. Je suis content que ma première grande fête soit celle-ci : la célébration de la Nativité de Marie, à l'endroit même où nous croyons qu'elle est née. C'était une belle célébration et je suis heureux d'être ici. » La messe a été présidée par le Fr. Michel Muhindo, de la Custodie de Terre Sainte, et concélébrée par les prêtres de la communauté franciscaine et les Pères Blancs, religieux missionnaires gardiens du lieu. Comme il s'agit d'un territoire français, Monsieur Quentin Lopinot, vice-consul général, était également présent et, comme le veut la tradition, la prière de bénédiction a été adressée à la France. C'est aussi le moment de prendre une décision face aux défis de notre temps, concernant la vie elle-même. Le Fr. Michel a voulu souligner l'absurdité de cette incapacité qu’a l’humain à garder ses propres enfants. Car la naissance de Marie nous révèle que toute vie porte en elle un projet divin. Fr. MICHAEL MUHINDO, ofm Custodie de Terre Sainte « La naissance de Marie nous montre, comme nous le lisons dans la lettre aux Romains, que Marie était prédestinée pour être la mère de Jésus, la mère de l'Emmanuel, du Dieu avec nous. Ainsi, chaque naissance est toujours un événement, chaque enfant est préservé, est prédestiné à quelque chose. Aujourd'hui, d'une manière particulière, l'Évangile nous invite, le monde entier, tout comme nous, à préserver la vie, à garder la vie, à sauvegarder la vie de toutes les manières possibles. D'une manière particulière, nous prions pour ces enfants tués à cause des cœurs endurcis de certains. » À la fin de la célébration, la procession s'est dirigée vers la grotte de la naissance de la Vierge, pour la vénération du lieu saint. Fr. MICHAEL MUHINDO, ofm Custodie de Terre Sainte « Avec la Nativité de Marie, nous demandons la grâce de chérir chaque jour notre vie chrétienne. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Mardi 10 septembre 2024, Sa Béatitude le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, a rendu une visite de solidarité à la paroisse latine de Jénine et a évalué les dommages causés par la récente opération militaire de dix jours qui s'est déroulée dans la ville. Accompagné de Mgr William Shomali, vicaire général, de plusieurs prêtres, de M. Sami El-Yousef, directeur général, et de représentants des départements des Dotations et de l'Ingénierie. Le Cardinal Pizzaballa et sa délégation ont été accueillis par le père Amer Jubran, curé de Jénine, et les PP. Labib Deibes, Elias Tabban, curé de Zababdeh, Miguel Jimenez, curé de Naplouse, plusieurs religieuses, des membres du Conseil pastoral de Jénine, des paroissiens locaux de Zababdeh et des groupes de scouts. Le père Amer a prononcé un discours de bienvenue, exprimant sa gratitude pour la visite et décrivant les dégâts considérables subis par les biens de la paroisse et les difficultés rencontrées par la communauté. La visite du cardinal comportait également une séance de discussion dans la salle paroissiale, au cours de laquelle les fidèles ont fait part de leurs besoins et de leurs espoirs. Dans son discours, le cardinal Pizzaballa a rassuré les personnes présentes : « Je suis venu pour être parmi vous et vous assurer que vous n'êtes pas seuls. Nous traversons une période difficile, mais il n'y a pas de place pour le désespoir. Ces pierres seront reconstruites. J'exhorte la communauté chrétienne de Jénine et des environs à rester unie et résiliante ». Le P. Elias a exprimé sa gratitude pour le soutien constant du Patriarcat, soulignant la nécessité de créer des opportunités d'emploi pour atténuer les difficultés financières. Il a appelé les fidèles à rester fermes et à collaborer avec la communauté et l'Église pour construire un avenir meilleur pour les générations futures. Pour conclure sa visite, le cardinal Pizzaballa et sa délégation ont parcouru les rues entourant la paroisse afin constater de visu les destructions causées par l'opération militaire. Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Nouvelles de la Lieutenance
Dans un premier temps, le groupe d’anciens étudiants a agrandi son usine et doublé la quantité initiale de lait. Ils utilisent aujourd’hui 600l/jour. Depuis notre rencontre en 2023, ils ont trouvé un marché dans toute la Jordanie, entre autres dans les grands restaurants, et ont passé un contrat avec une société de livraison présente dans tout le pays. Voici un échantillon des nouveaux équipements qu’ils souhaitent acquérir pour plus que doubler le volume de lait traité et engager 5 personnes supplémentaires : 1-Trois machines à emballer sous vide. Elle permet d'aspirer l'air des sacs de lait afin d'éviter la perte de poids et maintenir la qualité du lait, son prix est estimé à 700 JOD (900€)/pièce. (PIC 1) 2-Trois dispositifs d'analyse du lait (LACTOSCAN SP) ; cet appareil est utilisé pour garantir la qualité du lait aux différentes étapes de production. Son prix est estimé à 750 JOD (1000€)/pièce. (PIC 2) 3- Trois dispositifs de refroidissement du lait utilisé pour refroidir le lait après sa fermentation et sa transformation en yogourt. Il s'agit d'un appareil fabriqué localement, d'une valeur d'environ 1 700 JOD (2200€)/pièce. (PIC 3) 3- Trois barattes, également de fabrication locale, d'une valeur de 600 JOD (800€)/pièce. (PIC 4) Ils ont bien sûr aussi besoin de notre soutien financier pour l’agrandissement inévitable des locaux. Informations supplémentaires sur la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est Ce qui est exceptionnel dans cette crise, c'est qu'il s'agit du défi le plus important auquel les chrétiens ont été confrontés au cours des 100 dernières années, en raison de leur dépendance vis-à-vis du secteur du tourisme. En Cisjordanie, le taux de chômage des chrétiens est considéré comme le plus élevé de tous les temps (maintenant 68 à 72 % des jeunes chrétiens sont au chômage). 180 000 travailleurs palestiniens travaillaient en Israël - ils ont perdu l'accès à leurs moyens de subsistance en Israël, y compris quelque 3500 chrétiens. Cette situation a exercé une pression considérable sur le Patriarcat latin pour qu'il allège une partie de leurs souffrances en leur offrant des emplois temporaires (6 mois - rotation), un programme de rémunération en espèces pour le travail, des coupons alimentaires, une aide pour les loyers et les factures, des médicaments pour les patients souffrant de maladies chroniques, des opérations médicales vitales, une formation professionnelle pour améliorer leur employabilité, et en subventionnant les frais de scolarité pour les plus nécessiteux (écoles et universités). L'industrie hôtelière est totalement paralysée : 84 hôtels (1660 employés), 241 ateliers locaux de bois d'olivier et de nacre (1205 employés), 45 agences de tourisme (90 employés), 267 guides touristiques, 90 boutiques de souvenirs (900 employés), 20 restaurants touristiques (500 employés) et 91 colporteurs ont totalement perdu leur emploi, sans parler des 325 femmes qui travaillaient dans la broderie et les travaux de couture et qui ne sont plus en mesure de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille. De nombreux parents chrétiens envisagent maintenant d'abandonner les études universitaires de leurs enfants parce qu'ils ne sont plus en mesure de couvrir les frais de minerval. Un nouveau phénomène a commencé à se produire au sein des départements du PLJ : nous avons maintenant ce que nous appelons ici les « nouveaux pauvres » car plusieurs noms se sont ajoutés à notre registre des cas de difficultés sociales, nous avons commencé à voir de nouvelles personnes nous approcher pour la première fois depuis l'établissement du département social du PLJ.
« Pâques reste l'événement qui unit l'éternité de Dieu dans le Christ, avec notre temps. » C’est pour vivre intensément cet événement (résumé magistralement par notre Cardinal Grand Maître) que se sont retrouvés des Chevaliers et Dames de notre Lieutenance avec la communauté paroissiale du Sablon pour la veillée pascale dans notre église capitulaire, présidée par le Révérend Père Elie Khoueiry. Le Cardinal Grand Maître poursuit son message pascal : « Cette année encore, malgré les drames qui bouleversent la Terre Sainte, accueillons cette invitation adressée à Pierre et à Jean, ces paroles du Seigneur qu'Il traduit ensuite en un geste sacramentel ; non pas par une quelconque habitude qui accompagne souvent les dates anniversaires, mais pour rendre présente la grâce pascale comme si c'était l'unique ou même la dernière de notre vie. C'est bien lors de la dernière Cène avec Jésus, avant sa passion, que les Apôtres comprennent le sens de la nouvelle « Alliance » fondée sur le mystère de la mort et de la résurrection. Le « geste » accompli par Jésus lors de la dernière Cène, qui était resté pour ainsi dire « suspendu » en vue de la passion et de la mort du Seigneur, retrouve sa plénitude dans la Pâque de Résurrection du Seigneur, et il est restitué à la Communauté apostolique et à l'Église en tant qu'action de grâce. » Merci à la communauté paroissiale pour son accueil chaleureux tout au long de ce Triduum pascal ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Il est de tradition que la Lieutenance participe massivement à la célébration eucharistique du Jeudi Saint en son église capitulaire. Cette année n’a pas failli à la tradition : de nombreux Chevaliers et Dames ont répondu à cet appel d’une présence fervente et active. Fervente car « comme Pierre et Jean, nous sommes appelés cette année encore à nous préparer à Pâques, sachant bien qu'en tant que Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre, nous sommes inextricablement liés au mystère du Christ ; nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de l’invitation de Jésus : « Allez faire les préparatifs… la Pâque . », sans être spirituellement et émotionnellement impliqués dans le nouvel événement du Seigneur dans toute sa beauté et sa richesse. « Cette demande de Jésus nous concerne directement. » souligne le Cardinal Grand Maître dans son message pascal. Et il poursuit : « Dans le Triduum pascal, qui commence par la Cène eucharistique du Jeudi saint (premier jour), nous nous associons à la souffrance du Christ à Gethsémani, nous le suivons dans l'humiliation, la mort et l'ensevelissement (deuxième jour) et, faisant nôtre le silence sabbatique (troisième jour), nous restons dans l'attente de la Pâque de Résurrection, comme l'avait dit le Seigneur . »( https://www.oessh.va/ ) Active car nombreux sont celles et ceux qui ont accepté un service lors de cette soirée de prière présidée par le Curé-Doyen de la Cathédrale Saints Michel et Gudule (et membre de notre Lieutenance) Benoît Lobet : l’équipe liturgique, les lectures, le lavement des pieds, la procession vers la Chapelle Saint Marcou… Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Les membres de la Lieutenance se sont retrouvés nombreux le 09 mars pour prier pour leurs membres décédés au cours des 12 derniers mois et entourer leurs familles. Première célébration eucharistique de l’année qui réunit la Lieutenance, ce fut le moment choisi pour l’installation de notre nouveau Grand Prieur, Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai et membre de notre Ordre depuis 2007. Mais quelle est la mission du Grand Prieur ? Elle est « d’assister le Lieutenant et de coopérer avec lui à la direction spirituelle de la Lieutenance ; il en représente le guide spirituel, donne des directives et suit l’action des prieurs des sections diocésaines » (art 27 §2 des Statuts). Il s’agit donc d’un engagement qui s’ajoute à la fonction épiscopale d’évêque de Tournai. Cet engagement, le Rituel d’installation de l’Ordre du Saint-Sépulcre l’exprime de double façon : - poursuivre l’œuvre des apôtres qui ont toujours eu à cœur les lieux où le Seigneur a vécu, est mort et est ressuscité, et qui ont pris soin avec ardeur du « corps du Christ » vivant dans la communauté primitive des croyants ; - poursuivre avec zèle l’amour pour la terre de Jésus et ceux qui y vivent. Ce fut un grand moment de joie partagée d’accueillir Mgr Harpigny ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La messe pour les membres décédés au cours des 12 derniers mois réunit chaque année la Lieutenance de Belgique dans un grand recueillement. Ce 09 mars 2024 ce sont les prénoms et noms de 11 Chevaliers et Dames qui ont retenti dans le chœur de notre église capitulaire. En leur mémoire 11 bougies ont été allumées sur l’autel, bougies que les familles étaient invitées à reprendre avec elles pour les déposer au cimetière. Ces 11 Chevaliers et Dames s’étaient engagés, avec dévouement, non seulement à soutenir nos projets et aider nos frères et sœurs de Terre Sainte, mais aussi à témoigner pleinement de leur foi. La messe était présidée par le nouveau Grand Prieur de la Lieutenance, S.E. Mgr Guy Harpigny, accompagné de nombreux membres ecclésiastiques. Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Evêque auxiliaire pour le Brabant wallon, la mission de Mgr Jean-Luc Hudsyn s’est achevée le 31 décembre 2023. Une messe d’action de grâce fut célébrée 4 février en la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles. Il s’agissait bien sûr de le remercier pour ses nombreuses années au service de l’Eglise du diocèse et en particulier dans le Vicariat du Brabant wallon. La célébration fut émaillée de nombreux et émouvants discours de remerciements mais aussi de témoignages autour de la devise de Mgr Hudsyn ; « Afin qu’ils te connaissent ». En fin de célébration notre nouvel archevêque, Mgr Luc Terlinden, procéda à l’installation de ses successeurs pour les 5 prochaines années : • Madame Rebecca Charlier-Alsberge, déléguée épiscopale à qui la responsabilité globale du vicariat du Brabant wallon a été confiée ; • le doyen Alain de Maere qui sera son adjoint et plus spécialement référent pour les ministres ordonnés. Nous leur souhaitons plein succès dans cette belle mission ! Notre section diocésaine était représentée à cet événement d’importance par son Vice-Président, notre confrère Frank Foulon, notre confrère le Comte Etienne de Ribaucourt et son épouse, ainsi que par notre Lieutenant. Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Ce 24 février les impétrants et leurs parrains se sont retrouvés à l’abbaye de Grimbergen pour une journée d’information. Cette journée fait partie du programme général de formation organisé pour les nouveaux membres. Le programme est dense : organisé par notre Chancelier le Commandeur Benoît Sibille il il mêle des présentations de divers sujets, des moments d’échanges et de prières. Sont présentés aux futurs membres : l’organisation (inter)nationale de l’Ordre et celle du Patriarcat latin de Jérusalem, la situation en Terre Sainte, un exposé détaillé de nos projets sur le terrain, la spiritualité de notre Ordre, les moyens concrets de participer à la vie de la Lieutenance etc. La journée est entrecoupée d’un lunch, moment idéal de convivialité, et se termine par une célébration eucharistique. Un article plus détaillé sur cette journée est à lire dans le prochain Deus lo Vult . Merci aux différents présentateurs et à notre confrère le Commandeur Peter Nédé pour l’organisation pratique de cette journée ! Source: Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique Photo : © archives photographiques de la Lieutenance © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
L’église Notre-Dame des Victoires au Sablon à Bruxelles fut construite par le Serment des Arbalétriers au XVe siècle car, ayant recueilli la statue de la Vierge venue miraculeusement par bateau d’Anvers, les pèlerins y affluèrent. La procession de la statue miraculeuse autour de l’église est l’origine de l’Ommegang de Bruxelles. C’est un mot néerlandais qui signifie « marche autour ». Chaque année ce cortège de 1 400 figurants en costume du XVIe siècle part encore de l’église entourant les figures de Charles Quint et de son fils le futur roi Philippe II pour rejoindre la Grand-Place. Cette perle de style gothique bénéficia au cours des siècles des générosités des familles Habsbourg, de la Tour et Tassis et d’Arenberg. Les Habsbourg y venaient souvent et par exemple la soeur de Charles-Quint, Marie de Hongrie y fut baptisée. À cette époque de magnifiques vitraux furent installés qui malheureusement furent détruits par une tornade. Il faudra attendre le XIXe et XXe siècle pour que des vitraux avec plus de 300 blasons entourant des saints y soient installés. L’église contient de nombreux monuments funéraires dont la splendide chapelle sépulcrale de style baroque où une quinzaine de Princes de la Tour et Tassis reposent dans une crypte. Le nom « Notre-Dame des Victoires » fait écho à la victoire éclatante de la flotte chrétienne à Lépante contre les Ottomans le 7 octobre 1571. Elle devint église capitulaire de la Lieutenance de Belgique de l’Ordre du Saint-Sépulcre en 1930. Le dimanche 3 mai 1931 y eut lieu l’installation canonique du chapitre national de l’Ordre. Auparavant déjà en 1867 Mgr Valerga, premier Patriarche latin à Jérusalem de l’époque moderne, inaugura en l’église au Sablon les fresques du choeur retrouvées lors de l’enlèvement des stalles. Deux grandes verrières, dons de la Lieutenance belge de l’Ordre du Saint-Sépulcre furent installées dans le choeur en 1933. L’une représente l’adoubement d’un chevalier par le cardinal de l’époque, le cardinal Van Roey, l’autre la tentative, initiée en 1558 à Hoogstraten par un Anversois, de constituer un ordre du Saint-Sépulcre en réunissant les nombreux chevaliers qui s’étaient fait adouber à Jérusalem par le Père Custode. On proposa la maitrise au roi Philippe II qui refusa. Chaque année la Lieutenance de Belgique y célèbre la Messe des défunts, les cérémonies d’adoubement et la fête de Notre-Dame Reine de Palestine. Pendant la Semaine Sainte les membres de l’Ordre assistent nombreux aux célébrations. L’église est aussi le lieu de ralliement des deux Serments des arbalétriers, de l’Ommegang, des Messes pour l’Europe, de la confrérie Saint-Yves et d’autres confréries dévotes. Daniel van Steenberghe Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Autres nouvelles
Le 11 décembre, la Place Santa Maria in Trastevere à Rome a été illuminée par des bougies symboliques de foi et d’espérance, lors d’une prière dédiée à la paix dans le monde présidée par le Cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, et par le Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte. S.Em. le Cardinal MATTEO ZUPPI Président de la Conférence épiscopale italienne « Il s'agit d'un espoir de paix ! Nous avons allumé tant de bougies. Espérons que la lumière de l'espoir puisse éclairer cette obscurité profonde provoquée par la division, la haine et la violence. Que ce soit, pour les chrétiens, un Noël de paix. La paix est toujours pour tous et de tous, et nous devons tous choisir le chemin de la paix. » La participation du Fr. Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte, a été un témoignage vivant des blessures d'une terre qui a vu naître la paix mais qui souffre aujourd'hui sous le poids des guerres et des divisions. Fr. IBRAHIM FALTAS, O.F.M Vicaire de la Custodie de Terre Sainte « Nous avons participé à cette veillée pour la paix parce que, vraiment, nous avons besoin de paix. Nous avons prié pour la paix dans le monde, et nous espérons qu'avant Noël, cette paix dont nous avons tous besoin s'accomplira. » ANNA JABOR Alep – Syrie « J'ai vécu la guerre en Syrie pendant de nombreuses années. Cela n'a jamais été facile. À la naissance de ma fille, nous sommes venus en Italie. Aujourd'hui, nous vivons ici, enfin en paix. Nous rêvons toujours d'un monde où règne la paix partout. C'est un jour très important pour moi et pour tous ceux qui, comme moi, souhaitent la paix. » ANNA JABOR Alep – Syrie « Je m'adresse aujourd'hui à mon pays et à ma famille en Syrie pour leur dire : nous ne vous oublierons pas. Prions chaque jour, chaque heure, pour que la paix revienne sur notre terre et que les guerres cessent partout dans le monde. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de la prière, car la seule véritable solution à toutes les guerres est la paix. » Face au drame de la guerre, la prière se révèle comme un pont de salut qui unit l'homme à Dieu. Le Christ a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ». Alors, Seigneur, écoute et réponds à nos prières. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © shutterstock.com photo Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
La Terre Sainte continue d’être au centre des préoccupations du Pape François qui ne se lasse pas de renouveler son appel à la paix pour que la vie l’emporte sur la mort dans cette bande de terre qui souffre tant en ce moment et qui est si chère au cœur de chacun. Ces derniers mois, à plusieurs reprises le Pape François a souhaité une présence d’Israël et de la Palestine à ses côtés. Le 18 mai, à Vérone, au cours de la rencontre « Arènes de la paix - Justice et paix s’embrasseront » prévue dans le cadre de la visite pastorale du Saint-Père dans cette ville, un Israélien et un Palestinien de l’association « Le Cercle des parents », qui réunit depuis des années les proches des personnes tuées dans le conflit en Terre Sainte, ont brièvement fait part de leur expérience. Maoz Inon est un entrepreneur israélien qui s’efforce d’œuvrer pour la paix. Ses parents ont été tués par le Hamas le 7 octobre. Aziz Abu Sarah est palestinien et son frère a été tué par des soldats israéliens. « Notre douleur et nos souffrances nous ont rapprochés, nous ont amenés à dialoguer pour faire naître un avenir meilleur », ont déclaré Maoz et Aziz avant d’être interrompus par les longs applaudissements de toutes les personnes réunies dans les arènes de Vérone à l’occasion de la visite du Pape François. « Nous sommes des entrepreneurs et nous croyons que la paix est la plus grande entreprise à réaliser », ont-ils déclaré avant d’aller ensemble embrasser le Pape François qui leur a adressé des mots d’encouragement. Quelques jours plus tard, les 25 et 26 mai, la première Journée mondiale des enfants a eu lieu au Vatican, journée à laquelle une petite délégation de Jérusalem et de Bethléem a également eu la joie de participer. Cette délégation a été reçue personnellement par le Pape François avec d’autres enfants des zones de guerre. Malgré les difficultés rencontrées par ces jeunes, leur présence est porteuse d’espoir. Les enfants de Gaza se sont joints spirituellement à l’événement en envoyant une courte vidéo (en ligne sur Youtube). Enfin, ce fut profondément touchant de revoir le Pape François le 7 juin 2024 dans les jardins du Vatican, dix ans après l’invocation historique pour la paix en Terre Sainte. François a rappelé l’événement en ces termes : « Le Président de l’État d’Israël de l’époque, feu Shimon Peres, et le Président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas, avaient accepté mon invitation à venir ici pour implorer de Dieu le don de la paix. Quelques semaines plus tôt, j’étais en pèlerinage en Terre Sainte et j’y avais exprimé le grand désir que les deux se rencontrent, pour accomplir un geste significatif, historique, de dialogue et de paix ». La situation actuelle semble nous plonger encore plus dans les ténèbres que par le passé, et le Pape François, dans son discours prononcé en présence des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, en particulier ceux d’Israël et de Palestine, et de plusieurs membres du Collège cardinalice, a poursuivi avec ces mots : « Chaque jour, je prie pour que cette guerre s’achève enfin. Je pense à tous ceux qui souffrent, en Israël et en Palestine : aux chrétiens, aux juifs, aux musulmans. Je pense à combien il est urgent que, des décombres de Gaza, surgisse enfin la décision de faire taire les armes et, par conséquent, j’appelle à un cessez-le-feu ». Il y a dix ans, un olivier a été planté dans les jardins du Vatican à l’occasion de cette prière pour la paix. « Ce soir, nous voulons renouveler notre prière, nous voulons encore élever vers Dieu notre supplique pour la paix, comme nous l’avons fait il y a dix ans. Nous voulons demander au Seigneur de faire croître encore l’olivier que nous avons planté ce jour-là : il est déjà devenu fort, luxuriant, parce qu’il a été à l’abri des vents et arrosé avec soin. De la même manière, nous devons demander à Dieu que la paix germe dans le cœur de chaque homme, dans chaque peuple et nation, dans chaque parcelle de terre, à l’abri des vents de la guerre et arrosée par ceux qui s’efforcent chaque jour de vivre en fraternité », a conclu le Saint-Père. Elena Dini Source: Site Web Vatican News Photo : © archives photographiques personnelles lds © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Au milieu des scènes de dévastation et des cicatrices générées par le conflit, telles que les rues couvertes de décombres et les maisons détruites, la main de la Mission pontificale à Jérusalem se tend avec générosité et compassion, dans le but d'aider les personnes les plus faibles et les plus vulnérables de la société, à savoir les enfants. CITOYEN DE GAZA « Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une véritable famine. Depuis le début de la guerre, nous vivons des circonstances difficiles, qui affectent gravement les enfants. Nous avons perdu tant d'entre eux. Moi-même, j'ai perdu des proches à cause de la faim. Il n'y a ni eau, ni nourriture, ni même de lait pour les enfants. La sécheresse s'est répandue dans toute la région et, malheureusement, les médias n'ont pas parlé de cette vérité. De nombreux enfants sont morts de faim chez eux, et leurs familles n'ont rien pu faire pour les aider. » CITOYEN DE GAZA « Nous avons vécu des situations difficiles en raison de l'intensité des bombardements et des destructions. Nous ne savions plus où aller ni quoi donner à manger à nos enfants. J'ai nourri mes enfants avec des herbes sauvages comme la mauve, et nous avons dû les sevrer tôt. Ils ont été confrontés à des problèmes très difficiles, à des maladies. » Depuis le début de la guerre, le 7 octobre, les églises de Gaza sont devenues des lieux de refuge pour les personnes déplacées. La Mission pontificale, en coordination avec des organisations partenaires, s'est engagée à leur fournir tout le nécessaire à la vie et la dignité humaine. Malgré la dévastation, les réfugiés n'ont pas perdu l'espoir de rentrer chez eux. Ils s'accrochent à la foi et placent leur espoir en Dieu. P. SILAS Curé de la paroisse grecque-orthodoxe St Porphyrios à Gaza « Nous sommes ici dans l'église St Porphyrios, au nord de la bande de Gaza. Depuis le début de la guerre, de nombreux événements se sont produits ici. Notre église a été bombardée ; nous y avons vécu avec des musulmans et des chrétiens. Il est important de rappeler que les organisations n'ont pas cessé de nous fournir de l'aide. La Mission pontificale, en collaboration avec de nombreuses autres organisations, a ainsi pu nous soutenir depuis le début de la guerre, et nous lui en sommes très reconnaissants. Elle nous envoie notamment des colis alimentaires, des médicaments et de l'eau potable. » JOSEPH HAZBOUN Directeur régional de la Mission pontificale à Jérusalem « La situation, en particulier dans le nord de Gaza, est tragique. Il y a des pénuries de nourriture et d'eau, alors quand nous avons enfin pu agir, nous avons immédiatement envoyé des repas là-bas. Grâce à Dieu, cette fois-ci nous avons pu fournir de la nourriture à environ un millier de personnes dans le nord de Gaza. Le nombre reste insuffisant, mais c'est déjà un début. » Outre les pénuries de nourriture dues à la fermeture des frontières, la population doit également faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires de base. CITOYEN DE GAZA « Nous remercions la Mission pontificale pour ses contributions et dons. Et nous remercions Dieu qui, en réponse à nos prières, nous a envoyé tout ce qui était possible. » JOSEPH HAZBOUN Directeur régional de la Mission pontificale à Jérusalem « Nous prions et espérons que la guerre se termine rapidement. Malheureusement, pour l'instant ses effets continuent de s'étendre sur la Cisjordanie et à Jérusalem. Le taux de chômage à Bethléem a augmenté de manière significative, principalement parce que les gens ont vu leurs permis annulés et ne peuvent plus aller travailler à Jérusalem, ce qui aggrave considérablement les difficultés des familles en Cisjordanie. Nous essayons actuellement d'intervenir le plus possible dans la région de Bethléem et de Jérusalem. Notre message à tous nos jeunes et nos familles est de rester sur place ; si Dieu le veut, nous parviendrons bientôt à une solution qui garantira une vie décente à tous. » Jésus-Christ dit : « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli dans votre maison. » La Mission pontificale répond à cet appel. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Terra Santa News Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Le Patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, s'exprime sur cette nouvelle Semaine Sainte marquée par la guerre. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Ce n'est pas la première fois qu'il y a une guerre ici, donc ce n'est pas tant la guerre qui rend les choses plus difficiles – nous avons tellement de conflits ! Non, ce qui est difficile, c'est ce contexte de haine, de ressentiment, de manque de confiance, de frustration. Tous ces sentiments négatifs qui vont de pair avec la guerre, et qui rendent la situation beaucoup plus difficile. Les conflits précédents, on savait qu'ils se termineraient, puis qu'ils reprendraient plus ou moins. Aujourd'hui, on ne sait plus. Bien sûr, on finira par repartir, reprendre, mais on ne sait pas quand ni comment. Tout cela rend le climat actuel beaucoup plus lourd. » Le Patriarche souligne également la gravité de la situation actuelle dans la paroisse de Gaza. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « C'est une situation intolérable, incompréhensible. Ce n'est pas la première fois que la faim est employée comme instrument de guerre. En réalité, je ne sais pas si on peut qualifier ça ainsi – je ne suis pas militaire, je ne veux pas entrer dans ce domaine – mais c'est objectivement une situation intolérable. Nous avons toujours eu beaucoup de problèmes, toutes sortes de problèmes. La situation économique, la situation financière, a toujours été très fragile. Mais il n'y a jamais eu de famine. C'est la première fois que nous devons faire face à une véritable faim, et c'est insoutenable. Et je pense que toutes les communautés religieuses, politiques et sociales doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à cette situation. » Au-delà de la tragédie humanitaire de Gaza, il existe un autre problème très grave pour les chrétiens de Palestine et de toute la Terre Sainte. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « L'urgence économique dans les territoires palestiniens, en particulier dans la région de Bethléem, est très claire et aiguë. Les Églises, toutes les Églises, en particulier le Patriarcat, l'Église catholique, la Custodie, en bref, les différentes réalités de l'Église catholique, s'efforcent de répondre à cette crise, de créer du travail... Mais, au moins temporairement, la situation a besoin d'être débloquée. » Le Patriarche invite également les pèlerins à revenir en Terre Sainte. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Je crois qu'il est également temps d'inviter les pèlerins à revenir en Terre Sainte. Je comprends très bien qu'il y ait beaucoup de peur. Je comprends que les images diffusées par les médias soient effrayantes, mais je pense que revenir ici, aujourd'hui, c'est possible. Il est possible de faire un pèlerinage en Terre Sainte, peut-être pas aussi complet que par le passé, mais de revenir tout de même. Ce serait une très belle forme de soutien, très concrète, ne serait-ce que pour la petite communauté de Bethléem. » Dans toutes les communautés religieuses, il existe de nombreuses initiatives de prière qui contribuent à entretenir l'espoir. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « La prière est avant tout une aide précieuse. Surtout à Pâques. Parce que les deux moments principaux de l'année liturgique, Noël et Pâques, ne peuvent être célébrés sans prononcer le nom de Jérusalem. Par conséquent, et surtout à Pâques, c'est un salut que toute l'Église du monde, dans la prière, adresse à l'Église de Jérusalem, où la Pâque a été célébrée et est encore célébrée sur ces mêmes lieux. C'est aussi le moment de la collecte du Vendredi saint, qui est un instrument de soutien important. Mais c'est également un temps, en général, pour se rappeler que la prière doit aussi se transformer en une action, un geste, une attention concrète, surtout envers cette petite Église, cette petite communauté. » Le Patriarche parle également de l'importance de maintenir le témoignage chrétien en Terre Sainte par la prière et l'aide économique. S.B. LE CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « On ne peut pas penser à Jérusalem sans penser aux chrétiens, on ne peut pas penser à la Terre Sainte sans penser à sa présence chrétienne. Depuis le début, depuis l'époque de Jésus, nous nous sommes toujours trouvés ici, dans ces lieux, pour faire mémoire de la vie même de Jésus, de son témoignage, surtout en tant qu'Église. Nous avons ici un témoignage de Pâques. Il est donc important que cette vocation de l'Église se poursuive ici, en Terre Sainte, avec cette petite communauté. Car même petite, elle garde vivante la mémoire concrète de ce que Jésus a fait ici. » Source: Site Web Christian Media Center Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Cette belle basilique nocturne nous fait revivre l'expérience de Jésus en Sa nuit de choix : le choix de l'obéissance, le choix de renoncer à Sa propre volonté, de Se rendre et de S’abandonner entre les mains du Père. C'est avec ces mots que le Fr. Paolo Messina a ouvert sa deuxième méditation de Carême dans la basilique de Gethsémani, choisissant de la consacrer à la solitude de Jésus dans Sa prière au Père. Fr. PAOLO MESSINA, ofm Cap Gardien de la Fraternité de Jérusalem « Jésus demande à ce moment-là qu’on ne Le laisse pas seul. C'est beau parce que c'est précisément dans ce moment d'angoisse qu’Il se révèle totalement, qu’Il ouvre totalement son cœur, même dans ce qu’Il a de plus fragile, et qu’Il n'a pas peur de se montrer aux hommes. Il ne veut pas rester seul, mais Il demande la proximité de Ses disciples, en particulier de ces trois disciples qui sont restés près de Lui au moment où ils pouvaient voir Sa gloire et contempler Ses miracles de plus près. » Au centre de la basilique se trouve la pierre, mémorial de cet épisode où Jésus comprend et choisit, selon la volonté du Père, de boire la coupe de la passion. Fr. PAOLO MESSINA, ofm Cap Gardien de la Fraternité de Jérusalem « Nous devons entrer dans ce silence précisément pour décider par nous-mêmes du choix à faire. Pensons à ces femmes qui doivent choisir de porter une grossesse. Je viens d'un pays tourmenté par la mafia ; pensons à ces entrepreneurs honnêtes qui l’ont dénoncée. Nous vivons aujourd’hui des moments difficiles, et nous nous sentons vraiment seuls. Mais c'est précisément en entrant dans ce silence et en ressentant cette solitude que nous pourrons entendre la voix du Père. Alors, au moment même de notre solitude, nous découvrirons qu'il y a un Père qui nous accompagne, qui nous soutient. Luc le dit à travers l'image décrite d'un ange qui se rend précisément pour soutenir la prière et la solitude de Jésus Le Père est proche de nous, si nous le laissons s’approcher. » L'Eucharistie, avec les vêpres solennelles, a été présidée par le Fr. Alberto Pari, secrétaire de la Custodie de Terre Sainte, et concélébrée par les frères et les prêtres de la Custodie présents en Terre Sainte. Là où Jésus a souffert de la solitude et de l'abandon, là où Il a accepté et embrassé en toute liberté et par amour la volonté du Père, nous implorons à Dieu la grâce d'imiter Son exemple afin de pouvoir affronter, en donnant un clair témoignage chrétien, les épreuves de la vie. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Au bord du lac de Tibériade, entre Tabgha et Capharnaüm, se trouve le Sanctuaire des Béatitudes, géré et entretenu par les Sœurs Franciscaines Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie. L'église de ce sanctuaire a été conçue par l'architecte italien Antonio Barluzzi entre 1936 et 1938, sur les vestiges de quelques bâtiments byzantins du IVe siècle, à l'endroit où la tradition situe le Sermon de Jésus sur la montagne. Lors du dimanche consacré à ce souvenir, l'Église de Galilée s'est rassemblée autour de l'autel pour vivre la liturgie en tant que communauté de fidèles. La messe a été présidée par Sa Béatitude le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins, et concélébrée par Mgr Youssef Matta, Archevêque grec-melkite de Galilée, Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, évêque émérite, Mgr Moussa Al-Hajj, Archevêque maronite de Haïfa et de Terre Sainte et Mgr Piotr Przyborek, Évêque auxiliaire de Gdansk (Pologne). De nombreux prêtres des paroisses et communautés de Galilée et d'autres régions, réunis avec leurs paroissiens, ainsi que de nombreuses familles religieuses ont rempli la petite église, bondée en raison de la pluie. Dans un monde où le pouvoir des puissants semble prévaloir, « les Béatitudes montrent le chemin qui marque la vie de tout chrétien ». Une parole de Sa Béatitude Pierbattista Pizzaballa qui, dans son homélie, a voulu souligner qu'au milieu de tant de haine et de violence, nos décisions et nos pensées se devaient d'être conformes aux enseignements du Christ, proposés dans l'Évangile. S.B. le Cardinal PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Les Béatitudes, qui sont au cœur de la foi chrétienne, nous rappellent – surtout en ce temps où il semble qu'être fort, être dur et l'emporter sur les autres est la seule loi qui régit le monde – que la douceur, et être pauvre en Christ, sont les seules façons de conduire le monde à grandir dans l'amour et le respect des uns et des autres. » Après la messe a eu lieu un moment de répit malgré la pluie, qui a permis à tous les fidèles réunis de profiter et de respirer l'air agréable du Mont des Béatitudes, qui surplombe le lac, et de partager un temps de fraternité et d'amitié. S.B. le Cardinal PIERBATTISTA PIZZABALLA Patriarche de Jérusalem des Latins « Je pense qu'il est très beau, malgré le temps et la période actuelle, de voir comment notre peuple et nos familles continuent de vouloir se réunir et se rassembler, avec un fort sens de la communauté, autour de la Parole, sur les lieux mêmes de l'Évangile. » Puisse le Christ, qui a parcouru la Galilée et proclamé que les artisans de paix seraient appelés enfants de Dieu, poursuivre Son œuvre de salut dans la vie de chaque chrétien, afin d'apporter sur cette Terre Sainte les semences de la paix et de l'espoir. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Ponts entre la Terre Sainte et les chrétiens du monde entier, ces Frères Mineurs présents aujourd'hui dans 70 commissariats de 60 nations sont considérés comme des « ambassadeurs » de la Custodie de Terre Sainte. Fr. SILVIO ROGELIO DE LA FUENTE, ofm Délégué aux commissariats de Terre Sainte « Les commissaires de la Custodie de Terre Sainte sont bien connus à travers le monde. Leur service est très important pour nous, parce que ce sont eux qui parlent de la Custodie de Terre Sainte et font connaître nos activités, ce sont eux qui encouragent les groupes de pèlerins à venir ici en Terre Sainte, à participer à la collecte du Vendredi Saint, à organiser différents types de collecte pour aider les chrétiens de l'Église Mère de Jérusalem. » « Il est également important de rappeler que, dans différentes parties du monde, les commissaires, en plus d'être aidés par les commissaires adjoints, sont également soutenus par de nombreux laïcs. Et ces laïcs qui s'engagent dans ce service sont donc aussi des ambassadeurs de Terre Sainte. Nous avons vraiment de la chance d'avoir beaucoup de personnes, beaucoup d'ambassadeurs qui parlent, qui transmettent, qui montrent ce que nous faisons ici en Terre Sainte, ce qu’est notre service. D’une certaine manière, ils sont aussi directement liés à nous, et font partie de notre mission ici en Terre Sainte. » La présence des Franciscains en Terre Sainte remonte à 1217, année où fut célébré le premier Chapitre général des Frères Mineurs à Santa Maria degli Angeli, près d'Assise. Saint François, d'un geste inspiré, décida alors d'envoyer ses frères dans toutes les nations. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte « Notre présence dure depuis 800 ans. En pratique, après environ un siècle, cette mission franciscaine en Terre Sainte est devenue, par volonté du Pape Clément VI, la Custodie de Terre Sainte, c'est-à-dire la Custodie des Lieux Saints qui nous ont été confiés. Plus tard, après environ un autre siècle, en 1421, le 14 février, un autre pape, Martin V, a donné à la Custodie la possibilité d'avoir des "ambassadeurs" à travers le monde : les Commissaires de Terre Sainte. » En 1421, le pape Martin V publia sa bulle « His quae pro ecclesiasticarum », qui devint l'acte de naissance des Commissariats de Terre Sainte. Une histoire très bien documentée dans les archives de la Custodie ,et qui a également été confirmée par les papes Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François. La présence franciscaine en Terre Sainte, au cours de ces 800 ans, a toujours été marquée par de grands défis. Et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Fr. SILVIO ROGELIO DE LA FUENTE, ofm Délégué aux commissariats de Terre Sainte « Depuis le 7 octobre, date à laquelle a éclaté cette guerre, nous nous trouvons dans une situation très difficile. Nos enfants ne peuvent plus aller à l'école. Et nos fidèles ne peuvent même plus aller travailler car beaucoup d’entre eux sont originaires des territoires palestiniens. Ainsi, pour venir ici à Jérusalem, par exemple, ceux de Bethléem ont besoin d'un permis, que nous essayons de leur fournir. » « Mais malgré tout, nous, les frères, continuons à faire ce que nous faisons depuis 800 ans. Il faut que les gens continuent à soutenir l’Église catholique ici en Terre Sainte, tant en accueillant des pèlerins qu’en soutenant l’Église locale. En ce moment, nous faisons d’ailleurs davantage pour soutenir l'Église locale car malheureusement les pèlerins qui viennent sont très peu nombreux compte tenu de la situation. » Actuellement, les commissaires de Terre Sainte sont répartis dans 60 pays du monde pour un total de 70 commissariats. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique
Du 9 au 12 février, les membres de la Fondation Homo Viator - San Teobaldo, du diocèse de Vicence, ont effectué un pèlerinage pour aller visiter l’Église mère de Jérusalem. Le thème du voyage s’intitulait « Être des artisans de paix dans le partage ». P. GIUSEPPE BONATO (Beppino) Délégué à la vie consacrée - Diocèse de Vincence « Parce que nous avons compris depuis longtemps que nos Églises ne peuvent pas vivre sans l’Église de Jérusalem. Parce que nous voulons être avec Jésus et Sa communauté, dans Sa prière, dans Sa souffrance, dans Son sacrifice, dans Son esprit de partage et de compassion envers les larmes de tous les hommes d'aujourd'hui. » Le pèlerinage n’a duré que quelques jours, mais a été riche de rencontres et de partage. Les pèlerins, accueillis par le Fr. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, ont également visité le Studium Biblicum Franciscanum, afin d’y partager les joies et les défis de ce temps. La Fondation Homo Viator coordonne un certain nombre d'activités, dont les pèlerinages en Terre Sainte, en utilisant une méthode particulière inspirée du pèlerinage d'Egeria au IVe siècle. Textes et contextes sont ainsi explorés ensemble. C'est pourquoi le Studium Biblicum est un grand allié de leur mission, car là-bas, le texte biblique ouvre le contexte, et vice versa. P. RAIMONDO SINIBALDI Président de la Fondation Homo Viator - San Teobaldo « Pour comprendre le contexte, il faut connaître les sciences humaines. Elles nous apportent des éléments significatifs, comme l'histoire et la géographie, la topographie, l'archéologie, etc. D’où l'importance du Studium Biblicum Franciscanum. Parce que l'Évangile, la Parole de Dieu, nous aide à être plus "humains". » D'autres moments de partage ont eu lieu à Gethsémani, avec le Fr. Diego, également du diocèse de Vincence. Une autre visite a permis de renforcer les liens avec les Sœurs Dorothées de Jérusalem et de Bethléem, ainsi qu’avec la communauté locale, notamment en la personne du chauffeur Rimon, de Nazareth, qui travaille avec la fondation depuis 20 ans. Des rencontres qui ont aussi mené à un temps d'écoute des difficultés en cette période de guerre. Giulia, qui fait partie de l'Action Catholique, nous raconte qu'elle a été frappée de ne pas voir de pèlerins, des magasins fermés, et tant de désolation dans le cœur des habitants. GIULIA AGOSTINI Action Catholique Italie – Diocèse de Vincence « Le fait d'être ici, même en ces temps difficiles, est précisément une expérience concrète de fraternité. Nous ne laissons pas seuls nos frères et sœurs chrétiens qui vivent un temps d'épreuve sur cette terre. » Lauro, père de famille et journaliste pour le diocèse, a pu partager la lassitude des parents, qui pensent à l'avenir de leurs enfants, et aussi l'attrait de la communauté chrétienne, qui a besoin de présence et de proximité. LAURO PAOLETTO Journaliste – Diocèse de Vincence « Le Fr Diego Dalla Gassa, que nous avons rencontré, nous a dit : "pour celui qui souffre, savoir qu'il y a quelqu'un de proche fait toute la différence". Et il a donné l'exemple de la croix, quand Marie est sous la croix avec le disciple bien-aimé. C’est une grande invitation à être proche. Nous n'avons pratiquement rien fait en venant ici, mais ces mots ont donné tout un sens à notre pèlerinage, et nous ont permis d'inviter d'autres personnes à venir et à être proches de ces gens. » Lundi, avant de rentrer en Italie, les pèlerins ont également pu partager un moment fraternel avec le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem. P. RAIMONDO SINIBALDI Président de la Fondation Homo Viator « Nous espérons que notre Fondation sera vraiment être une aide, un stimulant, une opportunité pour aider des hommes et des femmes à se mettre en route vers le Christ. » Source: Site Web Christian Media Center Photo: © shutterstock.com photo Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique