« Avoir confiance en l'amour » : les Sœurs du Rosaire de Jérusalem à Gaza
5 Décembre 2023
Dans le quartier de Mamilla, cœur géographique de la Ville Sainte, se trouve le couvent des Sœurs du Rosaire de Jérusalem. Cette congrégation a été fondée à la fin du XIXe siècle par la religieuse palestinienne Marie-Alphonsine Ghattas, proclamée sainte par l'Église catholique en mai 2015.
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« C'est une grâce pour nous d'être sœurs du Rosaire de Jérusalem. Il existe en effet une relation profonde entre notre fondation et le fait d'être ici, en Terre Sainte, à la source du christianisme. Nous avons été fondées dans le monde arabe, par un groupe de jeunes filles arabes. Notre mission est de contribuer à l’éducation des jeunes filles et des femmes. Nous formons des générations de bons citoyens, de chrétiens engagés dans la vie de l'Église... tout cela à travers l'éducation offerte à la fois dans nos écoles, et par le travail dans les paroisses, où nous travaillons aux côtés de nos frères, les prêtres du Patriarcat latin. Car en plus de notre fondatrice, Sœur Marie Alfonsine, nous avons aussi un cofondateur, si l'on peut dire, qui était le Père Joseph Tannus, prêtre du Patriarcat latin de Jérusalem. »
L'église de Mamilla, dans sa structure architecturale, rappelle les mystères du rosaire, les étapes de la vie du Christ. En les méditant, les sœurs se ressourcent chaque jour pour mener à bien leur intense activité apostolique.
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« Nous avons trois écoles. L'une est à Beit Hanina et compte plus de 2 000 élèves, toutes des filles de Jérusalem ou des environs. Une autre se trouve à Bethléem, et la dernière à Gaza. Celle-ci compte 1 180 élèves, dont seulement 75 sont chrétiens. Aujourd'hui, elle est dépassée par la guerre. »
La congrégation gère également un centre qui forme des jeunes filles à la couture et à la création de vêtements. Il est la métaphore d'une mission plus profonde ; celle qui consiste à tisser et à coudre des relations significatives au sein desquelles construire un véritable dialogue entre tous. Ainsi, habillés d'espoir, nous regardons vers un avenir qui devient possible aussi grâce à la présence de ces sœurs qui ont choisi de rester à Gaza aujourd'hui.
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« Nous sommes en contact quotidien avec nos sœurs à Gaza. Ma première réaction, étant quelque peu responsable de leur sécurité, a été de leur demander de partir, mais j'ai finalement changé d'avis lorsque j'ai vu qu’elles préféraient rester avec les gens là-bas. Elles ont fait le choix de rester au côté de gens avec lesquels elles ont partagé des souffrances, de la joie, et des défis pendant des années, surtout depuis la fermeture de 2007. »
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« Il faut dire que nous sommes au Moyen-Orient, dans une région très délicate du monde. Avoir à faire face au danger, à n'importe quel type de guerre ou de problème géopolitique, c'est quelque chose qui nous appelle à rester proches des gens pour les aider spirituellement, moralement et matériellement. Aujourd’hui, il nous faut aussi rester particulièrement proche de nos propres sœurs, afin de les aider à garder la foi, à entrer dans la volonté de Dieu. Je respecte leur choix et je reconnais en elles une foi et un courage vraiment exceptionnels. »
« Car c'est seulement ce témoignage d'une vie vraiment donnée qui rend la vie religieuse crédible, porteuse de fruits inattendus. »
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« Au milieu de cette crise des vocations qui touche le monde entier et toute l’Église, chacun rêve de voir apparaître des aspirants à la vie religieuse. Mais c'est bien Dieu qui appelle. Qui pousse les jeunes femmes à la vie religieuse. Quant à nous, il nous faut maintenir notre porte toujours ouverte. Pour les écouter, les aider à discerner. »
MÈRE SOPHIE HATTAR
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire de Jérusalem
« Aujourd'hui, grâce à Dieu, malgré la guerre et toutes ces complications, deux jeunes ont choisi de rejoindre la congrégation et ont entamé leur période de discernement. Nous traversons une période de nombreux changements et bouleversements, qui peuvent parfois nous déconcerter et nous empêcher d'écouter la voix de Dieu. Mais la vie religieuse est authentique. Parce que la vérité est que Dieu appelle et conduit nos vies. »
Source: Site Web Christian Media Center
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