À Deir Rafat, consécration du diocèse de Jérusalem à Marie, Reine de Palestine

30 Octobre 2023

La célébration a eu lieu le dimanche 29 octobre à 9 heures au sanctuaire marial de Deir Rafat. Gardé par les moines et les moniales de Bethléem, le monastère se trouve à environ 40 minutes de Jérusalem. Les séminaristes de Redemptoris Mater de Galilée ont préparé la liturgie. Comme chaque année, les pèlerins ont afflué. Contre toute attente, malgré les circonstances, ils ont été nombreux cette année encore, et sont venus de toutes les régions du diocèse.

Laïcs et communautés religieuses se sont réunis avec leurs pasteurs pour célébrer la fête de la Très Sainte Marie, vénérée depuis plus de cent ans comme Reine de Palestine et de toute la Terre Sainte. Tous étaient ici pour consacrer à son cœur maternel leur vie et celle de tous ceux qui vivent en Israël, en Palestine et dans tout le diocèse de Jérusalem. Tous étaient également présents pour affronter ce temps d'épreuve et de souffrance avec les sentiments et l'intelligence de Marie, fille de cette terre, qui a engendré pour nous le Prince de la Paix, en devenant la mère de tous les peuples.

Des bénévoles accompagnaient la communauté locale, partageant une foi qui est celle de l'amour de Dieu et de l'œuvre qu'Il accomplit en nous, la même qu'Il a accomplie en Marie : Jésus-Christ.

S. ANNE MARIE
Consacrée de Regnum Christi

« Toute la Terre Sainte, en ce moment, est un lieu où les gens souffrent, ont besoin de prière. Il faut se sentir unis autour de notre Patriarche. »

Parmi les prêtres présents figurait le père Gabriel Romanelli, curé de Gaza.

P. GABRIEL ROMANELLI
Curé de Gaza

« Cette solennité de Notre-Dame Reine de Palestine et de toute la Terre Sainte est donc une excellente occasion de continuer à prier pour la fin de la guerre, de cette guerre qui a déjà fait des milliers de morts et des milliers de blessés. Nous demandons avant tout la paix à Gaza. La fin des bombardements. Malheureusement, je suis pris dans cette terrible situation sans être dans la paroisse, mais je suis en contact permanent avec eux. »

P. GABRIEL ROMANELLI
Curé de Gaza

« La communauté chrétienne, qui compte 1 000 personnes sur les 2 300 000 habitants de toute la bande de Gaza, souffre comme tous les habitants. La plupart vont bien, ils sont réfugiés dans l'église catholique et dans l'église orthodoxe. Après le bombardement d'il y a quelques jours, 18 personnes sont néanmoins mortes au sein de l'église orthodoxe. Ça été un coup très dur pour toute la communauté chrétienne. Il s’agissait de parents, d’amis. Ils appartenaient à nos communautés. Ensuite, pendant deux jours, toutes les communications et les lignes Internet ont été coupées. Quand ils ont rétabli l'internet, des combats à terre avaient lieu à Gaza. Des centaines de personnes sont mortes sous les décombres. La situation est donc toujours aussi grave. Très grave. S'ils ne s'arrêtent pas, si l’aide humanitaire n’atteint pas le nord - où se trouve la ville de Gaza – une tragédie encore plus grande aura lieu pour des centaines de milliers de personnes. »

Apprendre à vivre la douleur en l'affrontant avec le regard de Marie, avec sa foi, avec son sentiment. Tel est l'appel que l'Église adresse à ses enfants et qui résonne dans les paroles du Patriarche de Jérusalem des Latins, Sa Béatitude le Cardinal Pierbattista Pizzaballa.

S.B. CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA
Patriarche de Jérusalem des Latins

« Nous célébrons ici la solennité de Marie, Reine de Palestine, qui est la patronne de tout le diocèse. C'est un moment où nous voulons confier tout ce que nous avons sur le cœur, soit beaucoup de choses très controversées, beaucoup de douleur, parfois beaucoup de colère, mais aussi beaucoup de peur. Nous voulons le confier au cœur de notre mère. Parce que le cœur d'une mère sait non seulement comment absorber tout cela, mais aussi comment le transformer. »

S.B. CARDINAL PIERBATTISTA PIZZABALLA
Patriarche de Jérusalem des Latins

« Et aujourd’hui, nous voulons aussi consacrer à nouveau notre église, notre diocèse tout entier, notre terre, à Marie, Reine de Palestine. Nous en avons besoin parce que c'est aussi un moyen de sortir de nous-mêmes. Nous sommes tellement concentrés sur ce qui se passe que nous ne pouvons pas regarder autre chose. Nous avons besoin de nous confier et, en nous confiant, de sortir de nous-mêmes. Apprendre à regarder tout ce qui nous arrive avec le regard d'une mère. Un regard toujours empreint de douleur, mais aussi de beaucoup de consolation, de beaucoup de force – une force que seule une mère peut avoir. Nous devons ensuite transformer notre foi en actions concrètes. Où que nous soyons, construisons toujours des opportunités de paix, de rencontre. Ne croyons jamais que la confrontation, le rejet, la haine, tout ce qui détient l'ombre de la mort doit déterminer nos choix de vie. »

Une fois l'Eucharistie terminée, une émouvante procession de tous les fidèles et religieux s'est déroulée autour du monastère, à l'issue de laquelle le patriarche a donné une bénédiction solennelle. Immédiatement après, les fidèles présents ont vécu un moment d'agapè fraternelle, signe prophétique d'une coexistence dans l'amour et dans la reconnaissance mutuelle de toutes les réalités existantes, et espérance de l'Église, espérance de Marie, ainsi que la grâce que tous les chrétiens lui demandent pour cette terre dont elle est la Fille, mais aussi la Mère et la Reine.

Source: Site Web Christian Media Center
Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org
Video: © Christian Media Center
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