La nouvelle a eu un retentissement impressionnant sur les réseaux sociaux. Un vent d’espérance souffle sur le Liban depuis que le Pape François, à bord de l’avion qui le ramenait lundi 8 mars de son voyage en Irak, a réaffirmé son intention d’effectuer une visite apostolique au Pays du Cèdre, une terre « souffrante et en crise de vie ». Le Saint-Père avait déjà formulé ce vœu le 24 décembre dernier dans une lettre adressée au cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des Maronites, et écrite à l’adresse de tout le peuple libanais.
L’espoir de tout un peuple
Lundi, de nombreuses personnes ont écrit « immédiatement » sur les réseaux sociaux qu’ils attendaient « avec trépidation » le Pape François, a déclaré le père Jad Chlouk, curé de la cathédrale maronite de Saint-Georges à Beyrouth, une église aujourd’hui dévastée. Elle est située à seulement six cents mètres de la puissante explosion qui, le 4 août dernier, a détruit le port de la capitale libanaise.
L’attente, explique le prêtre maronite « n’est pas seulement celle de l’Église hiérarchique mais celle de tout le peuple », « nous avons besoin de pouvoir toucher l’espoir avec nos mains, de pouvoir savoir qu’il y a quelqu’un qui nous soutient ».
« Tout comme le Saint-Père s’est rendu en Irak pour renforcer le peuple et l’encourager à une véritable réconciliation, il entend faire un voyage similaire pour que le Liban puisse également réconcilier ses différences », analyse le curé de la cathédrale Saint-Georges.
Un pays en crise de vie
Le père confirme l’intuition du Pape François selon laquelle le Liban est « en crise de vie », et risque de perdre de nombreuses communautés chrétiennes comme, par exemple, les syriaques, les greco-catholiques, les grecs orthodoxes, les latins.
Le père Jad Chlouk affirme que le Liban subit une forte hémorragie de jeunes chrétiens qui quittent le pays à la recherche d’une situation meilleure, plus stable et plus pacifique. « Chaque semaine, chacun de nous dit au revoir à au moins deux amis. Et c’est difficile pour nous. Mais les personnes de plus de 50 ans fuient également, partant pour recommencer à zéro. Une perte qui ne s’arrête pas mais qui, effectivement, s’accentue de plus en plus ».
Pourtant, dans leur cœur, « ils ne veulent pas quitter le pays, malgré les difficultés économiques, sociales et politiques », assure le prêtre maronite. Dans l’âme des chrétiens libanais, le désespoir se mêle à l’espoir, et la visite du Pape pourra, selon lui, leur donner la force de mener à nouveau leur mission. « C’est ce pourquoi nous l’attendons ».
Source : Vatican News – Federico Piana – Cité du Vatican
Photo : archives photographiques de la Lieutenance