Pour moi, le premier choc après le trajet en avion fut d’arriver juste au cœur de Bethléem chez les Filles de la Charité à l’orphelinat « St. Vincent Guest House », qu’elles organisent dans l’esprit de saint Vincent de Paul. Les sœurs accueillent des dizaines d’enfants orphelins, parfois des nouveau-nés, qui sont abandonnés par leurs familles. La culture locale ne supporte ni le concept ni la réalité des filles-mères. C’est pourquoi, tant d’enfants sont abandonnés. Les sœurs sont les seules à les recueillir. Elles ne sont que deux, mais des puéricultrices les aident. Elles ont appelés leur institut « La crèche de Bethléem ». Elles aiment dire avec un sourire en coin qu’elles sont vraiment une « crèche vivante ». Oui, la plus vivante de toutes les crèches vivantes ! La joie et l’animation étaient au rendez-vous lors de notre visite ; et les jeunes parents du groupe de l’OESS se retrouvaient subitement à jouer avec des enfants ou à les prendre sur leurs genoux alors qu’ils avaient laissé les leurs au pays. De nombreuses pièces sont à la disposition des enfants : salle de jeux, dortoir, infirmerie, salle-à-manger, jardin, salle des jouets, salle de gymnastique, sans oublier la grande chapelle des sœurs, où nous avons fêté une « messe de Noël » émouvante. J’ai eu l’occasion de visiter aussi la pièce des enfants malades ou le dortoir. En un instant on condensait l’esprit de notre pèlerinage : un retour aux sources de notre foi – la crèche –, un retour au fond de notre cœur – l’amour.
Jean-Pierre Delville