Des manuscrits anciens témoignent de l’existence de la procession des Rameaux au IVe siècle de notre ère. Dix-sept siècles plus tard, la tradition est plus vivante que jamais et la communauté chrétienne – principalement catholique de rite latin – en a fait un rendez-vous incontournable pour entrer de manière significative dans la grande Semaine Sainte.
Ce sont donc près de 20 000 personnes (selon un porte-parole de la police israélienne) qui se sont rassemblées, palmes à la main. Un chiffre assez bas comparé à la procession de l’année passée qui avait réuni près de 35 000 personnes. Les personnes manquantes sont d’abord les chrétiens de Palestine. Malgré de nombreux appels lancés par des ONG et par l’Eglise Elle-même à l’Etat d’Israël, ce dernier n’a accepté de remettre que très peu de permis pour laisser les Chrétiens accéder aux Lieux Saints. Pourtant, le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, a rappelé que « notre procession est celle du salut : Jésus, Roi de la Paix, est entré à Jérusalem, ville qui n’a jamais connu la paix. Sans chars ni soldats, cette procession ne saurait susciter nulle crainte ».
Une procession de fête
Cependant plusieurs paroisses étaient représentées et marchaient joyeusement en chantant et en poussant des cris de joie, traversant les rues et quartiers où les curieux se pressaient aux portes et aux fenêtres pour apercevoir la provenance de la rumeur. La communauté des migrants, la communauté catholique hébréophone, de nombreux pèlerins du monde entier qui arboraient des drapeaux, la Custodie de Terre Sainte et les séminaristes ont parcouru les quelques centaines de mètres qui séparent Betphagé et la Porte des Lions. Au bout de la longue procession, Mgr Fouad Twal, accompagné de quelques uns de ces vicaires, du Custode, du nonce apostolique et des Chevaliers du Saint Sépulcre.
Cette procession est aussi l’occasion d’une grande parade de scouts. Ils illustrent le psaume : « Au son des tambours et des flûtes, acclamez votre Roi, le Sauveur » en faisant résonner en tête de cortège leurs cornemuses et leurs tambours. Drapeaux, Uniformes et Instruments donnent un caractère encore plus solennel au rassemblement. La fierté de défiler se lit sur le visage des nombreux scouts qui ont marché à l’unission de la Porte des Lions à la Porte Neuve, sous les yeux de très nombreux curieux.
Le Patriarche, dans une courte exhortation, en écho à l’homélie du matin même du pape François, a posé ces questions aux fidèles : « Où en sommes-nous aujourd’hui ? Sommes-nous avec les disciples qui restent avec Jésus coûte que coûte ? Ou sommes-nous parmi ceux qui le rejettent ? ». Invitant chacun à un examen de conscience, il a béni la foule et demandé encore une fois de prier pour la Terre Sainte. « Au cours de ce voyage, partageons nos douleurs et nos souffrances, et entrons dans la joie de Pâques ».
Pierre Loup de Raucourt (www.lpj.org)